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CORRESPONDANCES AVEC LE CCI


Nous continuons la publication des différentes correspondances avec le CCI. Même si cela peut paraître fastidieux, voire sans intérêt pour certains, il est important que ces courriers soient connus et "restent" dans l'histoire. De plus, ils sont un témoignage concret, réel, vérifiable, tout comme les notes et documents des réunions internes du CCI, sur la politique menée par le "nouveau" CCI et notre fraction. Tout un chacun, aujourd'hui et demain, peut se réfèrer à ces documents et à la date de leur envoi.

Ces dernières correspondances font partie du combat politique autour de la reconnaissance de notre fraction au sein du CCI. Et elles viennent clairement illustrer les manoeuvres et les arguties hors de tout principe de l'actuel CCI pour refuser de reconnaître l'existence de notre minorité au sein même de l'organisation. Certes, hors du CCI, et même pour une grande partie des militants, dans le CCI, tout le monde reconnaît que nous avons été exclus et que les accusations contre nous étaient sans fondement. Nous avions exigé, comme le défendent les statuts du CCI, d'être réintégrés avant la tenue du congrès international comme minorité. C'est à nos prises de position, notre rapport d'activités (bulletin 13) pour le congrés, et notre courrier, que la direction actuelle du CCI par la voix de son SI "répond" sans s'y réfèrer. Elle se refuse à répondre sur le terrain politique sous les prétextes à la fois fallacieux - les accusations contre les militants qui sont fausses - et en rupture avec les principes et la tradition du mouvement ouvrier.

Bien évidemment, cette attitude et cette politique sans principe, manoeuvrière, contre notre réintégration, met le CCI actuel devant des contradictions chaque fois plus grandes et l'enferme dans l'impasse politique. Elle participe aussi, et ainsi, au discrédit et à la "liquidation" de cette organisation.


Du SI/CCI

A : [chacun des membres de la fraction pris individuellement]

lundi 3 février 2003

La Conférence Extraordinaire du CCI de mars/avril 2002 a pris acte du fait que:

-en refusant de respecter les statuts du CCI (notamment par ton refus de t'acquitter de tes cotisations),

-en refusant de respecter les décisions de la majorité de l'organisation exprimées par son organe central,

-en refusant de t'engager sur l'indispensable discrétion que l'organisation exige de ses militants vis-à-vis de l'extérieur,

tu t'es mis toi-même en dehors du CCI et que tu ne pourras plus être considéré comme membre de l'organisation.

Dans le cas d'un désaccord avec une décision d'une instance de l'organisation, tout militant a le droit de faire appel contre cette décision devant l'instance souveraine du CCI : son Congrès International.

Dans le cadre de la préparation du prochain congrès, et afin que nous puissions prendre les dispositions nécessaires, nous te demandons de nous faire savoir si oui ou non tu souhaites faire appel devant le Congrès des décisions du BI et de la Conférence te concernant.

Nous ne fixons aucune condition à ta présence au Congrès pour y présenter un éventuel recours, à l'exception d'une seule : étant donné la décision de la 'fraction' de livrer à la police des cinqs continents la date de notre conférence au Mexique, nous te demandons seulement de signer un engagement de ne rien livrer u public quant au déroulement du Congrès (ordre du jour, lieux et dates, etc), avant que celui-ci n'ait eu lieu. Nous te signalons également que les éventuels frais de déplacement seront à ta charge.

Nous te demandons de nous faire part de ta décision, par écrit, avant le 22 février.

Nous pensons également qu'il serait intéressant pour le Congrès – et étant donné la déclaration de la 'fraction' affirmant qu'elle est 'toujours restée sur le terrain strictement politique' – que tu te positionnes sur les questions suivantes (sans, évidemment, que ceci n'influe sur ta venue au Congrès) :

Quel est l'intérêt 'strictement politique' de livrer la date de notre conférence au Mexique à la police via le site Internet de la 'fraction' ?

Quel est l'intérêt 'strictement politique' de livrer les initiales véritables d'un de nos militants – dénoncé comme le 'véritable chef' du CCI – sur le site Internet de la 'fraction' ?

Est-ce que oui ou non une telle publicité fait le jeu de la police ?

Au moment d'écrire cette lettre, nous avons pris connaissance du n°15 du 'bulletin' où la 'fraction' demande de participer au congrès. Nous n'avons pas l'intention ici d'y répondre en détail. Nous devons néanmoins faire remarquer que ce texte révèle une vision bien particulière de l'organisation du CCI. Passons sur l'idée pour le moins saugrenue que quelqu'un qui a démissionné depuis plus d'un an devrait présider le congrès de l'organisation. Nous voulons simplement rappeler qu'aucune réunion de l'organisation n'est présidée par un seul individu, et en plus qu'il revient au Congrès lui-même de désigner son présidium.

Il n'est pas clair non plus si ce texte demande également la participation au Congrès de tous les éléments que la 'fraction' aurait intégré, et dont nous ne connaissons ni les origines, ni même les noms. Il va de soi – mais rappelons-le tout de même – qu'une 'intégration' dans la 'fraction' ne vaut pas intégration dans le CCI.

Le SI


Du SI/CCI

A : Jonas

Paris, le lundi 3 février 2003

La Conférence Extraordinaire su CCI de mars/avril 2002 a confirmé la décision du BI Plénier de janvier 2002 de t'exclure de l'organisation, pour des comportements indignes d'un militant communiste.

Selon nos statuts, il te reste la possibilité de faire appel contre cette décision devant l'instance souveraine de l'organisation: son Congrès International.

Dans le cadre de la préparation du prochain Congrès International, nous te demandons donc de nous indiquer si oui ou non tu désire faire appel devant le Congrès des décisions de l'organe central et de la Conférence Extraordinaire te concernant. Dans ce cas, nous te demandons de nous faire part de ta décision avant le 22 février.

Nous ne fixons aucune condition à ta présence au Congrès pour y présenter un éventuel recours, à l'exception d'une seule : étant donné la décision de la 'fraction' de livrer à la police des cinqs continents la date de notre conférence au Mexique, nous te demandons seulement de signer un engagement de ne rien livrer au public quant au déroulement du Congrès (ordre du jour, lieux et dates, etc), avant que celui-ci n'ait eu lieu. Nous te signalons également que les éventuels frais de déplacement seront à ta charge.

Le SI


Réponse de la fraction au CCI

Chaque membre de notre fraction vient de recevoir une lettre de l'OC actuel du CCI dans laquelle celui-ci semble accorder à tous la possibilité de faire appel des décisions qui ont été prises à notre détriment. Faut-il penser que, par cette démarche, le CCI abandonne sa politique "liquidatrice" à notre égard ?

Voyons cela de plus près.

1) Contrairement à ce que laisse entendre son courrier, ce n'est en aucune manière le CCI qui a pris l'initiative de poser le problème de notre "recours" face au congrès international. Voilà déjà quelques mois que, dans plusieurs de nos bulletins, nous interpellons tous les militants du CCI à ce sujet et nous publions des textes explicitement destinés à cette échéance.

Notre dernier bulletin, le numéro 15 paru en janvier 2003, contient notamment notre 'Adresse à tous les militants du CCI' qui affirme clairement :

"Nous demandons à participer au prochain congrès international de notre organisation, conformément à la lettre et à l'esprit des statuts.

Nous demandons de pouvoir défendre notre point de vue politique face à notre organisation réunie en congrès, conformément à la tradition du mouvement ouvrier".

Nous avons également envoyé récemment à l'OC du CCI plusieurs courriers afin de préparer concrètement notre participation au prochain congrès.

Aujourd'hui, l'OC du CCI nous répond enfin parce qu'il ne peut pas faire autrement, parce qu'il ne peut ignorer plus longtemps nos multiples sollicitations et rappel des règles et statuts de l'organisation.

2) Le CCI actuel permet donc à chacun d'entre nous de "faire appel". Signalons simplement que cette possibilité est accordée dans le cas de militants qui ont subi une décision organisationnelle, en l'occurrence une exclusion, avec laquelle ils sont en désaccord. Or, les membres de notre fraction, comme le CCI essaie de le faire croire depuis près d'un an, se seraient de leur propre initiative "mis en dehors de l'organisation".

Nous prenons donc acte, et tout le monde peut le faire avec nous, du fait que, par sa démarche, le CCI reconnaît nous avoir exclus.

3) A travers son courrier, le CCI actuel veut laisser à penser qu'il est prêt à discuter avec nous ; et pour assurer de ses bonnes intentions, il ne met en avant "aucune condition".

En réalité, comme nous l'avons déjà fait remarquer précédemment et à plusieurs reprises (notamment à travers notre communiqué intitulé "Assez d'hypocrisie" paru dans le bulletin n°14), il ne propose de le faire qu'avec chacun d'entre nous, pris individuellement, séparé des autres et non avec la fraction en tant que collectif. Cela n'a qu'une seule signification : il n'est pas dans ses intentions de discuter des questions politiques et organisationnelles que nous posons, comme fraction, depuis le début de la crise (et même avant) ; mais, en cherchant à nous placer sur le terrain de la "discussion" avec chacun d'entre nous pris individuellement, il espère nous ramener et nous piéger sur le terrain "organisatif", "administratif", "disciplinaire" que nous avons toujours refusé et organiser ainsi le procès de chacun de nous.

Pour nous, une discussion directe et loyale avec le CCI d'aujourd'hui ne peut se concevoir qu'en tant que fraction. Donc, si le CCI n'a aucune arrière pensée avec sa démarche actuelle, qu'il reconnaisse préalablement (avant le congrès) et publiquement (dans tous ses organes de presse) notre fraction.

4) Bien qu'affirmant écarter toute condition à notre participation (individuelle) au congrès, le CCI nous demande quand même de reconnaître nos prétendues dernières "fautes" (nous aurions fait le jeu des services de police en révélant publiquement des dates et des noms). Cette requête est déjà en soi ridicule et stupide. Mais elle l'est d'autant plus que le CCI oublie que si certains ont, ces dernières années, bien mis en danger l'organisation, ce sont avant tout ceux qui, par exemple, lors des étés 1996 puis 1997, de façon irresponsable et criminelle, ont donné l'opportunité à l'Etat bourgeois et à ses huissiers de faire main basse sur des documents de l'organisation ; ceux qui, au lendemain de notre 14ème congrès, ont, de façon cachée pour l'organisation mais de façon ouverte pour les services spécialisés de plusieurs Etats bourgeois, multiplié les coups de téléphone et autres mails en direction des membres du BI, faisant ainsi étalage d'informations de première importance concernant l'organisation. Leur seule préoccupation était alors d'asseoir définitivement leur politique "liquidationniste".

Jamais le CCI n'avait été autant mis en danger par des militants et cela sans la moindre réaction de l'organisation. Au contraire, ces militants ont, depuis, été approuvés et salués pour leur prétendue "clairvoyance politique".

Là encore, nous appelons le CCI actuel à cesser toute manoeuvre et hypocrisie. Il doit le faire d'autant plus que la "méthode" (la politique du "scandale") qu'il utilise à notre encontre est éventée. Depuis le début de la crise, chaque acte de la fraction lui est l'occasion de hurler à la "faute grave" et de lancer contre nous une nouvelle condamnation publique. Nous avons ainsi été, entre autres, "le pire clan", "une secte nazie", "des voleurs d'archives et d'argent de l'organisation" et aujourd'hui "des suppôts de l'Etat bourgeois".

Chacune des prétendues "fautes" a été évidemment le prétexte pour nous sanctionner et nous écarter de notre organisation. Mais ce qui est significatif de l'hypocrisie et de la malhonnêteté de cette "méthode" c'est que chaque nouvelle accusation a chassé la précédente : aujourd'hui, nous sommes seulement des "auxiliaires de la préfecture de police". Quand bien même, on est en droit de se demander quelle est cette "cohérence" qui amène le CCI à nous accorder la possibilité de faire appel !

Cette "cohérence" s'exprime encore plus clairement quand l'organe central actuel du CCI fait la même démarche auprès de celui qui est considéré comme « le pire d'entre tous », notre camarade Jonas.

Là, on peut dire que c'est le pompon ! On peut se demander, en effet, si la proposition qui est faite à Jonas est un signe de courage ou de stupidité politique. Il n'en reste pas moins que, par cette démarche, les « liquidationnistes » qui dirigent aujourd'hui le CCI reconnaissent implicitement leur félonie vis-à-vis de notre camarade, celle qui a consisté à l'accuser de façon scandaleuse d'être quasiment un flic et à le dénoncer comme tel publiquement.

Mais que signifie cette possibilité qui est faite aujourd'hui à Jonas de présenter « sa défense » alors que la sentence a été prononcée et exécutée voilà plus d'un an ?

De deux choses l'une :

- soit le CCI veut réellement et sincèrement entendre notre camarade (donc éventuellement lui rendre raison) ; dans ce cas, sa démarche n'a de valeur que s'il retire préalablement et publiquement, notamment dans sa presse, toutes ces accusations et s'engage à sanctionner les responsables (le BI ? les liquidationnistes ?) de la félonie ;

- soit le CCI, comme il nous y a habitué depuis plus d'un an, n'a aucune intention honnête et il s'agit, encore une fois, d'une manoeuvre, d'un piège dans lequel il cherche à attirer Jonas (une tentative de justifier, après coup et en y « mettant les formes », sa condamnation crapuleuse) et, à travers lui, la fraction.

La volonté qu'a notre fraction de défendre ses positions et de mener le combat politique au sein du CCI ne peut aujourd'hui faire aucun doute. C'est en ce sens que nous tenons aussi notamment, à participer à son prochain Congrès international.

Par contre, malgré leur démarche actuelle, nous ne sommes pas certains que ceux qui dirigent aujourd'hui le CCI aient la même préoccupation. S'ils veulent vraiment discuter avec nous, qu'ils reconnaissent préalablement notre fraction. S'ils veulent sincèrement et « sans condition » nous entendre, qu'ils retirent publiquement toutes les accusations mensongères qu'ils ont colportées contre nous tous, et plus particulièrement contre Jonas.

Le 12 février 2003


Adresse aux membres du CCI

La Fraction à tous les militants du CCI

Le 27/02/2003

Camarades,

Nous estimons de notre responsabilité de vous alerter sur ce que la direction actuelle du CCI dit et fait en votre nom ; et pour cela nous vous envoyons ci-dessous :

- une lettre que nous avons adressée aux groupes du camp prolétarien, lettre qui a accompagné les différents courriers échangés par le CCI et la fraction concernant le prochain congrès et qui souligne, en particulier, la "méthode" ignoble utilisée par la direction actuelle vis-à-vis de notre camarade Jonas ;

- une prise de position de notre fraction (La déroute politique du CCI) sur une réunion des lecteurs du PCI-Le prolétaire qui s'est tenue à Paris le 15/02/03 en présence de militants et sympathisants du PCI, du BIPR, de la fraction (Olivier et Jonas) et d'une délégation du CCI (Peter et S.) soutenue par l'ex-militante Cl.

Nous reviendrons en détail sur cette réunion, éclairante à plus d'un titre, dans notre prochain bulletin.

En attendant, sachez que l'intervention des militants du CCI à cette réunion a révélé les véritables intentions de la direction du CCI par rapport à notre « recours » : elle n'a aucunement l'intention de considérer notre recours comme un acte politique, mais cherche, au mieux, à magouiller et, au pire, à utiliser notre présence au Congrès pour faire le procès de chacun d'entre nous pris séparément.

Ces 2 documents montrent, sans ambiguïté, que la politique qui est menée, en votre nom, en direction de la fraction et surtout en direction des groupes prolétariens est catastrophique et apparaît clairement pour ce qu'elle est, c'est-à-dire qu'elle est basée sur le mensonge, l'hypocrisie, la déloyauté et qu'elle mène à la mort politique du CCI.

Camarades, vous ne pouvez plus laisser faire, sinon à en être complices.

Salutations communistes,

La Fraction


Dernier courrier avant le congrès de notre fraction au CCI prenant acte du refus de notre participation au congrès

Le CCI nous a renvoyé une lettre longue de 4 pages reprenant pour l'essentiel ses "arguments disciplinaires et de notaire" et ses multiples accusations mensongères à l'endroit de nos militants. L'objet de ce dernier courrier avant le congrès était d'essayer de convaincre les... membres du CCI que "nous avons refusé de venir au congrès" alors que la "direction liquidationniste" aurait tout fait pour que nous y assistions. Politiquement cette lettre n'a qu'une signification : le refus de reconnaître notre fraction et donc le refus, concret, dans les faits, de l'existence de toute minorité organisée au sein du CCI contrairement aux statuts. Nous ne publions pas ce long courrier ici qui n'apporte rien de nouveau et pourrait lasser nombre de nos lecteurs. On peut facilement en deviner le contenu à la lecture des courriers précédents et de notre réponse ci-après. Evidemment, nous sommes prêts à l'envoyer à ceux qui le demanderaient.

Paris, le 18 mars 2003

La fraction interne du CCI au CCI,

Chers camarades,

Votre dernier courrier du 6 mars ne nous a pas vraiment surpris même si votre obstination à plonger dans l'opportunisme aux plans principiel et politique nous attriste profondément. Une fois de plus, vous persistez à nous envoyer des lettres individuelles refusant ainsi de prendre en compte la réalité politique de l'existence d'une fraction interne du CCI.

Vous refusez l'existence d'une minorité organisée ce qui est contraire aux principes et aux statuts

Nous n'allons pas répondre aux multiples contradictions factuelles et politiques, chaque fois plus nombreuses, contenues dans votre courrier. Vos accusations ont fait un flop retentissant dans tout le milieu politique et ne sont plus qu'à usage interne face aux expressions de manque de conviction de militants.

Vous affirmez ne poser "aucune condition à ta présence [de chacun des membres de notre fraction] au congrès pour présenter ton recours". Vous répondez délibérément à côté et fuyez lamentablement la seule et vraie question politique qui vous est posée : nous exigeons notre réintégration comme fraction avant le congrès pour participer à sa préparation et ses travaux, à tous ses travaux.

Aujourd'hui vous faîtes semblant, à tout le moins la faction liquidationniste qui a imposé sa politique à tout le CCI, de comprendre notre insistance que comme un attachement à nous voir "décorés des honneurs de « fraction »", comme une question formelle, "décorative" dîtes-vous. Alors puisque vous vous obstinez à nier la réalité des faits réels en général, et particulièrement du fait que vous avez des militants en désaccord politique qui veulent mener un combat minoritaire au sein du CCI, nous allons vous mettre les points sur les "i".

Pourquoi insistons-nous sur la reconnaissance formelle de la fraction ?

Nous défendons et combattons pour le respect de la lettre et de l'esprit des statuts du CCI hérités de toute la tradition de la Gauche communiste. Notre exigence de reconnaissance concrète, pratique, réelle, de la fraction et notre réintégration fait donc partie de notre combat de fraction pour la défense concrète, dans une situation donnée, quelque que soit les difficultés immédiates et les situations réelles, d'un principe. Au premier coup de vent, à la première petite brise, au nom de notre supposé clanisme et de notre supposée jalousie personnelle de Peter, affolés et paniqués devant l'affrontement politique devenu inévitable vous avez "oublié", c'est-à-dire dans les faits liquider, le principe.

En conséquence de notre combat principiel, nous exigeons de participer aux débats internes du CCI en son sein. Mais soyons clair : ce n'est pas seulement pour défendre nos positions divergentes avec la nouvelle politique et les nouvelles orientations. Ni pour simplement mener une confrontation politique avec les orientations opportunistes qui prédominent aujourd'hui.

Notre exigence de fraction au sein de l'organisation a un contenu et un objectif politique très précis, très concret, et très clair - et vous constaterez que nous ne le cachons pas : nous avons l'intention de combattre frontalement et d'éliminer politiquement la ligne opportuniste qui prévaut depuis le 14e congrès international de mai 2001 et que nous avons qualifiée de liquidationniste. Ce combat pour l'élimination de la ligne politique opportuniste et liquidationniste vise à redresser et "réorienter" le CCI.

Pour notre part, notre orientation de fraction n'a pas changé depuis notre premier rapport d'activité de juillet 2001 (cf. notre bulletin 1), en fait depuis le 9 mai 2001 au lendemain du 14e congrès international, quand nous affirmions que nous étions en présence de deux lignes politiques antagoniques qui s'excluaient l'une l'autre. Notons au passage qu'à l'époque, juste après la lecture de notre rapport d'activités, vous en concluiez à la validité de l'existence d'une fraction deux mois avant la constitution de celle-ci : "si l'on suit l'argumentation du camarade Juan (et son appel à ne pas fuir «au nom de l'unité de l'organisation» ne peut que conforter une telle idée), ce n'est pas une tendance qui serait contenue dans la nature des désaccords actuels, mais véritablement une fraction..." (circulaire du SI mensuel du 21/08/01) que vous avez rejetée dès sa constitution...

Au plan des principes, vous n'avez d'autre choix que de vous soumettre à cette exigence, car vous n'avez d'autre choix que de respecter les statuts du CCI. Cela ne se discute pas. Même un congrès organe souverain, sauf à remettre en cause les statuts du CCI et à les changer, se doit d'appliquer et de respecter le droit des minorités et de fraction.

Au plan politique, que vous le vouliez ou non, et nous savons que vous auriez bien aimé que nos membres disparaissent comme militant comme vous l'avez affirmé dans RI 324 (cf. l'Historique du SI, épilogue), ce combat vous est imposé par notre existence et vous ne pouvez faire semblant de l'ignorer. Mais votre fuite piteuse et lâche devant cette confrontation politique en interne et en externe – allant jusqu'à nous interdire de parler dans vos Réunions Publiques -, ne peut qu'accélérer le processus catastrophique actuel que vit le CCI et que chacun constate.

Inutile de vous cacher derrière le congrès à venir

En conséquence, nous exigeons, sans aucune condition de votre part, d'être réintégrés dans les activités du CCI sans attendre, en tout cas bien avant le congrès afin que nous puissions le préparer un tant soit peu - nous savons qu'il n'est pas encore trop tard. Ce qui veut dire que nous exigeons de recevoir dans les plus brefs délais les bulletins internes préparatoires au congrès, rapports et projets de résolution ; et les contributions écrites "autour" de nos orientations regroupées dans notre bulletin n°17. Nous exigeons l'engagement par écrit, et sans aucune condition de votre part, que nous participerons à toutes les séances du congrès. Enfin, étant données les pratiques organisationnelles et la méthode des manoeuvres et des pièges tactiques qui sont devenus la règle du nouveau CCI, nous exigeons aussi l'engagement écrit que nous aurons, non seulement le "droit de prendre et de garder des notes", mais également le PV complet de ce congrès.

Ces exigences qui sont de principe, n'ont pas à être "discutées", "négociées", ni même "acceptées" par le congrès comme tente de le présenter votre lettre. Sauf à ce que le congrès décide préalablement de changer les statuts du CCI. Mais dans ce cas, notre présence est encore plus indispensable et une question de principe. Donc inutile de vous cacher derrière les éventuelles décisions d'un "congrès souverain", dernière pitoyable argutie, comme vous essayez de le faire dans votre lettre. Ou alors mettez franchement et ouvertement en discussion des propositions de changement de statuts.

Il va sans dire, mais ça va mieux en le disant, que vous devez vous soumettre à ces exigences de principe dans les délais les plus brefs afin que nous ayons le temps suffisant pour réellement préparer ce congrès. Inutile de recommencer vos petites manoeuvres et de jouer la montre. Nous n'irons pas au congrès pour passer individuellement devant un "tribunal" de type stalinien, ni pour faire de la figuration et vous servir de caution "démocratique" ou "légitimiste", ni encore moins pour célébrer une messe unitaire dans une organisation divisée et désemparée ; nous n'irons que pour mener un combat politique et assumer jusqu'au bout, au sein même du CCI, notre volonté de "liquider" la ligne "liquidationniste".

Salutations communistes

La fraction interne du CCI.

PS – Il est important de faire connaître à tous les militants du CCI les méthodes qui sont utilisées par le SI en leur nom : un courrier spécifique a été envoyé à notre camarade Jonas lui rappelant qu'il a, lui aussi, la possibilité "de présenter un recours devant le Congrès international par rapport à (son) exclusion du CCI." Ce qui ne lui est pas dit et qui est rappelé, et même claironné, dans les lettres envoyées aux autres membres de notre fraction, c'est qu'une "exclusion signifie, pour celui qui en est frappé, qu'il ne pourra jamais revenir dans l'organisation." (Conférence extraordinaire du CCI, mars 2002). Est-ce un oubli, une erreur, une farce, une magouille hypocrite ou un piège écoeurant ? De toute façon, on se demande comment on peut être complice d'une telle ligne politique !


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