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Adhésions à la Fraction en provenance du Mexique

Lettre d'adhésion du camarade Leonardo (BI) à la Fraction

Aux camarades de la Fraction,

Par cette lettre brève, je désire vous communiquer formellement mon souhait d'intégrer la fraction qui s'est formée à l'intérieur du CCI pour résister au processus de dégénérescence politique dans lequel il s'embarque. Je partage avec vous cette compréhension de la situation. Personnellement, il m'est chaque fois plus difficile de continuer à militer en voyant comment se dégrade la situation de l'organisation sans que la majorité des camarades s'en rendent compte (ou bien ferment-ils délibérément les yeux au nom de l'unité ?). Comme je l'ai dit au BI plénier, et comme je l'ai répété dans la conférence panaméricaine, je ressens qu'est en train de se cristalliser une machinerie de "laminage" des militants (de fait déjà en marche) qui conduit l'organisation à la défiguration de son fonctionnement basé sur la tradition des organisations prolétariennes révolutionnaires, et finalement à sa destruction. L'unique solution possible que je voie, c'est d'essayer de maintenir un travail collectif avec des camarades – même s'ils ne sont pour l'instant qu'une poignée – qui sont pleinement conscients de cela et toujours disposés à lutter. Il faut continuer à lutter pour que l'organisation retrouve son chemin, pour aider à clarifier le plus grand nombre de camarades sur ce qui se passe, pour tirer les leçons de comment nous avons pu en arriver là… et en tout cas pour continuer à préparer l'avenir de l'organisation des révolutionnaires dont le prolétariat a besoin.

Quand je me suis convaincu de la nécessité de demander mon intégration à la Fraction, ma seule hésitation a été devant la responsabilité immense qu'on devait assumer. Mais de nouveau, la conviction que c'est seulement dans le cadre d'un travail collectif qu'il est possible de dépasser les faiblesses et les hésitations individuelles m'a fait poser les pieds sur terre. Si notre devoir militant nous appelle à cette tâche de fraction, qu'il en soit ainsi et nous verrons bien jusqu'où nos forces nous porteront.

Je suis d'accord avec la Déclaration de la Fraction. Derrière les textes officiels sur la "confiance", est développée une position qui divise les militants en deux types (les fermes et les hésitants, etc.) ; qui interprète tout ce qui se passe, s'est passé et se passera comme "clanisme" ; qui prépare la conversion du CCI en une organisation de type stalinien (sinon qu'elle vise à sa pure destruction). Tout cela commence à être justifié – à défaut d'un appui dans l'histoire – par une analyse de l'avancée de la décomposition. C'est sur tout cela que nous devrons approfondir.

Bien sûr, je suis à votre disposition pour discuter et aider sur tous les aspects que vous jugerez nécessaire pour organiser notre activité et voir quelles sont les priorités. Nous devons nous accorder sur quel sera notre fonctionnement, c'est-à-dire quel doit être le fonctionnement d'une fraction au sein d'une organisation révolutionnaire en dégénérescence. Là-dessus aussi, nous avons besoin d'approfondir.

Saluts fraternels.

Ldo, le 19/10/01.


Lettre d'adhésion des camarades Vicente et Alberto (RM) à la Fraction

A TOUS LES CAMARADES DE LA FRACTION INTERNE DU CCI

Chers camarades,

Avec cette communication, nous voulons vous saluer tous et en particulier le camarade Michel qui, nous le savons, se trouve dans une situation de dépression face aux événements qui ont eu lieu dans le CCI ces derniers mois. Nous aussi, ces derniers temps, nous avons ressenti un sentiment de déchirement car nous aimons le CCI. Nous sommes convaincus que c'est la seule organisation capable d'impulser le milieu politique prolétarien pour la constitution du parti mondial de la classe ouvrière. La bourgeoisie le sait. De cela, nous devons aussi en être convaincus. Mais nous devons aussi être convaincus que les difficultés que nous rencontrons aujourd'hui ne sont qu'une petite épreuve que nous fait subir l'histoire pour voir si nous sommes capables de nous orienter et d'orienter notre classe non seulement dans les moments de calme mais aussi de l'orienter dans des moments de convulsions très difficiles. C'est pour cela que nous exprimons notre plus profonde solidarité au camarade et que, de notre poste de combat, nous l'appelons aussi à se battre, même si nous n'arrivons pas à sauver l'ensemble de notre CCI, pour tirer au maximum les leçons des raisons pour lesquelles la majorité de nos camarades du CCI se sont retrouvés désorientés face à une secousse aussi petite que celle-ci. Nous savons très bien qu'on a réussi à convaincre la majorité car on a joué sur un point qui n'avait pas été discuté dans le CCI (l'attitude que l'ensemble des militants d'une organisation doivent avoir quand, au sein d'un organe central, commencent à s'exprimer des tendances (1) différentes et quelle attitude assumer quand un de ces supposés courants prend le contrôle de l'organisation comme s'il s'agissait d'un coup d'Etat). Nous pensons que ce sont des choses comme cela, et beaucoup d'autres, que nous devons discuter pour pouvoir tirer les leçons pour les futures générations.

Certes nous ne devons pas perdre de vue que nous appelons toujours la classe ouvrière à combattre la guerre et à ne pas se laisser entraîner sans réaction derrière les drapeaux nationaux pour servir de chair à canon. Nous pensons que cela tous les camarades du CCI sont clairs là-dessus. Mais jamais nous n'avons discuté comment, pour défendre l'existence de notre organe central, pouvait être nécessaire la réalisation d'une réaction générale de l'ensemble des militants en vue de neutraliser un problème quelconque, non éclairci, qui surgit en son sein. De même, nous sommes convaincus qu'on a su profiter de la fidélité que tous les militants ont dans les statuts et dans les organes centraux. Mais nous sommes aussi convaincus que les statuts sont des outils qui peuvent être utilisés à des fins destructrices pour une organisation si celle-ci est dominée par des éléments qui n'ont jamais été d'accord avec la rigueur qu'ils établissent.

Il est possible que ce que nous venons de poser soit hors propos. Mais ce qui arrive aujourd'hui dans le CCI, nous ne l'acceptons pas. Nous croyons que nous avons toujours été fidèles au CCI, à nos statuts, aux organes centraux. Et bien que parfois, par confusion, il ait pu apparaître que nous étions en contradiction avec eux, nous avons toujours été capables de reconnaître notre confusion au travers de la discussion en reprenant la lettre et l'esprit de nos statuts (toujours impulsés par notre organe central). Mais la méthode que les organes centraux actuels utilisent est bien loin de chercher l'unité et la défense de l'organisation. Ce qu'ils cherchent à tout prix, ce sont des personnes qui leur soient fidèles, des camarades qui leur parlent à l'oreille pour les informer de ce qu'a fait ou de ce qu'a dit tel ou tel camarade comme c'est le cas déjà à RM avec la camarade Aurora (2). Nous pensons qu'aucune organisation révolutionnaire, ni aucun militant révolutionnaire, ne doit accepter, dans le futur, des témoignages de cette nature. Car loin d'obtenir une avancée dans la discussion, cela ne fait que détruire si l'organisation se laisse aller à écouter ce type de militants. Dorénavant, nous voterons pour prendre des distances par rapport à des militants de ce type.

La compréhension de cette situation est ce qui nous anime et nous donne de la force pour continuer. Et si, à un moment donné, nous avons posé notre démission, ce n'était pas pour nous perdre dans le néant. Notre idée était d'orienter notre activité autour du Collectif qui s'était constitué.

Voilà les motifs pour lesquels, camarades, nous sommes disposés à lutter avec vous et prêt à subir le même sort que vous si vous êtes expulsés de l'organisation. Alors nous aussi, nous le serons. Ce n'est pas de l'affinitaire ou du clanisme comme le divulguent ceux qui dirigent actuellement le CCI. Ce qui nous unit à vous ce sont les principes politiques et le désir de défendre les acquis accumulés durant toutes les années d'existence du CCI. Ce qui nous unit à vous, c'est la compréhension de la nécessité d'en finir avec le capitalisme. Mais seule la classe ouvrière pourra le faire. Et pour cela, auparavant, elle devra apprendre à identifier qui sont ses amis et qui sont ses ennemis. Nous sommes convaincus que la classe n'apprendra cela qu'au-travers de la discussion franche et ouverte, sans ambiguïté. Car ceux qui se disent révolutionnaires mais qui cachent la vérité ou dictent des lois comme un cordon sanitaire pour empêcher à tout prix que la vérité se sache, ces individus mentent aujourd'hui et mentiront demain à la classe ouvrière chaque fois que leurs intérêts sont en jeu.

C'est pour cela, camarades, que malgré toutes les limites que nous avons, nous vous appelons à assumer votre poste de combat avec la compréhension qu'il n'y a rien de plus beau, pour les révolutionnaires, que dire la vérité à notre classe.

Vicente et Alberto, membres de la Fraction au Mexique (sans date).




Notes:

1 "secciones" se traduit par section, mais "tendances" nous semble correspondre à ce que veulent dire les camarades, Note du traducteur.

2 Les camarades se réfèrent ici à la "confession" d'Aurora obtenue par la délégation du BI à la conférence panaméricaine et portant des accusations mensongères sur le camarade Juan qui ont été le prétexte à sa suspension de plusieurs mois.


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