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I - LE COMBAT DE NOTRE FRACTION SE POURSUIT AU SEIN DU CCI

Nous publions ci-dessous :

Nous continuons à condamner fermement les nouvelles orientations de l'actuel CCI et la soumission de ses militants à de telles orientations, comme manifestations d'une dérive sectaire gravissime portant en elle l'éclatement et l'autodestruction du CCI comme un tout.


Communiqué

Suite aux articles parus dans la presse du CCI, nous démentons toutes les accusations portées par le CCI contre notre fraction et ses membres :

Nous demandons la publication de ce communiqué dans tous les organes de presse du milieu politique prolétarien, y compris dans les publications et sur le site du CCI comme droit de réponse.


Lettre d'accompagnement

La Fraction Interne du CCI

Paris, le 22 juin 2002

Camarades,

Nous nous adressons à vous, ainsi qu'à l'ensemble des groupes politiques se revendiquant des acquis des Gauches Communistes, pour vous demander d'insérer dans votre publication le Communiqué ci-joint.

Il ne vous aura pas échappé qu'à la suite d'une crise au sein du CCI, nous avons été amenés à nous constituer en Fraction Interne de notre organisation. Notre Fraction existe formellement depuis 9 mois et elle a publié jusqu'à aujourd'hui 11 numéros de son Bulletin. Ce bulletin a été envoyé aux groupes du Milieu Politique Prolétarien et à TOUS les militants du CCI dans le but de mener le débat sur cette crise que les Organes Centraux du CCI refusaient de mener (allant jusqu'à nous interdire formellement l'accès aux Bulletins internes de notre organisation, pourtant prévus à cet effet).

Si nous avons décidé de communiquer nos bulletins à l'ensemble du MPP, c'est que nous avons la conviction que les problèmes et difficultés que rencontre une des organisation de ce MPP (en l'occurrence la plus importante en nombre de sections territoriales et de militants) concernent directement l'ensemble des organisations et de leurs militants. Il nous semblait, et il nous semble encore, que c'est à l'ensemble du milieu politique de discuter de ces difficultés et de faire en sorte de les dépasser.

Malheureusement, la dérive actuelle du CCI et de ses organes dirigeants est telle que la seule façon qu'ils ont trouvée pour répondre aux problèmes que nous soulevions a consisté, d'abord en des mesures disciplinaires aussi délirantes que systématiques, ensuite aux calomnies les plus infamantes répandues sur certains de nos camarades et, enfin, à l'exclusion déguisée des membres de notre Fraction. En somme, pour guérir la fièvre, le CCI a décidé de casser le thermomètre.

Nous contestons catégoriquement les accusations portées contre nous et, comme c'est la tradition dans le mouvement ouvrier, nous vous demandons de publier notre protestation contre ces calomnies.

Il va de soi pour nous que :

La publication de notre communiqué dans votre revue ne présage en rien de votre accord avec notre démarche ou nos orientations mais signifie seulement que vous rejetez la méthode des calomnies et des dénigrements pour régler les désaccords politiques au sein de la classe ouvrière.

Nous sommes tout prêts, si besoin est, à fournir toutes les explications concernant notre attitude dans le CCI hier, et en tant que Fraction aujourd'hui. En plus des éléments que nous avons déjà fournis dans nos Bulletins, nous disposons d'un certain nombre de documents – qu'ils soient de notre plume ou qu'ils soient des textes 'officiels' du CCI – qui démontrent que notre conduite a toujours été exempte de malhonnêteté politique ou intellectuelle et que ce qui nous a animé et nous anime n'est rien d'autre que la défense des intérêts de notre classe.

Pour terminer, nous vous signalons (ou vous rappelons) que nous continuons à demander notre réintégration dans le CCI pour pouvoir y mener le débat de façon politiquement claire sur les désaccords que nous avons avec notre organisation. C'est pourquoi nous nous appelons Fraction INTERNE du CCI.

Avec nos saluts Communistes, La Fraction.

PS : notre communiqué est, en priorité, envoyé au CCI pour publication dans la presse où il nous calomnie. Mais doutant de son accueil et de son acceptation à nous publier, et pensant qu'en tout état de cause cette rectification concerne l'ensemble du MPP, elle est aussi adressée notamment à : BIPR, Le Prolétaire – Editions Programme, Il Partito comunista (Florence-Italie), Il Programma comunista (Milan-Italie), N+1 (France) Alarme (France), IPC (France), Le Prolétaire universel, Présence marxiste, Balance (Espagne) etc…

Pour tout contact ou information supplémentaire, écrire à l'adresse e-mail de la fraction :

inter1925@yahoo.fr


JUSQU'OU IRA LE "NOUVEAU" CCI DANS L'ABANDON DE SES PRINCIPES ?

La dernière réunion publique du CCI à Paris le 29 juin 2002 vient de marquer une nouvelle étape dans la remise en cause de l'expérience, de la tradition, de la pratique, et des principes mêmes que cette organisation avait depuis son origine défendus et mis en pratique. Et surtout dans la dérive organisationnelle et dans la destruction de la conscience de ses militants.

En effet, a été annoncé à cette réunion que notre fraction était désormais interdite de toute intervention orale dans les réunions publiques du CCI. Il a été annoncé à cette réunion que la direction actuelle du CCI avait fait adopter une directive (1), un ordre en fait, interdisant tout débat, toute discussion, avec la fraction et à tous les militants du CCI de rompre toute relation personnelle, fraternelle, amicale, avec les membres de notre fraction ! Tout cela parce que nous serions des voleurs, des calomniateurs, que nous aurions des "moeurs" inacceptables, et que nous refusons de rompre toute relation avec le camarade Jonas présenté comme agent provocateur.

Incroyable ! L'organisation qui, depuis sa fondation, critiquait et n'avait de cesse de lutter pour que tous les groupes du "milieu politique prolétarien", tous les groupes internationalistes, et tous les éléments, y compris ceux qui avaient quitté le CCI, y compris ceux-là même que le CCI dénonçait comme "parasites", viennent discuter et débattre dans ses réunions, en arrive aujourd'hui à exercer une censure publique à l'encontre de ses opposants politiques. Et alors même que ces derniers défendent la même plate-forme politique et les mêmes positions et analyses politiques. L'organisation qui n'a eu de cesse de dénoncer les pratiques de Lutte ouvrière, le groupe trotskiste français interdisant au CCI l'accès à sa fête annuelle, reprend les mêmes méthodes et le même type d'accusations – comme LO accusait le CCI, celui-ci nous accuse de "moeurs incorrectes". L'organisation qui se présentait et intervenait dans toutes les réunions publiques des groupes politiques, prolétariens, conseillistes, ou gauchistes, et qui se refusait à accepter toute exclusion à son endroit – quitte même à imposer aux groupes d'assumer pratiquement, dans les faits, leur positionnement politique par l'exclusion physique - est réduite aujourd'hui aux mêmes pratiques qu'elle dénonçait hier. C'est une tragédie pour le CCI. Une honte pour ses militants. Un coup porté au crédit et à l’honneur du mouvement révolutionnaire et de ses représentants actuels.

Et une confirmation de ce que nous avions annoncé dès le 9 mai 2001 au lendemain du 14e congrès du CCI et que nous n'avons eu de cesse de dénoncer depuis lors.

Cette censure publique fait suite à la censure dont nous avons été victimes dans le CCI par l'interdiction de publier nos textes dans les bulletins internes. Sur ce plan, c'est un pas supplémentaire que la direction « liquidationniste » fait franchir au CCI, un pas qui précipite inéluctablement cette organisation dans le sectarisme. Il vient confirmer que nous avons bien été exclus, après avoir été réduits au silence et isolés de nos camarades au sein même du CCI.

C'est un véritable esprit de forteresse assiégée, de "paranoïa" politique, de repli sur soi, bref de secte, qui est aujourd'hui, et malheureusement sans doute à jamais, en train de s'imposer dans le CCI. Ce qui est (en interne), ou va être (en externe), théorisé et justifié vis-à-vis de nous sera inévitablement réutilisé face à toute opposition politique conséquente tant au plan interne qu'externe. Il s'agit là de la première expression publique, après un certain nombre d'expressions internes – en particulier la non-reconnaissance et l'exclusion de notre fraction – de la dérive opportuniste du CCI. Les camarades et les lecteurs qui pouvaient encore s'interroger sur les raisons de notre constitution comme fraction et sur notre dénonciation de la politique de la direction actuelle, particulièrement manifeste en terme de pratique organisationnelle, ont maintenant devant les yeux des manifestations non dissimulées de crise communiste et de rupture claire avec toute la tradition du CCI.

Mais les décisions actuelles prises par le CCI contre notre fraction ne représentent pas seulement un pas supplémentaire dans sa volonté d’étouffer toute expression de désaccord politique, elles ont une signification bien plus grave :

Résumons le travail effectué par la nouvelle direction du CCI depuis un an pour étouffer le débat politique :

De quoi la "faction liquidationniste" à la tête du CCI a-t-elle peur pour prendre de telles mesures ? Pourquoi est-elle terrorisée à l'idée même de tout débat politique ? Est-elle si peu assurée de ses arguments ? Pourquoi est-elle obligée d'imposer aux militants du CCI de rompre toute relation personnelle avec nous ? Se méfie-t-elle de ses propres militants ? De la profondeur de leurs convictions politiques ?

C'est la tradition d'une organisation vivante et favorisant les débats internes et externes, contradictoires, la vie politique – même si des faiblesses et des difficultés pouvaient exister pour faire vivre cette tradition – que défendait depuis toujours le CCI, et qui était même à la base de sa fondation, qui est aujourd'hui déconsidérée et liquidée.

Cette politique fait du CCI une caricature de secte qui ne peut que déconsidérer l'idée même d'organisation politique d'une part, et d'autre part porter un grave tort à tous les groupes communistes d'aujourd'hui dans la mesure où le CCI se revendique de la tradition de la Gauche communiste.

Nous lançons cet appel à tous les groupes, à tous les militants (y compris et surtout à ceux du CCI) et à tous les sympathisants de la Gauche communiste : n'ignorez pas ce qui se passe avec le CCI aujourd'hui ! Intervenez dans vos publications, dans les rencontres que vous pouvez avoir, avec des contacts, etc...

Un nombre important – à l'échelle des faibles forces révolutionnaires d'aujourd'hui - de militants sont entraînés dans une impasse politique et, à terme, dans le désespoir et l'abandon du combat de classe. La dérive actuelle du CCI – quels que soient nos désaccords politiques – ne peut que porter préjudice et discrédit à l'ensemble de la tradition de la Gauche communiste. De pôle de regroupement et de référence politique, le CCI est en train de devenir – c'est inéluctable si le processus actuel va à son terme – un obstacle au regroupement, regroupement compris au sens de discussion et clarification politiques, des forces révolutionnaires. Il devient le parasite de la Gauche communiste. Son repoussoir.

La fraction du CCI, le 1e juillet 2002.


Toute honte bue

S'il est une caractéristique de la direction du CCI, depuis maintenant plus d'un an, c'est bien le refus du débat politique, une sorte d'allergie à la confrontation d'idées.

Alors que le CCI s'est constitué – et a vécu pendant près de trois décennies – sur la base de la discussion politique la plus franche et la plus ouverte, voilà qu'aujourd'hui, et au nom soi-disant de la 'défense de l'organisation' la clique liquidationniste qui s'est emparée de l'organisation remplace cet oxygène par la calomnie, le mensonge et l'étouffement de tout débat.

Après avoir interdit aux militants, qui se constitueront plus tard en Fraction, d'exprimer leur point de vue dans les bulletins internes prévus à cet effet, après avoir répondu à leurs critiques et propositions d'orientation différente par les mesures disciplinaires les plus démentes, après les avoir exclus et dénoncés comme agents provocateurs (ou complices d'agent provocateur), voilà maintenant qu'ils interdisent à leurs militants et sympathisants de lire nos bulletins (4).

A vrai dire, cela fait déjà un moment que cette interdiction a été prononcée – et nous savons même que certains militants ont passé outre.

Mais nous constatons que plusieurs militants et sympathisants du CCI, non contents d'obéir aveuglement aux 'consignes', se font un malin plaisir de nous retourner nos bulletins et ce en payant les frais de port !

Ainsi, certains, que nous continuons à appeler nos camarades, se conduisent à l'exact opposé de tout ce que le CCI leur a, nous a, enseigné. Car, il n'y a pas si longtemps, le CCI encourageait les militants à suivre la presse du milieu politique ; aux sympathisants qui s'approchaient des positions communistes, nous conseillions vivement de prendre connaissance des positions des autres groupes de ce même milieu. C'était alors avec une curiosité et une ouverture d'esprit réellement prolétariennes que nous prenions connaissance des publications nouvelles et que nous les mettions à la discussion au sein des réunions de l'organisation.

Mais ce n'est plus la règle et tout le monde le sait !

C'est déjà un drame que cet enfermement, mais il y a pire : que les militants et sympathisants le trouvent normal et le considèrent comme la règle à appliquer. Cette 'phobie' face à des positions différentes serait farce si elle n'était le signe que la gangrène est largement installée dans l'organisation.

Quand l'un nous écrit en commençant par un 'Madame, Monsieur' – un camarade que nous connaissons et aux côtés de qui nous avons combattu pendant plus de 20 ans ! – un autre nous accuse d'utiliser le fichier d'adresse qui ne nous appartient pas (5). On nous reproche 'une gueguerre affinitaire' sans essayer même de lire et de comprendre le point de vue que nous défendons. Voilà où en sont réduits ceux qui ont commencé, par confort ou par conformisme, par accepter que l'on nous fasse taire à l'intérieur, maintenant ils doivent faire acte de soumission en renvoyant nos bulletins sans les lire.

Nous sommes réellement peinés de constater cet abandon de ce qui était l'esprit même du CCI ; même si, malheureusement, c'est bien ce que nous avions prévu et annoncé à travers nos bulletins, justement.

Il nous reste l'espoir que ces camarades, soumis à des pressions énormes, pourront toujours consulter notre site Internet pour prendre connaissance de nos positions sans se faire remarquer.

Car ils en sont là ! ! ! ! !

La Fraction, le 18/08/02


Notes:

(1) L'annonce qui a débuté la réunion se référait à une motion qui a été adoptée dans le CCI dont le texte ne nous a pas été communiqué. L'actuel CCI aura-t-il le courage politique de publier ce texte ?
(2) La justification mise en avant aujourd’hui par la direction du CCI - notre fraction aurait commis des vols contre l’organisation - est non seulement mensongère (nous pouvons aisément le prouver – cf. notre bulletin n°11) mais aussi minable au regard des trahisons dont elle est responsable.
(3) Un certain nombre d’indices nous montrent déjà que, comme ce fut toujours le cas dans l’histoire face à des situations semblables, les premières réactions à la politique catastrophique et scandaleuse des OC se manifestent au sein du CCI.
(4) Il peut s'agir d'une interdiction prononcée ouvertement, sous des prétextes divers ou, plus probablement, d'une 'incitation' soumise à quelque 'contrôle' et mettant les militants en position soit de suivre le mouvement, soit de se retrouver accusés de complicité ou de bienveillance coupable à l'égard 'd'éléments dangereux' !
(5) Nous avons déjà répondu à cette histoire de fichier d'adresses, mais il est intéressant de relever ici la vision petit propriétaire selon laquelle un fichier d'adresses est un objet de propriété. C'est toute la vision des tenants de la 'Vente Par Correspondance' et le cri de révolte du petit-bourgeois qui accepte que sa boîte à lettres soit encombrée de prospectus publicitaires, mais pas de littérature révolutionnaire.


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