Home | Bulletin Communiste FICCI 6 | 

DECLARATION DE LA FRACTION AU CCI ET A TOUS SES MILITANTS

Avertissement : les notes entre parenthèse ( ) appartiennent au texte tel qu'il a été rédigé pour les militants du CCI. Les notes entre crochets [ ] ont été rajoutées par la suite, en particulier pour la lecture des militants extérieurs au CCI

Nous voulons dénoncer le dernier pas franchi par le BI plénier de janvier 2002 dans la politique des manœuvres, des sanctions et d'exclusion des militants de la Fraction. Ce nouveau pas franchi marque certainement un point de non-retour pour le CCI et les camarades qui s'y sont prêtés, ont commis une infamie.

Le camarade Jonas – dont la démission depuis mai a été refusée - a été exclu lors d'une session du BI à laquelle ne participaient pas les camarades Olivier et Juan (membres du BI et de la Fraction). Dans presque les mêmes conditions iniques, le camarade Juan a vu sa sanction de suspension ad vitam aeternam reconduite. Les deux sanctions ont été prises au mépris des statuts du CCI et de la simple réalité. Ces deux sanctions gravissimes viennent ponctuer toute une dynamique disciplinaire qui s'est enclenchée dès le lendemain du 14e congrès du CCI (mai 2001). Elle a pour but d'étouffer l'expression des divergences politiques, en particulier sur le militantisme communiste, et la mise en lumière et la critique politique de comportements individuels en contradiction avec le militantisme communiste. Et elle a aussi pour but de ne pas reconnaître l'existence d'une Fraction interne au CCI et de sanctionner, suspendre et exclure - et au passage de démoraliser et discréditer à coup de mensonges et de manœuvres les plus ignobles - les uns après les autres les membres de notre Fraction. Ainsi ce n'est pas une Fraction qui serait exclue, ni des camarades pour divergences politiques, mais des camarades qui finiraient pas démissionner (comme Michel ou Stanley) ou bien qui seraient "indignes".

Que s'est-il passé avec le camarade Jonas ?

Il y a une semaine, Louise a demandé une confrontation avec le camarade Jonas que celui-ci a acceptée, sans doute lassé de subir des pressions chez lui à toute heure et devant sa famille. Il a téléphoné le soir même du BI plénier – dimanche 27 janvier 2002 - au camarade Olivier pour lui demander de pouvoir réaliser cette rencontre selon les conditions qu'il aurait demandées – cette communication étant téléphonique et tenu par son engagement au BI de ne rien révéler de son exclusion, Olivier n'a pu lui demander des précisions. Mais le camarade Olivier a pu néanmoins savoir que c'est au moment même où on lui faisait un pressing terrible, ainsi qu'à Juan, – à 11 heures précises, c'est-à-dire à l'heure même où ils avaient été convoqués à la réunion du BI - pour voter sans attendre, sans le relire, le communiqué du SE (Bulletin Interne International 288) sur les "comportements de Jonas" et sur son exclusion, que l'organisation acceptait par téléphone les conditions demandées par Jonas pour cette rencontre. Or son exclusion était déjà adoptée et il n'en savait rien. Il s'agit de légaliser par un entretien avec lui son exclusion déjà décidée contrairement ce que disent explicitement les statuts. C'est-à-dire qu'on ne l'écoutera même pas. C'est le même procédé qui avait été utilisé avec Juan lors de son "entretien" après sa suspension. Jonas se serait confié à l'organisation en toute bonne foi sans savoir que celle-çi l'avait déjà exclu ! C'est ignoble et digne des procédés staliniens.

Faisant partie de la manœuvre, le BI par la bouche de Peter a exigé que les camarades Olivier et Juan promettent de ne pas révéler la sanction prise – bien qu'ils se soient prononcés contre l'exclusion – alors même que les camarades étaient tenus dans l'ignorance de la rencontre à venir avec Jonas. Dans ce cas, la non-réponse à la question explicite de Juan au cours du BI sur la lettre de Louise adressée à Jonas [1], est bien une omission qui a valeur de gros mensonge. C'est donc en toute connaissance de cause que la majorité du BI, ou pour le moins le petit noyau autour du SI, a monté cette manipulation et cette manœuvre. Non seulement, les participants à la réunion ont été associés, ou se sont prêtés de bonne grâce, à cette magouille dégueulasse, mais en plus, on a essayé de rendre complices les deux membres de la Fraction de cette saloperie. Tout cela n'a rien à voir avec le CCI et la tradition de la Gauche communiste. Mais plutôt avec la bourgeoisie, le gauchisme et le stalinisme. Et le minutage de l'opération et la volonté de compromettre des militants font penser aux pratiques des sectes, de la franc-maçonnerie, voire de la police. En tout cas, cela n'a rien à voir avec le communisme militant et le mouvement ouvrier.

Avant le camarade Jonas, déjà la même méthode avec le camarade Juan

Ce misérable procédé n'est que le résultat d'une dynamique de sanctions sans principe déjà enclenchée contre les membres de la Fraction. En particulier contre le camarade Juan. Son cas est particulièrement illustratif de la dérive actuelle.

Aujourd'hui, et au sein même du BI plénier, la preuve a été apportée que les accusations contre Juan étaient mensongères et qu'il avait été victime d'une machination et de la manipulation de la camarade Aurora. Le camarade Fred de RM n'a-t-il pas dit que les soupçons sur Louise dans RM dataient d'avant la venue de Juan au Mexique en août ? Le BI de janvier, par la bouche du camarade Samuel, a reconnu que «la vérité avait été distordue dans le cas du camarade Juan». C'est un euphémisme pour dire que l'accusation a été complètement mensongère.

Dans un premier temps [septembre 2001], sur base d'un témoignage et sans attendre d'entendre le camarade, on accuse devant toute l'organisation Juan d'avoir accusé Louise d'être un agent de l'Etat et on fait voter dans la précipitation sa suspension jusqu'au BI plénier de janvier. Devant ses dénégations, le "témoin" manipulé Aurora revient sur ses dires et reconnaît qu'elle a interprété (cf. sa lettre). L'accusation devient la suivante : Juan n'a pas accusé nommément mais a laissé l'idée se propager. C'est ce qui fait changer le projet de résolution (2) au BI de janvier de «Juan ait affirmé aux camarades de la section [au Mexique] que les problèmes organisationnels du CCI provenaient de la présence en son cœur d'un agent de l'Etat» en «a laissé se propager l'idée que Louise était un agent de l'Etat» (de mémoire). Ce n'est déjà plus la même chose. Mais devant les dénégations de Juan et la gêne que cela provoque malgré tout, le camarade Fred (délégué du BI au Mexique) finit par déclarer que les soupçons sur Louise datent d'avant la venue de Juan. C'est-à-dire qu'il corrobore les affirmations de ce dernier depuis le début selon lesquelles c'est la camarade Aurora qui avait déjà cette idée en tête et qu'elle n'a eu de cesse de le questionner sur le sujet.

Malgré cela, à sa grande honte et se déconsidérant comme corps collectif, et déconsidérant les militants présents, le BI vote la résolution reprenant l'idée que Juan a laissé se propager l'idée – ce qui est faux comme le montrent les témoignages des autres camarades mexicains présents à cette rencontre au Mexique et comme vient de le confirmer Fred pourtant aujourd'hui dans les rangs des majoritaires – et il adopte une nouvelle sanction à son endroit ! On a essayé de salir et de détruire l'honneur militant du camarade Juan. En fait, ce sont les manipulateurs qui se sont déconsidérés.

Le grand tort de Juan est politique : n'est-ce pas lui qui dès novembre 2001 [erreur du document original : novembre 2000] défend une orientation politique en droite ligne avec le combat de 93 sur la question du militantisme communiste (Bulletin Interne International 278, Confiance vérifiée et quelques réflexions sur le militantisme communiste) que certains militants (Louise et Peter) ont vu et compris comme une critique à leur propre engagement et pratique militantes comme ils l'ont reconnu par la suite ? N'est-ce pas lui qui, dès le 9 mai [2001] au lendemain du [14e] congrès, souligne que ce dernier a fait apparaître deux lignes politiques opposées et contradictoires ce que le nouveau SI et le nouveau BI veulent cacher ? N'est-ce pas lui qui est l'auteur principal de la contribution sur La véritable histoire du SI de 1996 à 2001 basée non sur des interprétations mais uniquement sur les notes du SI et qui met à bas la lamentable affabulation de l'existence d'un clan au sein du SI ?

Et maintenant, c'est la même méthode scandaleuse qui est utilisée contre Jonas, mais cette fois pour une sanction particulièrement grave et infamante qui porte atteinte non seulement à son honneur militant mais aussi à son intégrité de communiste. Car ses véritables torts sont eux aussi politiques : n'est-ce pas lui qui, au sein de l'ancien SI, a été le plus clair et le plus déterminé, dans le combat contre les pratiques occultes et manœuvrières de certains militants (Louise en particulier) ? N'est-ce pas lui qui a vu de suite la manipulation dans la constitution de la Commission d'investigation ? N'est-ce pas lui qui n'a eu de cesse avant sa démission, et malgré sa très grave maladie, de dénoncer la politique du secret et le refus de poser les désaccords politiques devant toute l'organisation ? N'est-ce pas lui qui pose à chaque fois que des militants du CCI ont voulu le rencontrer, et souvent sur mandat de l'organisation, la question politique du comportement militant de Louise – fait de ragots, de manipulation, de discussions dans les couloirs et de silence dans l'organisation, et de pressions et de chantages sur ses proches, etc… ce que la Commission d'investigation se refuse à traiter - durant toutes ces années qu'il faut éclaircir ?

Plutôt que d'accepter la confrontation politique avec l'orientation que défendait l'ancien SI, et particulièrement ces deux camarades, et que reprend aujourd'hui notre Fraction, la faction liquidationniste a préféré discréditer les camarades à coup de provocations, de manipulations, de mensonges et de manœuvres sordides. Malheureusement avec un succès immédiat dans le CCI.

La Fraction refuse de cautionner l'ignominie que représente l'exclusion de Jonas et le piège dégueulasse qui lui est tendu avec la confrontation qu'on lui a proposée. La Fraction appuie et soutient ses deux membres, Olivier et Juan, qui appartiennent au BI et qui se délient de leur "promesse" de ne rien révéler de la scandaleuse opération, obtenue sur base de pressions, de mensonges et d'une manœuvre ignoble. Devant une telle situation, devant un tel régime intérieur dans l'organisation, devant l'abdication et la capitulation de la grande majorité des militants face aux magouilles et aux mensonges, notre loyauté n'est plus dans l'organisation telle qu'elle est aujourd'hui, c'est-à-dire en rupture avec ses pratiques passées et ses principes organisationnels. Et nous le revendiquons et le défendons politiquement. Notre loyauté est dans nos convictions, nos consciences et les positions politiques du CCI. Dans la mesure où le CCI d'aujourd'hui, pour le moins son organe central le Bureau International en l'occurrence, vient de franchir une nouvelle étape dramatique, et sans doute irréversible, dans la liquidation de ses principes organisationnels, nous ne nous sentons plus tenus par la discipline formelle [3] qui est complètement travestie et dénaturée.

Nous appelons tous les militants du CCI à ne pas laisser passer l'ignominie sans réaction. Nous les appelons à se prononcer :

- contre l'exclusion du camarade Jonas ;

- contre la nouvelle suspension de Juan ;

- contre toutes les sanctions prises à l'encontre des membres de la Fraction ;

- contre l'ultimatum qui est fait à la Fraction dans le rapport d'activités du BI de janvier qui revient à dissoudre la Fraction avant la conférence extraordinaire de mars 2002 ;

- pour la reconnaissance formelle et concrète de la Fraction par la tenue de la réunion que nous avons demandée depuis le mois d'octobre avec une délégation du BI.

Nous les appelons à dénoncer les pratiques actuelles et à condamner les militants qui sont les principaux initiateurs et porteurs de cette politique de la manœuvre, du secret, des mensonges, des provocations, de la destruction des volontés et des consciences militantes, et qui forment ce que nous appelons la faction liquidationniste.

Il est des pas dans la vie, et particulièrement dans la vie d'une organisation prolétarienne, qui marque un point de non-retour. C'est ce qu'est en train de franchir le CCI aujourd'hui. C'est la liquidation de ses principes et de sa pratique organisationnels et la destruction de la conviction et de la conscience de ses militants. Ce processus est maintenant bien engagé et il ne peut mener le CCI qu'à sa sectarisation et à sa sclérose. Pour notre part, nous entendons bien continuer à lutter comme Fraction interne du CCI, en son sein tant que nous le pourrons, contre sa liquidation et sommes disposés à prendre toutes les mesures pour cela tant sur le plan interne qu'externe, c'est-à-dire en particulier vis-à-vis des autres groupes du Milieu Politique Prolétarien attachés à la notion et à la défense du principe même du Parti communiste. Nous entendons lutter contre le discrédit que la crise actuelle et l'explication de la crise par le clanisme vont apporter à la notion de Parti et contre l'utilisation que toute la mouvance anti-parti – conseillistes et autres anarchistes – va faire de cette crise et de la sectarisation du CCI.

Enfin, la Fraction apporte sa pleine solidarité au camarade Jonas et ne laissera pas son nom et son honneur de militant communiste insultés et bafoués. Tout en connaissant ses graves difficultés de santé, elle l'invite à participer à la mesure de ses forces au combat de notre Fraction pour la défense des acquis du CCI en matière organisationnelle, et pour la défense de la position communiste sur la nécessité du Parti.

La Fraction interne du CCI, le 31/01/02.






La Fraction à la CE de RI

Paris, le 31 janvier 2002

Camarades,

Mercredi à 14h, la camarade Aglaé recevait un appel téléphonique de la part de Bruno la convoquant à la CE plénière de ce week-end, sans plus de détail ni sur l’heure, le lieu, l’ordre du jour et d’éventuels documents de préparation dont elle aurait eu à prendre connaissance.

Vous savez que depuis maintenant plus d’un mois, les membres de la Fraction, qui ne font pas l’objet déjà d’une suspension, sont exclus de fait des réunions de section et sont résolument tenus à l’écart de la vie de l’organisation, la section nord de RI allant même jusqu’à tenir ses réunions dans un endroit tenu secret pour fuir la présence des membres de la Fraction.

A quel titre donc la camarade Aglaé est-elle convoquée à cette réunion : membre de la CE ? militante dans la section nord de RI ? membre de la Fraction ?

Le dernier BI plénier a malheureusement confirmé notre analyse selon laquelle se développe une dérive dramatique tant sur le plan du fonctionnement, que sur le plan des orientations politiques (ou plutôt de l’absence d’orientation politique) au sein du CCI :

- en validant une manipulation honteuse visant à appliquer la sanction ultime de l’exclusion d’un camarade (démissionnaire depuis plusieurs mois) sans l’en avoir informé, sans l’avoir entendu et dans le seul but de le discréditer non seulement aux yeux du CCI mais de tout le milieu politique prolétarien ;

- en reconduisant la suspension d’un camarade qui n’a comme seul tort que d’être membre de la Fraction, cela malgré le démenti, ouvertement reconnu au sein même du BI plénier, des accusations qui avaient justifié la sanction initiale. Le procédé consistant à appliquer la sanction d’abord et à organiser ensuite un simulacre de discussion a déjà été dénoncé à l’époque par notre Fraction dans son bulletin ?

- en faisant le silence sur notre lettre du 17/01/2002, adressée à tous les membres du BI, et les alertant que ce que nous analysons comme une crise et une dérive gravissime au sein du CCI nous oblige à envisager d’alerter le milieu politique ;

- en faisant le silence sur la réponse que nous vous avons fait parvenir suite à votre proposition de nous accorder des colonnes dans la Revue Internationale. Visiblement, votre proposition, pour le moins saugrenue, ne visait en fait qu’à vous donner une image « démocratique » aux yeux de l’ensemble des militants et du milieu politique pour mieux dissimuler la pratique scandaleuse que vous menez depuis maintenant plusieurs mois.

- en adoptant des rapports d’activités et de discussions qui surenchérissent d’insultes à l’adresse de notre Fraction et de son travail : « méthodes de sectes sataniques », « l’auto-proclamée fraction a commencé à faire le travail de la police » et autres caractérisations dont le caractère hautement politique ne peut échapper à personne.

- en traitant par le mépris le plus total les interventions de nos camarades exprimant nos divergences sur les questions d’analyse de la situation et d’orientation dans la situation présente.

En réalité, ce BI n’a fait que confirmer le fait que vous refusez toute discussion, comme vous refusez d’examiner sérieusement la question de l’existence d’une fraction au sein du CCI, refus dans lequel vous vous étiez déjà engagé en réduisant la problématique posée à une question de cotisations et « d’historique du SI ». Or ces deux questions sont inséparables, et vous le savez parfaitement, de la reconnaissance de la Fraction et de son fonctionnement au sein du CCI. C’est bien pour discuter de cette question que nous avions demandé, voilà maintenant plus de 3 mois une discussion avec l’organe central du CCI, discussion qui nous a toujours été refusée à ce jour.

Refus qui s’inscrit dans le prolongement de celui qui vous a conduits à ne voir, dans les difficultés ayant abouti à la crise ouverte que connaît le CCI depuis maintenant plus d’un an, qu’une vulgaire question de clan à propos duquel d’ailleurs vous lancez aujourd’hui une véritable chasse au sorcières à la recherche de son éventuel « gourou » à plusieurs têtes. C’est votre nouvelle manière d’envisager les questions qui se posent au CCI ; elle est en totale contradiction avec les méthodes et les pratiques du CCI et la tradition dans le mouvement ouvrier.

Cette méthode ne peut vous conduire qu’au désastre. Non seulement parce qu’elle vous amène irrémédiablement à exclure les militants qui condamnent votre politique des virages à 180° et vos nouvelles pratiques organisationnelles, ceux de la Fraction d’abord les uns après les autres. Mais également ceux qui demain, oseront remettre en cause votre politique, ceux qui oseront émettre des doutes, des divergences, ceux-là, à leur tour, seront accusés d’agir comme un « nouveau clan », voir pire.

Elle est un désastre ensuite parce qu’elle signe une dérive irrémédiable de renoncement à la méthode marxiste pour aborder les problèmes. Renoncement aux acquis méthodiques légués par le combat des gauches et du mouvement ouvrier. Un de ses acquis consiste, face à un problème, une crise majeure, à en rechercher les causes et les moyens de les résoudre, non dans une collection de « têtes » , mais bel et bien dans le travail et la politique de l’organisation.

Compte tenu de cette situation, nous réitérons notre exigence d’une discussion sérieuse autour des modalités de fonctionnement de notre Fraction au sein du CCI, ce qui suppose sa reconnaissance explicite et formelle dans le cadre de l’organisation. Tant que celle-ci n’a pas eu lieu, toute participation de notre part aux simulacres de « discussions » que vous cherchez à nous imposer ne pourrait constituer qu’une caution de notre part aux nouvelles pratiques destructrices que nous dénonçons par ailleurs.

En conséquence, nous appelons la CE à se donner tous les moyens possibles pour convoquer ou faire convoquer une réunion conséquente à ce sujet. Au cas où vous décideriez de tenir cette réunion lors du week-end de la CE, les membres de la Fraction présents à Paris ce week-end se tiennent à votre disposition.

Contrairement à vos conseils malsains nous intimant l’ordre de ne pas citer Bordiga, nous oserons encore nous en revendiquer, et plutôt que de le paraphraser, nous osons à nouveau le citer : « Quant une fraction essaie de se former, il faut avoir des preuves pour dire que c’est, directement ou indirectement, une manœuvre de la bourgeoisie pour pénétrer dans le parti. (…/…) La naissance d’une fraction montre que quelque chose ne va pas. Pour remédier au mal, il faut rechercher les causes historiques qui ont suscité l’anomalie et qui ont déterminé la formation ou la tendance à former cette fraction. Les causes résident dans les erreurs idéologiques et politiques du parti. Les fractions ne sont pas la maladie, mais seulement le symptôme, et si on veut soigner l’organisme malade, on ne doit pas combattre les symptômes, mais on doit essayer de sonder les causes de la maladie. D’autre part, il s’agissait dans la plupart des cas de groupes de camarades qui ne faisaient aucune tentative pour créer une organisation ou rien de semblable. Il s’agissait de points de vue, de tendances qui cherchaient à se faire jour dans l’activité normale, régulière et collective du parti. Par la méthode de chasse aux fractions, de campagnes à scandale, de surveillance policière et de méfiance à l’égard des camarades, une méthode qui représente en réalité le pire fractionnisme se développant dans les couches supérieures du parti, on n’a pu que détériorer la situation de notre mouvement et pousser toute critique objective dans la voie du fractionnisme ». (Intervention de Bordiga au VIè EEIC. Publié dans Programme Communiste n°69-70 ; souligné par nous).

Salutations communistes. La Fraction




1 [Ayant reçu par le SI, sans doute à dessein, la copie de la lettre de Louise exigeant dans des termes insultants une confrontation avec Jonas, les membres de la Fraction ont explicitement demandé lors du BI quelle était la réponse à la lettre. Il est clair que si on leur avait répondu que Jonas avait répondu positivement et que l'organisation acceptait les conditions de la rencontre alors même que le BI venait de l'exclure, les deux membres de la Fraction et membres du BI n'allaient pas accepter de se prononcer pour (ou contre son exclusion) et qu'ils allaient révèler auprès de Jonas la lamentable manœuvre et le piège ignoble qu'on lui tendait. Il fallait donc mentir une fois de plus. Malheureusement, cette fois, c'est l'ensemble des membres du BI présents qui se sont prêtés à l'ignoble. C'est pour cela qu'ils ont subi un pressing énorme pour prendre position de suite et sans attendre].

2 «Résolution sur les comportements du camarade Juan [adoptée au BI plénier de janvier 2002].
1) Sur base de la "la résolution sur les soupçons concernant la probité des militants", le BI plénier constate l'extrême gravité du comportement du camarade Juan lors de sa rencontre avec des membres de la section au Mexique le 2/9/2001. Le fait que Juan ait affirmé aux camarades de la section, avec l'autorité que lui conférait auprès de ces camarades sa charge de membres du BI et de correspondant de la section depuis plus de dix ans, que les problèmes organisationnels du CCI provenaient de la présence en son cœur d'un agent de l'Etat doit être dénoncé et sanctionné avec la plus grande rigueur par l'organisation. Le fait que Juan n'ait pas nommé explicitement la personne à qui il pensait ne constitue en aucune façon une atténuation de sa faute mais au contraire un élément aggravant de celle-ci.
2) En conséquence, le BI plénier apporte son plein soutien à la décision du SI mensuel d'octobre 2001 de suspendre Juan jusqu'à ce même BI plénier. Il estime que le comportement de Juan mériterait son exclusion de l'organisation. Cependant, le BI tient à laisser une dernière chance au camarade Juan de réintégrer l'organisation s'il est capable de prendre conscience et de faire la critique de la gravité de sa faute. Concrètement, le BI décide de maintenir la suspension de Juan tant qu'il n'aura pas apporté son soutien à la
"Résolution sur les soupçons concernant la probité des militants" et au point 1 de la présente résolution».

Cette résolution a été adoptée après qu'ait été adoptée celle sur la "probité des militants". Les résolutions étaient présentées les unes après les autres, c'est-à-dire sans savoir quelle était la suivante et combien allaient être présentées (quelle méthode pour la clarté !) et il fallait les adopter de suite. Il était prévu que Juan ne voterait pas celle sur la probité. Malheureusement pour la manœuvre, il l'a votée. Puis le camarade Fred a bien montré que Juan n'était en rien dans les soupçons sur Louise au Mexique. C'est-à-dire que les deux conditions mises dans la résolution - par ceux-là même qui voulaient le sanctionner - pour la levée de sa suspension inique étaient réunies. Mais peu importe, n'avait-on pas estimé avant qu'il ne voterait pas la résolution sur la probité ? Quelle honte pour les camarades qui se sont prêtés à cette lamentable mascarade ! Malheureusement, l'acceptation passive de ce type de pratiques ignobles a toujours pour conséquence la destruction de la conviction et de l'honneur des militants qui s'y prêtent. Se rendent-ils compte de la déchéance politique dans laquelle ils tombent, au nom de l'unité de l'organisation, au nom du "patriotisme de parti" comme le disait Victor Serge ? L'infamie est sur eux.

3 [Soyons clairs : nous sommes opposés à la discipline aveugle et surtout sans principe menée par les organes centraux actuels. Cette discipline est en rupture avec la lettre des statuts du CCI – par exemple, et parmi d'autres, les conditions dans lesquelles sont prises les sanctions – et avec l'esprit des statuts – par exemple le refus obstiné de reconnaître formellement et concrètement la Fraction].


Home | Bulletin Communiste FICCI 6 |