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Les organes décisionnels du CCI ont oublié tous les acquis du mouvement ouvrier

Encore un exemple : les “ notes ” des OC

Franchement, avant de prendre des prises de positions et des sanctions, les OC du CCI feraient mieux de se référer un peu plus à l'histoire du mouvement ouvrier, ce qui leur éviterait de multiplier les erreurs et de sombrer dans le ridicule comme ils l’ont fait par exemple en sanctionnant Juan sans l’écouter par rapport à “ ce qu’il aurait dit au Mexique ”, etc. Mais ils persistent et signent. Jusqu’où iront-ils dans la perte des pédales et surtout dans le fait de jeter par-dessus bord des principes fondamentaux, et cela à cause de leur volonté insatiable de sanctionner les agissements de la fraction qui peuvent sembler nouveaux ou non conventionnels dans le CCI ? Pourquoi notre réflexion politique nous a amené à adopter la politique que nous menons aujourd’hui ? Les organes décisionnels du CCI, enfermés dans leur politique ridicule de ne voir partout que l’affinitaire et le clanisme, sont incapables de le comprendre.

En ce qui nous concerne, nous faisons nôtre ce que dit, fort justement, Victor Serge dans ses "Mémoires d'un révolutionnaire" : "Nous étions vaincus par le patriotisme du parti" (page 256). C’est ce "patriotisme" que nous rejetons particulièrement aujourd'hui. Et c’est une fois que l’on sort de ce cercle vicieux que l’on comprend comment se battre comme Bordiga contre la faction gramscienne à la tête du PCI et que l’on se réapproprie les principes oubliés ou perdus. C’est malheureusement, jusqu'à maintenant, ce que se refuse à comprendre la grande majorité des camarades du CCI par “ fidéisme ” ou par “ patriotisme du parti "

Mais, ici, nous voulons revenir sur le fait que les membres de la fraction sont dénoncés comme des “ voleurs ” qui agissent “ comme le CBG ” parce qu’ils ont utilisé des notes des OC, notes de réunions auxquelles ils ont participé.

En tant que voleurs nous sommes en bonne compagnie avec l’IC, le parti bolchevique et les autres partis ouvriers pour qui utiliser et publier les notes internes de leurs réunions était tout à fait normal. En voici quelques exemples :

- 32 bulletins sur les 4 premiers congrès de l’IC, Moscou 1922.

- Immédiatement après le Compte rendu sténographique du X° Congrès du PCUS, Moscou, 1921.

- Recueil des matériaux et des PV de séances du Comité bolchevique de Saint-Pétersbourg pour l’année 1917, Moscou 1917.

On fera grâce de citer toute la liste répertoriée notamment par Léonard Shapiro dans son livre “ les bolcheviks et l’Opposition 1917/1922 ” qui comporte 5 pages de documents publiés ainsi.

De plus, il a toujours été de tradition que les PV des réunions du POSDR soient publics. Citons à ce propos l'intervention que Lénine a faite le 5 juin 1904 :

"Je ne suis absolument pas d'accord avec le camarade Martov. Il serait souhaitable d'étendre à toutes les réunions du conseil la règle adoptée pour les procès verbaux de la réunion précédente.(1) La nécessité du secret ne peut guère faire obstacle à semblable publication, et il serait tout à fait important pour les membres du parti de savoir ce qui se passe au sein de l'organisme suprême du parti, quels y sont les avis en présence". (Tome 41 des Œuvres de Lénine). Il semble que la faction liquidationniste actuellement en action dans le CCI soit d'accord avec le menchevik Martov !

De son côté, la III° Internationale avait décidé, dès sa création, de rendre public tous ses “ actes ” : PV de réunions des organes centraux, des congrès et conférences, justement pour s'opposer à la diplomatie secrète de la bourgeoisie. Lénine a volontairement tenu à ce que ce principe soit clairement énoncé.

La classe ouvrière n’ayant rien à cacher en son sein, les PV de réunions des OC du parti bolchevique ont également été publiés.

La publication des PV des réunions et Congrès a été un principe unanimement reconnu par le mouvement ouvrier du passé. Alors que, durant la première vague révolutionnaire, la situation était autrement plus dramatique et dangereuse qu’elle ne l’est aujourd’hui, ce principe a continué d'être réaffirmé, justement parce qu'il s’agissait de la sauvegarde de la révolution prolétarienne en Russie et du devenir de la révolution mondiale.

Encore une dernière référence :

Les Comptes rendus de la première conférence plénière du parti socialiste révolutionnaire, SR (aout1908), Paris, 1908. Je cite cet exemple car nous savons combien les SR étaient surveillés par la police tsariste qui, de plus, était une police tout à fait active et particulière comprenant des dizaines et des dizaines de provocateurs.

Et enfin nous connaissons tous, les comptes rendus cités par Trotski et Victor Serge dans leurs livres qui sont des bilans fondamentaux pour le mouvement ouvrier et c’est grâce à ces documents que nous pouvons tirer des leçons inestimables pour notre classe sur la révolution russe.

Comme on peut le voir, nous sommes véritablement en bonne compagnie. Les accusations de “ voleurs ” qui sont portées contre nous n’ont aucun fondement et ne peuvent déshonorer que ceux qui les portent.

Ce sont les OC du CCI qui perdent la boussole et qui ont oublié ce principe de la mise à disposition et de la publication des "notes".

Mais le CCI a-t-il des choses à cacher à la classe et à ses militants ?

Revenons sur l'accusation qui nous est faite d'avoir "volé" des notes des OC. Est-ce que ces notes ont été publiées vers l’extérieur ? Même pas, elles ont été citées dans des bulletins internes et à usage interne. Et alors ? Pourquoi tout ce bruit ? Une chose est sûre : cela permet au moins de continuer la politique du scandale en direction de la Fraction et de la “ sanction pour la sanction ”.

La pratique du CCI est donc déjà particulière par rapport aux organisations du passé en ne rendant pas public l’intégralité des notes des réunions des OC et des congrès vers l'extérieur.

Quelle est donc cette pratique du CCI ?

Normalement, selon nos règles et nos "traditions", les notes anciennes et antérieures à la tenue d’un congrès sont consultables par tous les militants qui le désirent. Un congrès est souverain, il n’y a plus d’organe central durant ce dernier. Les notes doivent même être présentes et à la disposition de tous les camarades pendant la tenue du congrès.

Les PV récents des OC, après la tenue d’un congrès, sont consultables notamment par les membres de ces OC. Souvenons nous combien nous avions rusé pour ne pas fournir les notes du SE de RI à SK alors qu’elle les réclamait en 1993/94. Nous ne lui avions pas remis les notes, mais nous savions que nous étions hors statuts. Notre "attitude" se justifiait alors du fait de la présence de l’individu louche Simon et des liens de SK avec ce dernier.

Enfin, faut-il rappeler, par exemple, que le camarade Peter avait eu à sa disposition tous les documents et autres PV de réunions pour écrire sa contribution personnelle qui est devenue, quelque temps après, le TO de 1993 ?

Donc la seule justification de la non-présentation des notes à tout camarade qui en fait la demande est une raison de sécurité. Existe-t-il un tel danger aujourd’hui ? Ces notes peuvent-elles mettre en danger la sécurité de l’organisation ? Nous ne le pensons pas, il n’y a rien de particulièrement dangereux pour la vie de l’organisation. Par contre, le seul véritable danger que court actuellement notre organisation c'est celui de perdre tout lien avec le passé de notre classe. Et c’est cela qui est fondamental dans le combat que mène notre fraction actuellement.

Ce n'est donc pas une question de “ vol ” mais de nécessité de faire la clarté, ce que ne souhaite pas la faction liquidationniste qui est à la tête des organes décisionnels du CCI et qui ne cherche même plus à se référer à l’histoire du mouvement ouvrier, à sa méthode et à ses pratiques.

Nous sommes d’accord avec Molière qui faisait dire à Sganarelle en conclusion du quiproquo qui avait failli être fatal à son couple :

“ Vous voyez qu’en ce fait la plus forte apparence
Peut jeter dans l’esprit une fausse créance.
De cet exemple-ci ressouvenez-vous bien ;
Et quand vous verriez tout, ne croyez jamais rien.
 ”

Mais aussi à Lénine qui disait que celui qui ne vérifiait pas “ était le pire crétin ” (cité par MC dans “ le chef génial ”).

La Fraction



1 . Il s'agit de la règle adoptée à la session de janvier 1904 du Conseil du parti sur la publication des PV des réunions du Conseil


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