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Du retrait bidon de Louise à la délégation d'enquête sur le clan-pavillon

Le 4/10/00 – si notre souvenir est exact – la camarade Louise s'oppose à l'intégration du camarade Keff en section de RI-Nord car selon elle, "il y a encore des cadavres dans les placards en section de Paris". Les camarades de la section sont stupéfaits et certains (dont Juan) demandent un point d'ordre que la présidence assumée par… Peter se refuse à faire. Inutile de revenir ici sur les incidents provoqués par Louise à la fin de la réunion. Ils sont connus (1). Elle peut alors saisir ce "pretexte" qu'elle a provoqué, pour se retirer maintenant de la section de Paris pour mieux l'attaquer, comme elle s'était retiré du SE en janvier 2000 pour "raison de santé" pour mieux l'attaquer (cf. chapitre 9 de cet historique). C'était en fait ce qu'elle voulait déjà faire un an auparavant. Mais à l'époque, Peter n'était pas encore prêt à accepter cette idée : il refusait alors de suivre Louise lorsqu'elle lui affirmait que le CCI était stalinien, que le SI et Michel étaient "inhumains" et voulaient leur séparation. Bref que l'organisation était la responsable de leurs difficultés. Un an plus tard, Peter est "psychologiquement" et "politiquement" prêt - affaibli à vrai dire - à la suivre sur ce terrain.

1) Peter adopte définitivement le terrain et les "arguments" de Louise

SI du 23/11/00 :

Le BI plénier d'octobre a nommé une délégation pour discuter avec le camarade Peter. Le SI lit et prend connaissance du rapport de la camarade Cassandra pour la délégation. Cette délégation à laquelle ne participe aucun membre du SI, avait comme seul mandat de discuter et d'apporter la solidarité du BI et du CCI au camarade. En fait, comme les délégués le confirmeront par la suite, elle écoutera les récriminations de Peter à l'égard du SE et du SI, récriminations que le SI découvre pour l'essentiel. Et auxquelles les membres de la délégation ne pourront répondre par méconnaissance. A cette occasion, Peter fait sienne l'idée de Louise sur la responsabilité de l'organisation dans leurs difficultés.

Olivier: "Je note une chose, c'est l'idée que Peter laisse entendre que le CCI est responsable de la situation de Louise."

Les attaques de Louise et Bruno contre le SE et le SI se poursuivent tout au long de l'automne. Nous ne pouvons développer ici. S'il s'avérait nécessaire nous pourrions toujours revenir en détail sur cette période.

La réunion du SI du 5/12/00 donne une idée de l'inquiétude et du désarroi du SI.

Elise: "On paye des années de contestation du SI par le SE (…). Il y a une vision parisienne des individus chez les membres du SE et c'est la façon dont Louise pose les questions. Quant à Bruno, quand il dit qu'il n'écrit pas sur la confiance car il est d'accord, et donc [ce n'est] pas la peine d'écrire : Soit il se fout de la gueule du monde, soit il est de mauvaise foi. Au moins en partie. On dirait le CCI des années 70."

Ce qui est frappant, c'est que les membres du SI sont incapables d'aller jusqu'au bout de ce qu'ils entrevoient et d'en tirer les conséquences. L'organisation est attaquée de manière sournoise et souterraine. Et le SI comme un tout, handicapé par l'attitude de blocage plus ou moins ouvert de Peter, n'ose pas "mettre les pieds dans le plat" : poser ouvertement et condamner la question du comportement de Louise et de Bruno devant tout le CCI.

Plusieurs délégations vont être nommées pour aller voir Louise et discuter avec elle. Elise participera – sauf erreur de notre part – à tous ces entretiens. Le sentiment et le bilan qui sont régulièrement tirés de ces discussions sont toujours les mêmes.

SI du 21/12/00 :

Elise: "hier délégation avec Stanley pour voir la camarade Louise. On lui a demandé où elle en était. Au niveau santé plus d'angoisses, bons médicaments qu'elle a du néanmoins diminuer. Elle dit s'être sentie dans le bain en Allemagne. Par rapport à la section de Paris elle a dit penser revenir début janvier. [Elle n'en pense pas un mot : la situation de retrait à la carte lui convient parfaitement pour continuer sa politique sans que l'organisation, ni les camarades qu'elle incrimine, puissent lui répondre.] (…) Toute la première partie, elle a parlé d'elle: «je ne peux pas me taire, je ne supporterai pas de taire mes divergences, etc.». Ca faisait beaucoup de sous-entendus comme quoi on demanderait aux camarades de taire leurs divergences (même si ce n'est pas conscient). Quand elle a dit qu'en Allemagne elle s'était sentie mieux, elle n'a pas parlé du tout du CCI, mais «moi, je me suis senti mieux, moi», etc. montrant qu'elle n'a pas encore pris de recul sur la façon de poser les questions."

Le compte-rendu fait par Elise montre clairement l'état d'esprit déplorable de Louise vis-à-vis de l'organisation qui fait qu'elle se permet de porter les attaques les plus inadmissibles tout en cherchant à se présenter comme "une malheureuse victime", "on voudrait la faire taire". De plus, il est de plus en plus évident que le statut de militant à la carte qu'elle impose à l'organisation avec l'aide précieuse de Peter et Bruno, est au cœur de sa stratégie destructrice.

2) La politique du SI sabotée par le SE et Peter

Alors que le SI, trop soucieux de la "santé" de Louise, estime nécessaire qu'elle prenne du recul et réfléchisse à son engagement militant, sa politique connaît un certain nombre d'obstacles, voire d'actes de sabotage flagrants :

- le SE de RI, la CO-Nord, et même les camarades du CR donnent à Louise des tâches militantes "pour" qu'elle ne se démoralise pas et ne perde pas le lien avec l'organisation ;

- la section de Welt-Allemagne l'invite à sa conférence territoriale alors que le SI a recommandé des voyages dans les autres sections mais pas pour participer à des activités et des débats internes ;

- Peter reconnaît sans équivoque (SI du 24/11/00) qu'il a pris l'initiative d'encourager cette invitation de Welt et cela en faisant croire que le SI était d'accord avec lui.

SI du 24/11/00 :

Peter: "C’est moi qui prévient [de la venue de Louise avec Peter]. Les camarades allemands sont au courant, la veille du BI plénier elle a reçu un certain nombre de textes et notamment le texte de Carmel, elle en a parlé à Krespel [encore ces discussions avec les confidents sur les questions organisationnelles]. La section allemande a envoyé une lettre de soutien. La section allemande est assez au fait de son état de santé."

Michel : "Est-ce que quelqu’un lui a communiqué quelque chose ? Est ce que tu es à l’initiative qu’elle aille en Allemagne ?" [Peter confirme qu'il est à l'initiative de l'invitation et d'un petit mensonge en passant].

Peter :" je lui ai communiqué que le SI pensait que c’était une bonne idée".

Effectivement, le SI pensait qu'il pouvait être très bien que Louise visite des sections et "sorte" de Paris pour prendre du recul. Par contre, sa politique était à l'opposé de la faire participer à des conférences et des délégations. A tort ou à raison, peu importe ici. Peter le savait. Peter a mené sa politique personnelle. Ou plutôt celle de Louise. Et Peter a une fois de plus fait une "omission" consciente. C'est-à-dire un mensonge. Et un mensonge pour faire que Louise ait le droit "d'exprimer ses divergences" malgrè son retrait. C'est-à-dire qu'elle puisse parachever son attaque destructrice contre l'organisation. Qu'elle garde les "droits" de tout militant sans les "devoirs" de tout militant. En particulier le devoir d'assumer la responsabilité de ses propres prises de position face à l'organisation et à ses militants.

SI du 21/12/00 :

Jonas: "Je n'ai pas compris [comment] l'orientation donnée, est appliquée aujourd'hui. Il me semble qu'on avait dit qu'il fallait donner à la camarade un congé militant. Et vis-à-vis des activités internes on essayait d'éviter au maximum que la camarade soit impliquée dedans, tout faire pour lui permettre le plus vite possible (et dans ce cas pas quelques semaines, mais quelques mois). Je regrette la façon dont cela s'est passé en Allemagne. Impliquer aussi loin la camarade dans la conférence, c'était une connerie (…).

Par rapport à l'état de Louise ce n'est pas une bonne chose qu'elle soit presque militante sauf pour les réunions qu'elle «n'aime pas». Je fais aussi confiance à Elise sur le fait que Louise est tournée sur elle même. Je pense que ce n'est pas encore le moment pour que la camarade revienne dans l'organisation. On peut la faire participer à un certain nombre de choses, mais le moins possible. Parce qu'on risque de la perdre définitivement."

Ce qui serait impensable pour n'importe quel camarade dans n'importe quelle section, est obtenu par Louise. Elle est au courant de tout ce qui se passe dans l'organisation, avant les militants, avant même le SI bien souvent, grâce à ses "amis" et son "mari". elle peut intervenir et attaquer l'organisation et ses militants. Par contre, elle n'a pas à assumer ses prises de position face aux camarades, ni ses critiques vis-à-vis de l'organisation, elle n'a pas à assumer les tâches quotidiennes du militantisme, et elle ne peut recevoir de critiques car elle est malade. N'est-elle pas stressée à chaque fois qu'elle lit un texte de critique (là c'était Carmel) ? Elle disjoncte, selon Peter. Donc elle est "intouchable" et irresponsable devant l'organisation.

Comme le SI va s'en rendre compte trop tardivement, Louise va tirer profit au maximum de son séjour à Cologne pour amener - sûrement avec les méthodes qu'on lui a déjà vues utiliser à maintes reprises – les camarades d'Allemagne à prendre fait et cause pour elle et "ses amis".

On peut en effet se poser des questions quand on voit le revirement violent que connaît, à partir de ce moment-là, le camarade Krespel par exemple. Alors que, quelques jours auparavant, il était encore un grand champion du débat ouvert à toute l'organisation. Alors qu'il ne ménageait pas ses critiques à Peter et à tous ceux qui ne faisaient pas confiance dans l'organisation. Alors qu'il soutenait sans la moindre hésitation le SI. Sur tous ces aspects fondamentaux, il va se renier et prendre de plus en plus des positions et des attitudes diamétralement opposées.

3) Le SI essaie de recadrer le "débat"

L'organisation reçoit des pages et des pages de textes de Louise et Bruno dont personne alors n'arrive à comprendre où ils veulent aller, ce qu'ils critiquent exactement (cf. les interventions d'Elise dans cette partie, le 5/12/00 et dans la partie précédente le 24/8/00). Mais on y perçoit nettement que ce n'est pas "sain (..) et que c'est inquiétant" (Elise le 30/5/00, 11e chapitre). Peter finit par rédiger un texte (BII 280) qui est une étude historique et qui ne prend pas position sur ses accords, et encore moins ses désaccords. Par contre, en charge de l'édition du bulletin international, il retarde de son propre chef [de sa propre initiative] de presque un mois la sortie du BII 278 (2). Le prétexte est le texte de Juan "Confiance vérifiée et réflexions sur le militantisme" qui pose la question du militantisme et du comportement militant, entre autre mais pas uniquement de Peter et de Louise.

Le SI a le sentiment que l'organisation comme un tout est en train de se laisser entraîner dans un faux débat, sur des questions obscures à tous.

SI du 16/1/01 qui prépare le SI mensuel à venir :

Peter est absent à cette réunion car il doit aider sa fille à faire ses devoirs justement ce soir-là. Depuis la rentrée, il y a une pression "familiale" sur Peter pour que les réunions du SI n'ait pas lieu le mardi car c'est "le jour des devoirs" de la fille de Peter et Louise.

Juan : "Je crois que ce SI mensuel est important par rapport au fameux débat. Les BII sont sortis avec 3 semaines de retard. Dans le CCI, il y a un flou. Il y a l'autorité de Peter qui fait que les camarades sont un peu dans l'expectative. Il faut qu'on soit plus déterminés, plus à l'offensive. Il faut passer à une autre étape : le démocratisme, le suivisme, etc. (3) c'est du pipeau [ce n'est pas sérieux, du blabla]. La contribution d'Elise, dans le dernier BII, tranche. On clot là-dessus. Pour le congrès il faut rester sur les questions importantes, sur la question de la confiance et la question du militantisme."

C'est la première fois que la question d'une clôture est posée (4). On voit dans quels termes : "rester sur les questions importantes". C'est-à-dire recadrer le débat pour ne pas se laisser entraîner sur des fausses pistes, sur des voies de garage.

Olivier : "Il faut repartir d'où vient ce débat au départ. La contestation du SI : la question de R.Camoin, la question économique. C'est parti de là mais ensuite c'est parti sur la question du suivisme, du démocratisme. C'est faux. Quels sont les points essentiels ? La construction de l'organisation, la confiance, pas un truc éthéré, mais au sens politique (…). Et le texte de Peter qui m'énerve énormément. Pendant dix pages, on a l'histoire du mouvement ouvrier. Mais ce qui est scandaleux c'est «je suis plutôt d'accord avec le texte de Bruno», qu'est-ce que ça veut dire ? Surtout que Bruno on ne sait pas où il en est. Et Peter n'explique rien: «plutôt d'accord avec...», ce n'est pas comme ça qu'on débat. Il faut sortir de cette affaire."

Michel: "il faut clore ce débat. Peter nous a promis des textes depuis deux ans. [On] tourne en rond et ils sont des pendules arrêtées (…)".

Jonas: "Ok qu'il faut clore ce débat. Je crois que la question centrale est ailleurs pour ces camarades qui ont porté des attaques très fortes contre les camarades et les OC, et même des insultes (cf. "«déloyauté» la semaine dernière). Pour eux, c'est l'objet des deux contributions (Bruno, Peter) c'est que le CCI est gangréné par le... clan-pavillon ! (…). La vraie question sur laquelle on peut exprimer les divergences c'est le bilan d'activités. Si des camarades pensent qu'il y a des trucs du clan Pavillon etc. c'est qu'il y a une vision du CCI qui n'est pas la notre. C'est là dessus qu'on pourra discuter. Le reste c'est du baratin [du blabla]" [et c'est justement là-dessus que Louise, Peter et Bruno ne veulent pas qu'on discute ouvertement dans le CCI. Car une discussion ouverte sur cette question posera inévitablement la question du comportement militant de Louise].

Le 20/1/01 se tient donc ce fameux SI mensuel.

Olivier introduit sur les activités : "Le SI propose de poursuivre cette discussion dans le cadre de la discussion sur le rapport d’activités au congrès. Si les camarades qui ont des divergences ont quelque chose à dire cela doit se voir dans la discussion sur le rapport d’activités." [c'est justement ce que Louise a refusé de faire au 14e congrès de RI. Et c'est ce qu'elle ne veut pas pour le 14e congrès du CCI]

Comment les membres du BI comprennent la proposition du SI ?

Mélanie: "Je soutiens la proposition du SI ; [ne] pas clore la discussion, lui donner un cadre ; le rapport d’activités [il n'y a aucune ambiguité sur de quoi il est question avec le mot "clôture"] ; ce n’est pas évacuer les questions ; mais ce sont des questions mineures par rapport à la question centrale (…)"

François: "d’accord avec la proposition (…)" [du SI].

On voit donc qu'il n'y a aucune ambiguité dans le souci du SI. Il n'a rien à voir avec une clôture du débat comme on veut nous le faire croire aujourd'hui. En fait, le SI assume pleinement son rôle d'Organe central : organiser le débat le plus large et le recadrer chaque fois que nécessaire.

Même Krespel qui a logé et discuté la veille chez Peter et Louise comprend bien la même chose que les autres.

Krespel : "sur l’orientation du débat, c’est évident que dans la préparation du congrès le rapport d’activités doit donner le cadre. Ce que je n’ai pas vraiment compris : clore ou cadrer le débat ?".

Il y a pourtant une différence avec Mélanie et François qui n'ont pas discuté la veille avec Peter et Louise. Il semble surpris que le SI parle de recadrage du débat et non pas de clôture. Pourquoi ? Sinon parce que ça ne correspond pas à ce qu'on lui a fait croire la veille.

4) Comment finir par étouffer toute possibilité de poser la question du comportement destructeur de Louise ?

Suite à la première discussion, le camarade Krespel rend compte de la discussion de la délégation nommée par le BI (Krespel et Michael) pour discuter avec Peter la veille de la réunion.

Krespel : "Le SI avait proposé que les camarades se séparent momentanément. Les camarades n’étaient pas d’accord. Le camarade a réaffirmé son désaccord avec la proposition du SI, convaincu que le souci était un souci de solidarité, mais les deux camarades pensaient que la séparation n’était pas une bonne chose (5). La demande a été faite à un professionnel, qui a dit que ce n’était pas la bonne chose. Le camarade Peter pense qu’il y a une amélioration dans la situation du couple. The proof of the pudding is in the eating, donc puisque cela va mieux selon Peter les camarades avaient raison de ne pas suivre les demandes du SI".

Une observation : on voit que Krespel prend pour argent comptant ce que disent Louise et Peter sur la séparation – c'est-à-dire que c'est le SI qui l'a voulu -. C'est faux (cf. les chapitres 6 et 7 de cet historique). C'est Louise qui a poussé à la séparation comme moyen de chantage sur Peter. Manifestement Krespel préfère à ce moment-là croire Louise et Peter plutôt que le SI (6).

"Il [Peter] pense que la crise dans le mariage et la dépression de la camarade Louise sont très lourds. Mais il trouve qu’un rôle plus important de ses difficultés dans le travail politique, c’est à cause de la situation politique dans le CCI, dans la section de Paris et dans le SI. [toutes les notes du SI depuis 1996 montrent que c'est faux].

Est-il besoin de rappeler qu'il y a encore un an, les problèmes de Peter, selon… Louise, étaient dus à l'individualisme et à l'anarchisme de Peter. Il est vrai que le SI n'a pas su voir le drame et l'enfer que vivait Peter chez lui, à la maison, sous la pression et la culpabilisaton permanente sur son enfance, sur l'éducation de leur fille, sur ses sentiments à l'égard de Louise, et sur son militantisme.

"(…) Nous avons demandé au camarade quoi faire avec ça, ce sont quand même des choses graves (…). Il propose qu’une commission soit nommée, camarades du SI et en dehors du SI, pour voir est-ce qu’il y a des restes, des tendances, des attitudes claniques dans le SI ou la section de Paris, ou non (…)".

Krespel reprend à son compte la proposition de Peter et la précise : "Ce n’est pas une bonne méthode de jeter ça [c'est-à-dire les accusations de Peter sur le clan-pavillon dans le SI] dans la discussion pour le congrès, on a des choses plus prioritaires. Mais il faut régler les problèmes dans un cadre restreint, mais il faut nommer une commission pour examiner les questions, il faut que ce soit une délégation du BI."

C'est un BI "européen" déboussolé et soucieux d'une unité "illusoire" qui accepte finalement cette proposition alors qu'elle est totalement inacceptable tant du point de vue des principes que de la méthode du CCI :

- pour justifier l'existence de cette commission, tous les moyens sont bons même si cela passe par les plus grossières contradictions. Ainsi d'un côté, on a affirmé que de très lourdes accusations sont lancées ("des choses graves" selon Krespel) contre le SI (qui est au cœur de l'activité du CCI). En principe, une telle situation de gravité mériterait une mobilisation générale de l'organisation le plus rapidement possible. De l'autre côté, on nous dit qu'il y a "des choses plus prioritaires" que doit traiter l'ensemble de l'organisation. Si l'on comprend bien, il ne faut pas embêter toute l'organisation (et son congrès) avec de mesquines "choses graves" ; il vaut mieux traiter ça "dans un cadre restreint" ;

- tant du point de vue de son "mandat" que de son mode de fonctionnement, cette commission tourne le dos à ce qu'a toujours fait le CCI. Par exemple, le travail de la CI nommée lors du débat de 93-96, bien qu'ayant eu à traiter des questions "délicates" et mêmes "secrètes", ne s'est jamais substitué au débat général. Ce travail avait comme tâche d'étayer, de préciser et même parfois de fournir des directions au débat général. Mais jamais d'exister en soi et surtout pas à la place du débat général.

Telle qu'elle est proposée et mise en place le 20/01/01, la commission est une négation du CCI. Elle va participer pleinement à l'étouffement du débat dans le CCI et à l'échec de son congrès concernant au moins les questions d'organisation.

Seul Jonas s'y oppose.

Jonas: "Personnellement, je trouve cette prise de position inacceptable, il faut voir d’où ça vient. On ne fait pas une commission s'il ne s’agit pas de quelque chose de sournois [c'est-à-dire une attitude et un comportement douteux, voire destructeur]. Mais s’il s’agit de problèmes qu’on peut traiter, on le fait comme le fait Bruno. Partir sur cette démarche, [je fais une] mise en garde : dans deux mois, on aura un congrès où on dira que le bilan est positif alors que la commission [sera] en train de chercher l’origine des coups tordus, etc. Comment va-t-on expliquer ça ? [prophétique non ?] Je rejette les arguments d’Olivier (la dédramatisation, etc.) [qui accepte l'idée de délégation sur le sujet si ça peut dédramatiser]. On donne des arguments à Peter : la preuve c’est qu’il y a une commission. et on ne pourra plus continuer à travailler dans la même direction. Je dis NON. je n’accepte pas le chantage."

En dépossédant le CCI de ce qui fait sa force, cette commission que le BI a malencontreusement "sanctifiée" va se révèler une arme redoutable entre les mains de Louise et de "ses amis". Voilà ce que Louise et Peter ont voulu. Ils ont retardé au maximum la publication du BII 278 jusqu'au SI mensuel. Car ce BII posait la question du militantisme et donc de leur militantisme. Ne sont-ils pas justement au centre de la question pour le CCI ? Et cela depuis 1996 et la fin du débat. Ils reconnaissent avoir vécu le texte de Juan comme une attaque personnelle. Ils ont réussi à faire accepter l'idée d'une commission, et surtout d'une commission qui empêchera le SI, le BI et tout le CCI de continuer à discuter de ces questions. Qui les empêchera de les poser. "On n'en discute plus au SI, on laisse la commission" dit Krespel. "On ne pourra plus continuer à travailler dans la même direction" dit Jonas en parlant du SI. Les deux ont raison. De fait, la commission va prendre la place du CCI et de son organe central. C'est elle, sur la base d'une discussion avec Peter, Louise et Bruno qui va remettre en cause toute la politique du CCI au moins depuis 1996, remettre en cause les orientations du 14e congrès du CCI dès le lendemain du congrès.

Louise a maintenant les mains libres. Elle a déjà travaillé, et "travaillé" des camarades sur le supposé clan-pavillon et le guru Michel qui voulait la séparation du couple [on a vu que Krespel est déjà convaincu]. Elle a déjà travaillé, et travaillé des camarades, sur le tissu pourri à Paris comme responsable de ses difficultés [lesquelles d'ailleurs ? Son déséquilibre psychologique ?]. Elle va continuer ses dénigrements [l'incident avec la délégation composée de Peppino, Cassandra et Kiel sur le couple qui se sépare]. Elle peut passer à l'offensive ouverte contre le CCI puisqu''"on n'en discute plus au SI, on laisse la commission" (Krespel) en discuter. Et quand le SI veut réagir quand même comme face à la lettre du 6/2/01 de Louise adressée au SE, Peter bloque tout [c'est ce qui va expliquer les tensions croissantes au SI]. Elle a le champ libre pour imposer à Peter d'abandonner la réalisation de la Revue internationale 105. Elle convaincra sur la base de ses ragots, calomnies et autres arguments psychologiques la délégation qu'il y a un clan-pavillon. Et on a vu avec quels faits et arguments concrets.

Le SI est paralysé d'autant qu'il n'est pas homogène sur comment réagir [contrairement à l'idée d'un clan qui ferait bloc] et le BI est court-circuité. Le 6/2/01, Louise écrit au SE :

"J'assume donc aujourd'hui la confrontation politique face à tout le CCI et j'espère que la "majorité" est prête à l'assumer également."

Il s'agit là d'une déclaration de guerre qu'elle peut lancer ouvertement car elle sait qu'elle a maintenant les meilleures cartes en main. C'est une guerre que le SI et le BI n'ont pas préparée. Et qu'ils ne vont pas assumer pour leur part. Le BI restant passif, va se laisser intimider chaque fois un peu plus par l'autorité politique de Peter et le chantage à l'explosion. Le SI parce qu'il est divisé, timoré et indécis, ne réagira qu'au coup par coup, trop tard, c'est-à-dire une semaine avant le congrès. Il est alors trop tard. Bien trop tard.

Quant au CCI, il est pour l'essentiel écarté de ce combat et dépossédé de ses principales armes.

(fin de la première partie) Juillet 2001.


Notes:

1 [Elle pique une véritable crise et agresse plusieurs camarades. Inutile ici de développer plus]

2 Quelques mois plus tard, il n'hésitera pas à changer de son propre chef, sans en avertir le SI comme tel, la courte introduction du SI décidée collectivement pour le BII 282. Il fait là une petite magouille plutôt médiocre, mais qui exprime son état de malhonnêteté, en tripatouillant la signification des votes sur cette introduction.

3 [Il s'agit là des "désaccords" et des "critiques" exprimées dans les textes multiples et longs par Louise et Bruno]

4 [Outre l'accusation selon laquelle le SI a voulu la séparation du couple, le rapport de la CI de juin 2001 - après le 14e congrès - accuse le SI d'avoir voulu clore le débat "sur la confiance" justement au moment où Louise, Bruno et Peter commençaient à développer leur position. C'est la deuxième manifestation évidente du soi-disant clanisme. Les notes montrent qu'il n'en est rien et que le SI, devant la confusion générale sur le sens et le contenu plus que flou et plein d'insinuations des textes présentés par Louise et Bruno - Peter n'a encore rien écrit sur ses désaccords politiques - essaie de centrer la "discussion" afin qu'elle soit claire, ouverte et franche]

5 [rappelons au lecteur que cela est un mensonge : "Louise : pour moi, la question de la séparation s'est posée de manière périodique (...). Moi je pense que la séparation serait la solution la plus simple"(le 19/08/1999, cf. le chapitre 6) et qu'elle pousse alors à la séparation qui a lieu au mois de septembre 1999: "Louise : c'est moi qui n'étais pas d'accord, qui pensais qu'il fallait utiliser la période de congé de [l'enfant] pour que Peter aille vivre chez Olivier, SI du 9/9/1999, chapitre 6].

6 [Ce mensonge mille fois répété dans les couloirs finira par devenir une vérité, une évidence, pour les militants.]


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