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CONTRADICTIONS ET INCOHERENCES DU CCI ACTUEL COMME MANIFESTATION
DE L'IMPASSE POLITIQUE DANS LAQUELLE IL SE TROUVE

Nous publions ci-joint la lettre que la section du CCI au Mexique a envoyé individuellement à chacun des membres mexicains de la fraction. Ce document n'indique pas de date. Nous l'avons reçu à la mi-novembre 2002. Visiblement, il a été rédigé dans l'urgence avant la conférence territoriale de la section au Mexique début décembre. Il constitue une nouvelle petite manoeuvre tactique, sur ordre de la direction liquidationniste du CCI, qui essaie d'esquiver la question de principe de notre demande de réintégration comme fraction; et qui essaie d'esquiver la question politique de l'orientation politique alternative et concrète que nous proposons au CCI (cf. notre introduction au bulletin 13). En effet, face à notre exigence de réintégration collective comme fraction, et après notre exclusion en mars dernier, le CCI actuel se trouve dans l'impasse politique. Cette lettre est particulièrement révélatrice des incohérences et de la confusion qui habitent le CCI et ses militants aujourd'hui. D'une part, ils invitent à une conférence territoriale des "voyous, voleurs, gangsters", appartenant à une "secte fanatique aux méthodes nazis et staliniennes"ce qui est absurde, et d'autre part ils refusent de reconnaitre une fraction interne, une minorité politique organisée,ce qui est contre la lettre et l'esprit des principes et des statuts du CCI.

Mais l'objet de cette dernière manoeuvre n'a pas pour but de convaincre en-dehors du CCI, ni même de convaincre individuellement certains d'entre nous. Elle répond à une nécessité interne. Elle manifeste le trouble profond et les doutes qui agitent les militants. Et elle vise à essayer de les convaincre que "nous nous mettons en dehors du CCI" et que nous sommes responsables de notre exclusion. Elle vise à justifier à leurs yeux le refus de nous réintégrer et de nous faire participer au futur congrés international avec notre orientation alternative. Cette dernière initiative décidée par l'organe central du CCI, et non par sa section locale, en dit long sur la gravité de la situation interne et sur la conviction des militants..

Nous faisons suivre cette lettre de notre réponse politique en tant que fraction envoyée à tous les militants du CCI qui les appellent à lutter pour notre réintégration comme fraction et pour la défense des principes organisationnels bafoués et trahis.

Lettre "individualisée" de Revolución Mundial
aux membres de la fraction au Mexique

De RM, section du CCI au Mexique,

A Sergio, [à Vicente, à Alberto et à Leonardo]

Nous voulons te rappeler par cette lettre, en accord avec LA RESOLUTION DE SUSPENSION qui t'a été remise il y a quelques mois, qu'il te reste encore une dernière occasion de réflexion. Malgré tes insultes, dénigrements et fausses accusations, tu es SUSPENDU et la section te fait un appel.

La résolution de SUSPENSION dit clairement que "pour pouvoir te réintégrer à l'organisation", tu dois remplir certaines conditions.

Cette nouvelle lettre est pour te rappeler quelques manquements précis et pour te faire un appel à ce que tu prennes position sur la résolution de suspension, pour te rappeler aussi que tu peux faire appel à la conférence (nous verrons les modalités). Si tu dis que tu es entré dans une fraction pour "défendre les principes" du CCI, son programme, etc., nous te demandons d'être cohérent avec ces idées et que tu assumes ta responsabilité face à la conférence prochaine. Au moins, nous aimerions connaître ta position là-dessus.

Tu te demanderas pourquoi nous te reprenons du matériel si "tu es encore militant" puisque tu es suspendu .(1) Précisèment camarade, telle décision (celle de reprendre du matériel) a été prise par la section quand les deux délégués de RM mandatés par la Conférence internationale ont refusé d'y assister (toi-même, tu formais partie de cette délégation). Une telle décision dans le dos de l'organisation par des camarades doit provoquer une réaction minimum de défense de l'organisation. C'est dans cet esprit, de te protèger face aux déloyautés annoncées et exprimée, que nous avons repris et que nous reprendrons les documents et les adresses que vous avez indûment gardés.

Tu sais très bien que le matériel n'appartient pas aux militants individuellement. Ils ne sont pas sa "propriété privée", mais du matériel pour réaliser le travail militant dans un cadre organisé. Ce cadre rompu, ce matériel doit être rendu dans sa totalité.

Ainsi donc, nous te demandons que tu rendes ce qui manque (voir la note précise qui suit) et que tu fasses appel à l'organisation lors de sa prochaine conférence (début décembre). Prends ta responsabilité, le CCI veut te convaincre, non laminer.

RM

NOTE SUR CE QUI MANQUE

Cotisations depuis février 2002.

Les bulletin internes de mi-1997 jusqu'au n°289.

En plus 55 pesos (correspondant aux RM 66, RM67, RINT 108, RI320 ET 321)


Au moment de presenter notre Lettre ouverte aux militants du CCI , nous recevons le dernier courrier adressé à nos camarades du Mexique. Nous le reproduisons aussi (notre response est le communiqué du 25 novembre).

México DF, 15 novembre de 2002

De Revolución Mundial à Leonardo, [à Vicente, à Alberto et à Sergio]

Cette lettre est la deuxième que nous t'envoyons ce mois. Dans la précédente, nous te rappelions ta situation de suspension (tu as arrêté de venir aux réunions de section sans avertir) et les exigences que te fait la section pour que tu puisses faire appel à la prochaine conférence territoriale (30 novembre et 1°décembre) sont, entre autres, que tu paies tes cotisations en retard (ils en existent d'autres que nous ne mentionnons pas ici). La section a discuté et a décidé de t'envoyer cette seconde lettre.

La section considère qu'il est extrêmement important que tu assistes à la conférence et que tu exprimes les désaccords de principe que tu dis avoir. Tu dis faire partie d'une fraction qui essaie de sauver le CCI de sa "dégénérescence". Tu dois assumer une responsabilité minimum en assistant à cette conférence et en posant devant l'organisation dont tu exiges "ta réintégration", les points sur lesquels tu penses que le CCI va à sa "perte". L'organisation veut t'écouter. Si tu es convaincu que nous allons à la dégénérescence, il est de ta responsabilité de venir à cette conférence pour poser tes points avec des arguments et clarté. Pour que tu puisses assister, l'organisation te demande seulement que tu confirmes ton assistance pour fixer les horaires et le lieu (nous laissons de côté les exigences de la précédente lettre, en deuxième lieu, pour le moment). Nous ne te posons AUCUNE CONDITION pour assister. Nous voulons favoriser la réflexion et, comme tu le sais, il est de ton droit d'en appeler à une instance supérieure, dans ce cas à la Conférence. Nous te le disons franchement, si tu affirmes à l'extérieur que le CCI est en train de se "staliniser", ton devoir minimum est de venir à la conférence et de le montrer congrûment. Si tu ne le fais pas, l'histoire se chargera de sanctionner les événements et les générations futures de militants pourront juger les faits.

Nous attendons ta réponse rapidement.

Revolución Mundial.


Notre response:

LETTRE OUVERTE AUX MILITANTS DU CCI

Paris, le 16/11/02

La fraction interne au CCI et à tous ses militants,

Chers camarades,

Certains membres de notre fraction viennent de recevoir de la part de la section au Mexique du CCI une lettre individuelle leur lançant un « appel (...) pour que tu assumes ta responsabilité face à la conférence prochaine  » de RM. Nous ne nous attarderons pas sur certains aspects de la lettre qui ne font que manifester les incohérences et contradictions politiques d'une part, et d'autre part l'impasse politique dans laquelle la faction liquidationniste a plongé le CCI et ses militants.

Nous relevons que cette lettre en se voulant des lettres individuelles, reprend à cette occasion la politique de petites manoeuvres « tactiques » qui ont amené notre organisation à la situation catastrophique dans laquelle elle se trouve aujourd'hui. Au moyen d'artifices chaque fois plus grossiers, la faction liquidationniste n'a eu de cesse de viser à masquer la trahison des principes et des statuts du CCI que constituait la non-reconnaissance de notre fraction et l'exclusion de tous ses membres.

Notre réponse reprendra la position et l'orientation que nous défendons dans notre introduction au bulletin #13 - introduction que nous présentons comme un rapport d'activités alternatif pour le congrès international du CCI : la fraction exige la réintégration de tous ses membres, sans aucune exclusive, et sa reconnaissance formelle, organisationnelle et pratique, au sein du CCI. Il n'appartient donc pas à une conférence territoriale de décider de la réintégration de tous les membres de la fraction. Il appartient au CCI comme un tout de revenir sur son erreur gravissime que constitue notre exclusion. De plus, nous exigeons notre réintégration immédiate - ou pour le moins copie immédiate des bulletins internes du CCI - afin que nous puissions participer pleinement aux débats qui devraient préparer le congrès international.

En adoptant la résolution nous excluant, vous avez rompu avec un principe organisationnel fondamental et de premier plan du mouvement ouvrier organisé que la Gauche communiste a mis en évidence comme leçon fondamentale à la suite de la dégénérescence de l'IC. En agissant ainsi vous avez ouvert grande la porte à un processus opportuniste qui devenait alors inéluctable. En adoptant la résolution nous excluant, vous avez avalisé la politique qui visait à empêcher le débat sur les divergences politiques de fond et qui fait défaut aujourd'hui au CCI. Malgré les insultes publiques, malgré les calomnies publiques, malgré les condamnations publiques, malgré les fausses accusations publiques, malgré la censure interne et publique dont nous sommes l'objet, nous vous lançons un appel. Puisque vous affirmez défendre les principes du CCI et son programme, nous vous demandons d'être cohérents avec ces affirmations et d'assumer vos responsabilités politiques et militantes, collectives et individuelles. Pour cela, vous devez exiger et imposer à la faction liquidationniste - qui ne peut que s'y opposer, vous en êtes conscients - notre réintégration sans condition avant le congrès international.

Il n'y a là rien à discuter ou à "négocier". Inutile de vous cacher derrière les faux prétextes inventés ou bâtis sur des mensonges et des provocations dont vous savez très bien, au plus profond de vos consciences, qu'ils ne tiennent pas la route : il s'agit simplement de respecter et d'appliquer les statuts du CCI et de défendre un principe politique de premier plan du mouvement ouvrier. Et dans le cas présent de revenir sur une erreur gravissime lourde de conséquences politiques. La seule voie pour sortir de l'impasse politique dramatique, dramatique pour le CCI et ce qu'il représente, dramatique pour ses militants, passe par notre réintégration comme fraction.

Notre réintégration comme fraction signifierait un coup d'arrêt à la dynamique d'abandon et de trahison des principes.

Notre réintégration comme fraction signifierait aussi l'ouverture d'un débat contradictoire entre deux lignes politiques au sein du CCI, devant tout le milieu politique prolétarien et qui n'a pas eu lieu. Elle signifierait que le CCI assume, finalement, cette confrontation politique.

Notre réintégration comme fraction signifierait enfin que le CCI accepte le débat - dont pour l'instant il s'auto-exclut - au sein du milieu politique prolétarien qui se développe autour des positions du CCI et de sa crise actuelle.

Camarades, vous ne pouvez ignorer, ou faire semblant d'ignorer, la réalité qui existe autour de vous, autour du CCI, c'est-à-dire en premier lieu dans le milieu politique prolétarien. Comme nous vous l'avions annoncé dès l'été 2001, continuer dans la voie où la faction liquidationniste vous emmène, ne peut mener qu'à la catastrophe. Les dégâts, vous le savez, sont déjà considérables.

Quels que soient vos désaccords avec notre position sur la situation internationale, ou avec le bilan de l'orientation interne menée de 1996 à 2001, ou encore avec nos critiques des "innovations" théoriques des liquidationnistes sur la confiance et autres indignation révolutionnaire, vous ne pouvez laisser sans combattre le CCI abandonner un principe organisationnel fondamental sur lequel les communistes ne peuvent transiger. A vous de réagir !

Il n'y a qu'une voie, il n'y a qu'un mot d'ordre immédiat dans le combat et dans la confrontation politiques auxquels nous vous appelons : réintégration immédiate, avant le congrès, de tous les membres de la fraction telle qu'elle existe aujourd'hui et reconnaissance formelle, organisationnelle et pratique de notre fraction.

En toute fraternité communiste.

La fraction interne du CCI.


Note de la fraction:

(1) Nous ne savons pas très bien à quoi la lettre se réfère puisque tout le matériel nécessaire au bon fonctionnement de l'organisation lui a été remis. Notons en passant que Revolución Mundial reconnaît que les membres mexicains de la fraction n'ont pas été kidnappés avant la conférence internationale du CCI qui a voté notre exclusion. En conséquence, la raison mise en avant pour notre interdiction d'intervention orale dans les Réunions publiques du CCI vient d'être publiquement démentie par... le CCI lui-même. Enième contradiction...


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