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PRESENTATION DU BULLETIN N° 4

Avec ce bulletin, nous souhaitons traiter de plusieurs aspects :

1/ D'abord nous voulons souligner que, pour nous, il y a une très nette différence entre d'une part le CCI, c'est-à-dire la grande majorité des camarades du CCI et même ses organes centraux (CE-BI) et d'autre part, ses organes exécutifs actuels. Quand nous portons des critiques au CCI, il s'agit de ses organes décisionnels qui l'entraînent dans une spirale dégénérescente. Mais là encore, entendons nous bien, il ne s'agit pas, en principe, de porter une quelconque critique personnelle aux camarades qui les composent mais d'une critique politique, sans concession, à la direction dans laquelle ils entraînent le CCI. C'est bien la distinction faite par Bordiga entre le PCI et sa Centrale gramscienne ou l'Internationale et sa direction zinoviéviste que nous faisons également concernant la situation actuelle du CCI. C'est bien la raison pour laquelle la critique qui nous est faite selon laquelle nous nous attaquons au CCI tout entier est irrecevable et montre que ceux qui la portent soit n'ont rien compris à notre démarche politique, soit la font sciemment pour déformer le sens de notre combat.

Non ! Ce que nous dénonçons et que nous critiquons, c'est une politique qui mène le CCI a sa perte, celle qui est développée par les organes décisionnels actuels du CCI. Nous avons créé le CCI et nous ne souhaitons pas le détruire. Nous souhaitons au contraire mener le combat pour éviter sa disparition.

2/ Nous nous réclamons du combat mené depuis 1993, de ses leçons fondamentales. Nos orientations sont contenues dans le rapport d'activités que nous avons présenté au BI plénier de septembre et sont en totale continuité avec celles qui avaient été dégagées par le CCI précédemment. C'est pourquoi nous n'avons pas la prétention d'apporter des nouveautés par rapport aux orientations du CCI contrairement aux organes exécutifs actuels qui, avec le texte d'orientation et la proposition de création d'une CI permanente par exemple, apportent des changements et même se livrent à des "déviations" sans le dire clairement. Notre combat politique n'a pour but que la défense et la restauration des orientations, des méthodes et des principes du CCI qui sont ceux de la gauche italienne et de la GCF.

3/ De même nous nous revendiquons de la continuité avec l'action politique menée depuis le 9 mai, avec le combat du Collectif et celui de la Fraction. En ce sens, si nous nous portons une critique c'est celle d'avoir été inconséquents, d'avoir été centristes et, de ce fait, nous avons mis du temps à identifier le combat qu'il fallait mener. Nous avons mis trop de temps à porter le bon diagnostic sur la crise et à évaluer à sa juste mesure ce qui était en train d'arriver au CCI. Nous n'avons pas su immédiatement voir qu'il fallait mener un combat décidé pour la défense de ses principes contre la "faction liquidationniste" qui oriente l'activité actuellement. Une démarche centriste a trop longtemps guidé notre politique : ainsi, alors que nous étions conscients de la dérive politique dans laquelle les organes décisionnels entraînent l'organisation, dérive qui nécessite le combat le plus déterminé, nous avons trop souvent et trop longtemps fait passer ce combat au 2ème plan, privilégiant à tort le souci de l'unité formelle de l'organisation. C'est la raison pour laquelle il nous semble important de revenir sur le centrisme qui nous a entravé pendant quelque temps. Nous le faisons à travers un texte sur le centrisme dans le mouvement ouvrier et sur sa fonction qui consiste, pour l'essentiel, à paralyser la "gauche" dans son combat. De nombreux camarades se disent en accord sur le fond avec nous (donc en désaccord avec les orientations actuelles des organes décisionnels) mais se disent en désaccord avec nos méthodes. La plupart de ces camarades sont incapables de nous dire ce que nous devrions faire. A ceux-là nous disons qu'il est trop facile de se réfugier derrière la majorité. Mais surtout, certains nous proposent la pire des choses : nous taire, cacher nos divergences, rentrer dans le rang et voter tranquillement les résolutions proposées par les organes centraux. Nous rejetons et même dénonçons cette attitude lâche et "secrète". Dans ce cas oui, on peut parler de "politique du secret", de magouille dans le dos de l'organisation. Pendant plus de 30 ans, le CCI nous a appris l'inverse : ne jamais cacher ses désaccords et ne jamais voter des textes avec lesquels on est en désaccord. On s'est toujours battu contre les votes de façade.

Enfin, la politique des centristes mène inévitablement à la défaite car elle consiste le plus souvent à reculer, comme l'a malheureusement fait la Gauche italienne dans un premier temps en dissolvant le Comité d'Entente pour en dernier lieu engager à nouveau le combat quand il était bien tard. Quant à nous, nous estimons que nous avons déjà trop tergiversé entre mai et août. Nous avons aujourd'hui la volonté de sauver le CCI ou tout au moins ses principes. Nous nous engageons à aller jusqu'au bout.

4/ En réponse à nos arguments politiques et à nos références historiques, Peter a osé déclarer que l'"on peut tout trouver comme exemple dans le mouvement ouvrier" (réunion en lieu et place de la CI entre Peter, Bruno et Olivier du 15/11/01) ; il nous a même interdit de nous revendiquer de Bordiga en réunion de section de Paris. Voilà bien deux stupidités, pour ne pas dire deux infamies. C'est nouveau dans le mouvement révolutionnaire, mais aussi c'est nouveau de la part du camarade Peter. Quant à nous, nous ne connaissons qu'une seule méthode, la méthode historique, le retour sur l'histoire de notre classe pour s'ancrer théoriquement et comprendre plus profondément les événements que nous rencontrons. Et il n'existe qu'un seul exemple qui a connu des problèmes similaires à ceux que nous rencontrons aujourd'hui, des faits qui sont le décalque quasi-parfait de la situation présente : c'est la période de bolchévisation des PC que la gauche communiste a particulièrement subie. Jusqu'à preuve du contraire, le CCI a toujours utilisé cette méthode depuis sa création. C'est la nôtre, nous nous en revendiquons fièrement. C'est pourquoi nous nous revendiquons du combat de Bordiga et de la gauche italienne contre Gramsci et le zinoviévisme mais aussi du combat de MC contre le PCint en 1945 sur lequel nous reviendrons dans une prochaine contribution.

5/ Dans ce bulletin, nous sommes encore obligés de revenir sur nos prises de position et nos courriers de réponses aux mesures iniques des organes décisionnels contre la Fraction. Nous demandons que celles-ci soient levées et l'arrêt du "sport … du régime de menaces et de terreur" (Bordiga au VI exécutif élargi de l'IC). Dans ce sens, nous ne pouvons que citer MC lui-même : “ Quand on a recours à la trique – et la discipline est une trique morale – pour suppléer au manque de conscience, on tourne le dos au socialisme, on réalise les conditions du non-socialisme C’est pourquoi (…) nous sommes des adversaires résolus de la discipline au sein du parti. (…) Marx, Lénine disaient : enseigner, expliquer, comprendre, “ discipline… discipline… ” leur répond en échos le Comité central (du PCint et du CCI) Internationalisme n 25.

6/ Enfin nous portons à la connaissance des camarades les premiers éléments de notre réflexion sur la situation qui comprend entre autres des critiques aux positions actuelles du CCI, lesquelles, à notre sens, sous-estiment gravement les enjeux actuels et mènent l'organisation à passer largement à côté de ses responsabilités vis-à-vis de la classe ouvrière. Nous y reviendrons dans les prochains bulletins.

La Fraction le 15 décembre 2001


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