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Présentation du bulletin 32

Notre fraction a eu dernièrement la satisfaction de pouvoir se réunir presque au complet durant quinze jours. La présence de nos camarades du Mexique pendant deux semaines en Europe a été un des objectifs vers lequel nous avions orienté depuis plusieurs mois une partie de nos efforts politiques, matériels, financiers.

Que des militants révolutionnaires se rencontrent, discutent, que des organisations révolutionnaires se réunissent le plus largement possible et fassent périodiquement et régulièrement un bilan précis de leur activité, il n'y a là rien que de très naturel ; tout comme c'est une tradition du mouvement ouvrier, une tradition des organisations de la classe ouvrière d'informer et de rendre compte de leurs travaux en toute objectivité devant leur classe.

Mais si nous insistons avec force sur cette rencontre précisément, c'est qu'elle revêt une importance particulière, au-delà de la fraction et de ses militants. Evidemment cette rencontre a permis de faire un bilan des activités de la fraction sur la base d'un rapport dont nous publions ici de larges extraits. De cette manière et sur la base de débats abondants nous avons pu préciser nos orientations de travail pour l'avenir et ouvrir une réflexion sur de futures perspectives de travail qui peuvent découler de notre situation propre.

Ces discussions ont aussi permis d'homogénéiser et d'approfondir collectivement toute une série de questions qui se posent dans la situation présente : parmi elles, celle de l'alternative-piège terrorisme/anti-terrorisme derrière laquelle la bourgeoisie tente d'entraîner les forces vives du prolétariat. Cette campagne orchestrée par toute la bourgeoisie constitue un danger pour la période à venir, d'où l'extrême importance que les révolutionnaires accordent à cette question de clarté et de précision dans l'analyse, qu'ils ne se précipitent pas derrière un point de vue superficiel subissant l'influence des campagnes médiatiques bourgeoises et qu'ils réunissent les conditions pour une intervention efficace dans ce domaine. Nous renvoyons le lecteur à une première prise de position sur la question du terrorisme et de l'anti-terrorisme dans ce bulletin ainsi qu'à notre prise de position "A propos d'un échange de courrier…" concernant la campagne référendaire en France.

Les réunions que nous avons tenues ont été également l'occasion de confronter notre analyse de la situation globale, nos prises de positions, à la réalité actuelle et plus particulièrement de réaffirmer l'alternative posée par la reprise ouvrière et la préparation guerrière de la bourgeoisie au niveau international. Cette alternative de guerre ou révolution, la seule qui soit, impose à tous les révolutionnaires conséquents qu'ils prennent toutes leurs responsabilités, qu'ils pèsent de tout leur poids aux côtés du prolétariat pour que s'impose l'issue révolutionnaire. En même temps, ils doivent mener un combat sans concession, sans faille contre tous ceux qui cherchent, consciemment ou non, à affaiblir les forces prolétariennes, à désarmer la classe ouvrière, à répandre le poison opportuniste dans ses rangs.

L'opportunisme, ce mal qui resurgit périodiquement dans le mouvement ouvrier, nous l'avons bien évidemment longuement abordé dans nos discussions, pour l'essentiel sous l'angle du combat que mène notre fraction depuis maintenant cinq ans contre la dérive à laquelle a fini par succomber notre organisation d'origine, le CCI. Depuis sa naissance, le CCI avait toujours eu la préoccupation de s'armer, de lutter contre les tendances opportunistes qui s'expriment toujours plus ou moins fortement au sein d'une organisation ; de toute évidence le CCI actuel a fini par baisser la garde et, de tendance, l'opportunisme a fini par s'imposer via le liquidationnisme que notre fraction a toujours dénoncé. Notre combat contre ce fléau ne fait donc que commencer d'une certaine façon puisqu'il faut bien empêcher que le mal ne gagne l'ensemble des militants, l'ensemble des contacts, l'ensemble des éléments du camp prolétarien. Il continuera puisqu'il faut bien consolider les barrières qui empêchent que l'opportunisme ne gagne du terrain.

Mais l'importance toute particulière de cette rencontre de la fraction réside aussi dans le fait que nous lui avons fixé l'objectif de prolonger et d'approfondir nos relations avec le BIPR. C'est ainsi que plusieurs journées furent consacrées à un voyage à Milan auprès des camarades de Battaglia Comunista qui nous ont accueillis avec chaleur et une générosité toutes fraternelles.

Ces quelques jours passés en commun ont été l'occasion de discussions importantes, un complément vivant du débat plus général qui se développe depuis déjà un certain temps entre le BIPR et la fraction.

Parmi les questions abordées dans un état d'esprit constructif, dominé par le souci d'échange et d'approfondissement, nous citerons :

- la situation internationale, la marche à la guerre de la bourgeoisie dans un contexte où la classe ouvrière reprend le chemin de ses luttes ;

- le regroupement des révolutionnaires et la responsabilité spécifique des groupes du camp prolétarien, issus d'une tradition historique ; dans ce domaine, l'expérience que nous ont léguée nos prédécesseurs sur des questions aussi cruciales que la question du Parti, celle des fractions et du travail de fraction ont été discutées collectivement ;

- la notion de décadence et la façon de comprendre l'évolution du capitalisme depuis le début du XXème siècle.

Un débat, classique en somme entre révolutionnaires. Mais un débat qui conforte notre fraction, non sans raison, dans ses orientations politiques :

- en premier lieu quant à la validité de la tâche qu'elle s'est fixée comme prioritaire dès ses origines : s'ouvrir au camp prolétarien, tisser des liens concrets, mettre tout en œuvre pour que la discussion puisse se mener, que les arguments puissent s'échanger, se confronter, sans concessions et que les divergences clairement cernées et précisées nourrissent les positions communistes, plutôt que de les corrompre ;

- deuxièmement quant à la validité de l'analyse que nous avons déjà eu l'occasion de défendre dans nos colonnes à savoir que le BIPR constitue bien aujourd'hui le seul pôle de référence (sérieux et issu de la Gauche communiste) pour l'ensemble des énergies révolutionnaires. Cela se vérifie tous les jours sur le plan de ses activités en matière de regroupement, d'intervention dans la classe. Cela se vérifie également quant au patrimoine politique dont il fait bénéficier l'ensemble de la classe ouvrière : à ce sujet nous publions un texte datant de 1949, émanant de Battaglia Comunista et portant sur la question du pacifisme ;avec la tendance de plus en plus affirmée du capitalisme vers la guerre généralisée, cette question se pose et va se poser de plus en plus à la classe ouvrière comme obstacle - mis en travers de sa route par la classe dominante - dans son combat contre la guerre ; c'est pourquoi, pour participer à armer politiquement, sur ce plan et dès aujourd'hui, les ouvriers nous avons choisi de publier ce texte historique qui met en avant clairement la position (dénonciation sans ambiguïté du pacifisme) qu'ont toujours défendue les vrais communistes.

La rencontre de ces quelques jours a confirmé, une nouvelle fois, les capacités politiques du BIPR à agir comme pôle de référence et de regroupement dans la situation présente.

Pour la fraction, ce débat est à la fois l'expression et le moyen du processus de regroupement engagé au sein du camp prolétarien et à la fois la forme que prend le combat contre la pénétration de l'opportunisme au sein de ce camp prolétarien ; les deux aspects sont intimement liés, comme le montre toute l'histoire du mouvement ouvrier et de ses organisations politiques.

Les lecteurs auront ici, c'est notre modeste souhait, un aperçu de notre travail de fraction ces derniers mois. Nous complétons ce bulletin par la publication d'un échange de correspondance avec le camarade GR, contact dont nous avons déjà publié précédemment un courrier. Le contenu de ces lettres nourrit indiscutablement la réflexion politique qui se poursuit au sein des minorités communistes.

Enfin, nous continuons dans ce bulletin notre combat permanent contre l'opportunisme liquidateur du CCI actuel qui poursuit sans cesse sa sale besogne. Nous publions quelques Notes critiques sur l'intervention de la publication anglaise du CCI, World Revolution, à propos de la campagne lancée par la bourgeoisie anglaise contre la pauvreté dans le monde "Make poverty history !". Mais surtout nous prenons position sans attendre devant la nouvelle liquidation théorique et politique d'une position de toujours du CCI sur le fondement de la décadence : le cycle "crise-guerre-reconstruction-nouvelle crise..." que le 16e congrès du CCI vient officiellement d'abandonner.

C'est pan par pan que le liquidationnisme déchire et jette systématiquement, méthodiquement, irréversiblement, les uns après les autres, tous les acquis principiels, théoriques et politiques de notre CCI. Nous l'avions annoncé dès l'éclatement ouvert de la crise organisationnelle en mai 2001. Cela se vérifie encore plus vite que nous le supposions. Il nous appartient de le dénoncer ouvertement, publiquement, face à l'ensemble du camp prolétarien et de la classe ouvrière.

Août 2005.

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