Home | Bulletin Communiste FICCI 5 | 

Lettre à les membres du BI

Nous publions à la suite une nouvelle lettre que nous avons envoyée à tous les membres du BI pour les alerter sur la situation et la politique d'exclusion que les organes décisionnels mènent contre notre Fraction et ses membres. A ce jour, nous n'avons toujours pas reçu de réponse. Nous avons fait de même en direction de la majorité des membres de la section de Paris à qui nous voulions lire l'Adresse qui suit. Malheureusement, la réunion – à laquelle nous devions amener nos cotisations selon l'ultimatum que nous avions reçu  –ne s'est pas tenue au lieu habituel sans que nous en soyons avertis. D'ailleurs à ce jour, nous n'avons toujours pas été informés du lieu où se tiennent les réunions. N'est-ce pas une preuve supplémentaire que l'objet de la politique actuelle n'est pas de se donner tous les moyens pour "sauver des camarades en perdition", mais bien de les décourager, de les isoler, de les suspendre et de les exclure ? Il est clair que la tendance liquidationniste ne peut accepter que les militants de la Fraction restent des militants du CCI. En particulier, elle ne peut accepter – au risque de voir toute sa théorie ridicule sur le clan s'effondrer lamentablement – des militants qui refusent le cadre "d'analyse" actuel sur le clan-pavillon-bis et, surtout, qui sont un témoignage vivant de l'histoire même de la crise actuelle et de leurs comportements passés.

Néanmoins, nous continuons à demander au BI et à ses membres de prendre leur responsabilité et de se prononcer sur la politique qui est menée. Pour notre part, nous aurons fait tout ce que nous pouvions pour éviter au BI de se compromettre dans la "liquidation" de la Fraction, et derrière elle, dans la véritable liquidation des principes et des acquis du CCI en matière organisationnelle. A chacun de prendre ses responsabilités devant notre classe et devant l'histoire.

La Fraction au BI 19/12/2001

Camarades,

L'heure est grave et votre responsabilité est pleinement eu jeu. Nous vous envoyons cette nouvelle lettre parce que les événements s'accélèrent et prennent une tournure dramatique dans la section de Paris. Trois des 4 membres 1de la Fraction qui y militent viennent de recevoir une lettre de la section, de 3 lignes seulement, leur interdisant de façon autoritaire et injustifiée toute participation aux réunions de la section tant qu'ils n'ont pas payé la totalité de leurs cotisations et tant qu'ils n'ont pas mis à la disposition des organes exécutifs le texte de Juan “ Historique du SI ”. Cette lettre, inadmissible dans une organisation communiste, n'est en fait qu'un ultimatum dont la date d'expiration est d'ailleurs clairement indiquée : le 18/12, veille de la réunion de section.

Nous nous adressons à vous parce que vous êtes l'instance la plus apte à juger d'une application erronée et abusive des statuts quand celle ci se produit ; mais aussi parce que vous êtes l'instance supérieure qui a le pouvoir de trancher une question et de prendre une décision claire entre 2 congrès de l'organisation.

Pourquoi le contenu de la lettre de la section de Paris est irrecevable et ne représente en fait qu'une trahison des principes et des statuts du CCI ?

1- Concernant le fait d'obliger des camarades, et plus encore une fraction, à remettre un texte de contribution, une telle exigence est non seulement hors statuts sans le moindre doute mais surtout n'a jamais eu de précédent dans l'histoire du CCI. Si ce type de pratiques, manifestant clairement un abus de pouvoir, a pu exister dans le mouvement ouvrier, tout le monde sait à quoi cela correspondait.

2- Concernant la question des cotisations, il est important de voir que les statuts ne prévoient des sanctions (allant jusqu'à l'exclusion) que dans le cas où l'organisation a affaire à un refus caractérisé de payer celles ci en totalité;  et cela pendant plus de 3 mois. Or, vous savez bien que les membres de la Fraction n'ont jamais refusé de payer leurs cotisations. Au contraire, ils le prouvent en permanence en mettant à la disposition de l'organisation une partie de celles ci que les responsables de la section de Paris ne cessent de refuser. Ainsi, si on prend les statuts à la lettre, la décision que prend aujourd'hui la section est déjà une anomalie qui nécessite, pour le moins, une rapide correction.

3- Quant à l'esprit des statuts et de nos principes de fonctionnement, il est évident que les pratiques actuelles dans la section de Paris contre la Fraction et ses membres en sont très éloignées pour ne pas dire opposées.

Camarades, vous qui êtes, pour la plupart, des militants qui ont connu le CCI depuis ses débuts, nous faisons appel à votre mémoire d'une époque pas si lointaine où l'organisation, notamment quand MC y était présent, traitaient autrement les problèmes qui surgissaient, c'est à dire par le débat collectif et la réflexion politique. Ainsi, nous pouvons avoir la certitude que, confronté à ce problème des cotisations des membres d'une fraction interne (problème réel qui a eu des précédents historiques mais qui, à notre connaissance n'a jamais été posé dans le CCI), MC aurait exigé qu'il y ait un débat sérieux et profond afin que le CCI puisse trancher et définir sa position. C'est ce que la Fraction demande depuis bientôt 3 mois et ce sont des refus et des sanctions qui lui sont retournés.

Camarades, vous devez être conscients que l'interdiction qui est faite aujourd'hui aux membres de la Fraction de participer aux réunions de leur section n'est, en fait, qu'un nouveau pas vers leur exclusion du CCI, et à travers l'exclusion de ces militants, c'est en réalité de l'exclusion de la Fraction qu'il s'agit.

Si vous laissez faire cela, si vous ne réagissez pas, ce ne sont pas seulement des militants communistes, si rares aujourd'hui et si précieux pour l'avenir, que vous abandonnez et sacrifiez, c'est surtout que vous participerez de liquider la fraction en tant que fraction interne et, à travers elle, toute possibilité de fraction au sein du CCI. Fondamentalement, c'est le CCI lui-même, celui que nous avons construit ensemble et auquel nous tenons tous, qui sera ainsi liquidé. Notre combat dépasse aujourd’hui, largement celui de notre fraction, c’est un combat historique pour l’existence de fractions.

Salutations communistes. La Fraction

Le 20/12/2001


Avant d’envoyer cette lettre, nous sommes contraints de vous informer de ce nouveau fait.

Nous nous sommes présentés le 19/12 sur les lieux de la Réunion de section afin de remettre à chaque camarade de la section l’Adresse ci-jointe. La section n’y était pas. Ainsi on a modifié le lieu de réunion traditionnel, sans en informer les membres de la Fraction. Nous prenons acte de cette ultime fuite physique après la fuite politique devant la discussion, de la part de la section.

Ainsi, après les diverses manœuvres d’intimidation et les coups de force pour nous faire taire (refus de publier nos textes, insultes, mensonges, interprétations diverses, interruption d’interventions, actes de violence, etc…) nous voilà rendu au stade de l’expulsion de fait par une section qui préfère garder secret le lieu de ses réunions à une partie de ses propres membres, plutôt que de devoir mener le débat.

ADRESSE AUX MILITANTS DE LA SECTION DE PARIS

Camarades,

La lettre du 13/12/01 que la section de Paris a envoyée à trois membres de notre Fraction est un pas de plus dans le processus qui mène à l'exclusion de la Fraction et de ses militants. En voici l'intégralité :

"La section de Paris aux camarades Aglaé, Sarah et Olivier,

Nous vous informons que vous devez remettre au plus tard le mardi 18/12/01 au camarade Bruno le montant complet de vos cotisations et le texte sur l'historique du SI. Dans le cas contraire, vous ne serez pas admis en réunion de section. Salutations communistes. La section de Paris."

Vous savez très bien que nous attendons –depuis maintenant presque trois mois - une réunion avec l'organisation pour définir en commun les modalités de fonctionnement de la Fraction au sein du CCI, et en particulier de la cotisation sur laquelle les statuts ne disent rien, raison pour laquelle nous avons remis un tiers de nos cotisations à la section ce qu'elle refuse d'accepter. Vous savez très bien que l'Historique du SI est une contribution dont nous jugerons nous-mêmes de l'opportunité et des conditions de publication. Donc vous saviez très bien en adoptant cette lettre, que nous n'allions pas accepter votre ultimatum expirant le 18/12/01. Et vous savez très bien que ni la lettre des statuts, et encore moins bien sûr l'esprit des Statuts, ne justifient ces exigences.

Vous vous mettez dans une situation qui, chaque fois plus, va vous amener à voter l'exclusion –ou la suspension ad vitam eternam – de la Fraction. Tôt ou tard. Entraînés dans cette dynamique disciplinaire, il vous est chaque jour plus difficile de revenir en arrière. Chaque vote disciplinaire précédent prépare le vote suivant. Sauf à rompre avec cette dynamique. C'est une lourde responsabilité que vous êtes en train de prendre à chaque nouveau pas que vous franchissez.

Il est une question que vous devez vous poser : que vaut-il mieux pour le CCI ? Une Fraction du CCI à l'intérieur de l'organisation ou une Fraction à l'extérieur de l'organisation ? Des militants ayant entre 30 et 25 ans de militantisme et aujourd'hui en minorité, à l'intérieur du CCI ou à l'extérieur ? La réponse va de soi sauf à considérer qu'ils sont des Chénier et des Simon…

En acceptant sans réagir cette dynamique disciplinaire, vous êtes déjà en train de franchir une ligne de laquelle vous ne reviendrez plus et qu'il vous faudra justifier théoriquement, politiquement et organisationnellement, et en contradiction avec les acquis théoriques, politiques et organisationnels du CCI (comme le prouvent le Texte d'Orientation et l'adoption par le BI plénier de la proposition de CI permanente et autonome). L'aboutissement de cette dynamique aura – a déjà – des implications sur les positions et la vision politiques du CCI. Encore une fois, ce n'est pas la Fraction que vous détruisez, mais le CCI et vous-mêmes, votre conviction et votre conscience communistes. D’ores et déjà nous ne considérons pas ce combat seulement pour nous, la fraction interne, mais pour toute possibilité d’existence d’une fraction demain dans le CCI et au sein du mouvement ouvrier. Ce combat n’est déjà plus le notre.

Vous êtes amenés à prendre une très grosse responsabilité aux conséquences historiques énormes. Il est encore temps d'arrêter cette dérive dramatique. Quels que soient vos désaccords politiques avec nous, arrêtez et refusez de voter les sanctions et les ultimatums contre la Fraction. Exigez que la réunion que nous avons demandée pour définir les conditions de fonctionnement avec la Fraction, se tienne et que les questions de fonctionnement avec une Fraction soient discutées, débattues et clarifiées à la lumière de l'expérience du mouvement ouvrier. C'est cela la tradition du CCI, de la Gauche communiste et du mouvement ouvrier. Ne rompez pas avec cette tradition.

La Fraction, le 19/12/01.



1 Le camarade Juan qui est frappé par une sanction inique et irrecevable du fait qu’elle a été portée sans qu’il puisse se défendre (comme cela avait été fait avec Ugo Girone dans le PCI), n’a pas reçu cette lettre. Il est vrai que la sanction qui pèse sur lui le prive déjà, depuis maintenant deux mois, des réunions de section. A moins qu’il ne faille dire que cette sanction a déjà « débarassé » la section de sa présence , selon l’état d’esprit révélé par Peter qui, rappelons-le, a ponctué d’un  « bon débarras ! » notre expulsion de la réunion du 5 décembre ?


Home | Bulletin Communiste FICCI 5 |