Home | Bulletin Communiste FICCI 21 | 

DEUX DYNAMIQUES OPPOSEES AU SEIN DU CAMP PROLETARIEN

Deux logiques se dessinent de plus en plus clairement au sein du camp prolétarien : d’un côté ceux qui prennent en compte les questions soulevées par l’orientation guerrière de plus en plus marquée et par le renouveau de luttes ouvrières. Ceux-là, groupes politiques de la Gauche communiste ou individus isolés, développent le débat, la confrontation fraternelle, la discussion et assument leurs responsabilités face à la classe. De l’autre, ceux qui désertent le terrain de la classe et multiplient les excommunications en guise de débat. D’un côté la presque totalité du camp prolétarien, de l’autre… le CCI.
Les textes que nous publions ci-après illustrent ces deux dynamiques.

Du côté du débat politique et de l’intervention dans la classe

Nous publions ici les lettres des camarades JC, Tonio et JL qui expriment tous trois le besoin de débat qui existe dans la classe ouvrière.
JC souligne l’aspect "socle théorique" du CCI et nous le rejoignons sur cet aspect. Il constate aussi que cette organisation refuse le débat et se coupe des autres groupes et individus du camp prolétarien. Nous le constatons aussi et le combattons.
Tonio, quant à lui, considère que l’attitude du CCI dans les luttes du printemps 2003 est la même que lors des luttes de l’hiver 95 en France. Nous sommes en désaccord avec ce point de vue et nous préparons un texte de prise de position sur la question (il paraîtra, nous l’espérons, dans notre prochain bulletin). La question du rôle des révolutionnaires dans les luttes est une question de fond et nous encourageons nos lecteurs à se prononcer sur le texte du camarade Tonio. Le débat avec ce camarade est engagé depuis un moment déjà et il se poursuit.
Selon JL, enfin, notre bulletin "traite de questions fondamentales, de grand intérêt pour la classe ouvrière. La simple lecture de ce texte est un plaisir pour moi".
Parmi d’autres, nous avons aussi reçu une lettre du camarade LL dont nous ne donnerons qu’un court passage :

"Je suis d’accord avec vous pour dire que ce mouvement de lutte constitue un moment très important de la reprise de la lutte et de la prise de conscience de la classe ouvrière en France et en Europe.[…]. Je suis donc d’accord avec vous pour dire que les révolutionnaires se devaient et se devront d’y participer activement en se situant à l’intérieur du mouvement en lui proposant des axes de développement et non pas en faisant la critique du haut du balcon ou en restant sur le trottoir."

Ces différents courriers montrent le souci de comprendre la situation, de tirer le bilan des luttes, d’engager le débat de façon fraternelle et ouverte ; sans ostracismes. C’est un signe de la période.
Nous ajoutons à ce chapitre une prise de position de notre Fraction sur l’attitude du CCI dans les luttes ouvrières du printemps. Plus que la désertion du combat, il s’agit là d’un comportement de jaune et il est, malheureusement en cohérence avec l’abandon des critères de classe dans l’analyse et la compréhension de la situation. En publiant cette prise de position, nous entendons pousser au débat et provoquer une réflexion chez les militants du CCI actuel ainsi que, plus largement chez ceux qui, "lecteurs exclusifs du CCI, ne sont pas en mesure de prendre une position quelconque…" selon les termes de JC.
Le débat est une nécessité vitale pour la classe ouvrière, nous le répétons. Malheureusement le CCI se fige dans la situation d’obstacle à cette discussion. C’est la deuxième partie de notre rubrique.

Du côté de la lutte contre le sectarisme et les dérives staliniennes du CCI

Nous publions d’autre part, et comme en contrepoint de ce qui précède, plusieurs documents.
D’abord une mise au point sur "le cas" du camarade Michel. Membre "fondateur" du CCI en 68 ce militant respecté au sein du CCI et au-delà a été en charge de responsabilités importantes dans l’organisation pendant 30 ans. Il a démissionné du CCI en octobre 2001 après avoir été accusé d’être le principal responsable du soi-disant nouveau clan. Il a subi les pires vilenies de la part de la direction actuelle de cette organisation. Michel étant silencieux depuis lors, la faction liquidationniste a fait, et continue à faire, circuler auprès des militants et de sympathisants des propos qu'il aurait soi-disant tenus contre la Fraction. C’est cette méthode que pratiquaient les bolchévisateurs des PC au moment de la dégénérescence de l’IC. On colporte des rumeurs, des propos prétendument tenus par tel ou tel, afin de dénigrer, de condamner, de bannir les oppositions. Nous renvoyons nos lecteurs à notre brochure "La dégénérescence de l’IC : le cas du Parti communiste français".
Dans le même ordre d’idée, nous publions une lettre que le CCI a adressée à notre camarade P. Cette lettre mérite peu de commentaires tant elle est indigne. Le camarade P a rejoint notre Fraction voilà environ un an. Il était intervenu lors d’une réunion publique (RP) du CCI en juin 2002 (voir bulletin n°11) pour marquer sa "surprise" face à la nouvelle crise du CCI. Puis il s’est rapproché de la Fraction et, sur la base d’un accord politique profond et vérifié, s’est intégré à notre combat contre la dégénérescence de notre organisation (qui fut la sienne pendant près de 20 ans – 1976/1995). Si les liquidationnistes le mettent en demeure (on se demande à quel titre !) de se prononcer sur la validité des accusations mensongères contre la fraction, c’est avant tout pour avoir un prétexte pour lui refuser, à lui aussi, l’accès à leurs RP et, accessoirement, pour entretenir les ragots à son propos en interne.
A ces deux camarades la Fraction affirme hautement et fièrement sa solidarité prolétarienne et rejette les ignominies que les liqudationnistes déversent à leur propos.
Après avoir, par voie de presse, interdit aux membres de la Fraction de participer (et même d’être présent !) à ses Réunion (prétendument) Publiques, le CCI avait mis en place un service d’ordre musclé pour nous interdire l’accès à sa RP de Paris à la mi-septembre. Nous avions rédigé, et expédié aux groupes du MPP, une prise de position par rapport à cette attitude scandaleuse, nous l’avons diffusée lors de la RP et nous la publions ici.
Relevons que cette "interdiction de séjour" vient après une "interdiction de parole", qu’elle constitue en elle-même, par la façon dont elle est appliquée, un acte de violence réel contre des militants révolutionnaires (le CCI actuel a donc oublié ses démêlés avec LO ?) et qu’elle fait suite à la triste attitude du CCI au Mexique. Là-bas, en effet, les militants ont préféré annuler leur réunion publique plutôt que de répondre aux questions que posaient les membres de la Fraction. A 20 contre 1, on menace et en nombre équivalent, on se défile ; tout ça afin d’éviter le débat. Belle leçon de conviction communiste !

Dans cette même rubrique, nous renvoyons à l’introduction de ce bulletin où nous évoquons la réunion de lecteurs du PCI (Le prolétaire). Le débat s’y est développé sereinement et sans ostracisme. Cette réunion s’est aussi prononcée clairement contre les méthodes du CCI.

Le lecteur trouvera aussi, dans les pages qui suivent, deux articles "historiques" datant de 1932 et publiés dans L’Etincelle. Ces deux textes répondent par avance aux arguties des liquidationnistes du CCI sur la question de la défense de l’organisation contre la pénétration d’agents infiltrés. Voilà comment les révolutionnaires posent le problème. L’un de ces textes est signé Marc qui n’est autre que notre camarade MC, dont le CCI actuel se permet de revendiquer le combat. Qu’ils lisent donc, s’ils en sont encore capables !

Enfin nous publions des extraits de lettres d’un lecteur du Canada.
Pour ce camarade canadien : "Ce qu'il y a de clair est le discrédit que ça (l’interdiction qui nous est faite d’être présents aux RP du CCI) jette sur la notion même d'organisation. Quels minables!"
La logique d’ensemble de tous ces textes c’est que des éléments de plus en plus nombreux réagissent à la dérive du CCI, à ses pratiques de plus en plus éloignées du terrain de la classe et des principes guidant les organisations révolutionnaires. La Fraction n’est pas seule à mettre en évidence l’orientation clairement opportuniste de cette organisation (organisation qui est la nôtre, nous le réaffirmons !) ; les organisations de la Gauche communistes ainsi que des individus souvent attachés de longue date au CCI constatent, avec nous, cette dérive. L’objectif que nous devons poursuivre c’est de faire faire machine arrière à cette organisation, d’amener les militants honnêtes qui sont en son sein à remettre en cause cette logique. Pour notre part, nous ne faisons que "rendre la honte plus honteuse en la livrant à la publicité" selon l’expression de Marx.
Et nous n’avons certes pas l’intention d’arrêter, quelles que soient les insultes, les menaces, les agressions.
La fraction, le 5/10/2003


Home | Bulletin Communiste FICCI 21 |