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La fraction doit-elle présenter des excuses à la section du CCI en Italie ?

Nous publions, ci-après, une citation de la publication italienne du CCI qui vient, une nouvelle fois, marquer de manière significative l'évolution du CCI et de ses contradictions internes.

Nous avions relevé, dans notre bulletin n° 27, le décalage qui existait entre la publication du CCI en Italie (Rivoluzione Internazionale) et les prises de position "officielles" de cette organisation. Mal nous en prit, apparemment, puisque les camarades de Rivoluzione se sont faits un devoir de nous répondre vertement (1) et de nous signifier de la façon la plus nette leur accord sans faille avec… la maison mère. Nous pouvions le déplorer et, à la limite, mettre en cause – ce qu'à Dieu ne plaise ! – la versatilité des camarades, mais en tout cas nous devions prendre en compte leur "rectification" même si elle n'enlevait rien à la réalité des faits, à savoir des articles avançant des positions contradictoires avec le reste de la presse internationale du Courant.

La section du CCI en Italie tenait donc à affirmer haut et clair qu'elle avait donc toujours été "dans la ligne", qu'elle défendait mordicus la vision officielle (fausse à nos yeux, les lecteurs le savent) selon laquelle l'alternative qui est posée à l'humanité n'est plus celle, classique, de guerre ou révolution, mais celle, plus radicale et plus "moderne", de guerre, révolution ou bien… décomposition et fin de l’humanité sans lutte des classes (2). Fort bien et dommage pour nos camarades d'Italie.

Voilà donc ce qu'ils écrivaient le 2 octobre dernier :

"A la lecture du n° 27 du Bulletin de la soi-disant Fraction interne du CCI, la section italienne du CCI a appris qu'elle était engagée dans une lutte à l’intérieur de l’organisation pour « s’opposer à la 'liquidation' du CCI ». Cette affirmation qui apparaît dans le titre de l’article dédié à notre section, ainsi que l'ensemble de l’article, est totalement fausse. L’article, construit sur l’invention de divergences concernant l’analyse de l’actualité (l'état de la lutte de classe et le cadre de l’impérialisme mondial) entre la section italienne et l’organisation, ou plus précisément, entre notre section et l'"actuelle direction liquidationniste du CCI", ne constitue que la énième tentative de la part de la FICCI de créer artificiellement des fractures à l’intérieur de notre organisation (…)" (nous soulignons).

Nous aurions donc fait notre deuil sur les espoirs d'une possible évolution de ces camarades, sur la possibilité que des militants actuels du CCI redressent la tête et cherchent à se référer, à s'accrocher aux positions classiques et anciennes. Seulement voilà…!

Voilà que ces mêmes camarades d'Italie, sans y prendre garde probablement, font une nouvelle brèche dans le dogme imbécile et la "nouveauté" (qui n'est que la vieillerie opportuniste sous des habits neufs) de la troisième voie :

"La crise historique du capitalisme ne mène qu’à deux possibilités seulement : soit la guerre impérialiste généralisée pour un nouveau partage du monde entre les puissances impérialistes, soit la révolution prolétarienne pour mettre fin à la misère et aux souffrances imposées par le capitalisme décadent. Mais ce qui s'est développé depuis au moins trois décennies à ce sujet, c'est qu'aucune des deux principales classes de la société n'a réussi à imposer sa solution aux problèmes posés par la situation historique, c'est pourquoi s'est installée une situation d'impasse historique qui induit une décomposition de la société." (Rivoluzione Internazionale n°139. Février 2005. Traduit et souligné par la fraction)

Le lecteur constatera que la formulation est, cette fois, alambiquée, que les camarades essaient de se "couvrir" et de tourner autour du pot. N'empêche que quelque chose, comme un vieux réflexe prolétarien et marxiste, les amène à affirmer qu'il y a "deux possibilités seulement" : solution prolétarienne ou solution bourgeoise ; qu’il n’y a qu’une alternative historique : guerre ou révolution.

Alors quelle est la position des camarades italiens du CCI ? Sont-ils en accord avec la résolution du 15e congrès qui affirme que "la nouvelle période ouvre la voie à une troisième possibilité : la destruction de l'humanité (...)" ? Ou bien avec leur affirmation dans Rivoluzione selon laquelle il n'y a que "deux possibilités seulement" ? Avec qui sont-ils d'accord ? Avec la position révisionniste du CCI liquidationniste ou bien avec l'ensemble du camp prolétarien qui est resté fidèle au marxisme ? S'il n'y a pas, selon leur déclaration du 2 octobre 2004, de divergence, alors de quoi s'agit-il ?

Pauvres camarades englués dans le centrisme le plus honteux... Combien de couleuvres vont-ils encore devoir avaler ?

20 février 2005


Notes:

1. Sans doute avions-nous enfreint un tabou essentiel puisque la règle établie depuis quelques mois veut que le CCI [officiel] ne "s'abaisse" pas à commenter les points de vue politique de la fraction.. Passons…!

2. " La crise économique (...) continue à s'approfondir, mais contrairement à la période de 1968 à 1989, alors que l'issue de ces contradictions de classe ne pouvait être que la guerre ou la révolution, la nouvelle période ouvre la voie à une troisième possibilité : la destruction de l'humanité, non au travers d'une guerre apocalyptique, mais au travers d'une avance graduelle de la décomposition, qui pourrait à terme saper la capacité du prolétariat à répondre comme classe, et pourrait également rendre la planète inhabitable dans une spirale de guerres régionales et de catastrophes écologiques.(…)" (Revue internationale 113, Résolution sur la situation internationale du 15e congrès du CCI, point 17, souligné par nous).


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