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Dans un contexte de grave crise financière,
la montée des tensions impérialistes

En ce début d'année 2008, le développement de la crise financière est un des aspects de la situation internationale qui concentre sans doute le plus l'attention des médias.

La chute de la plupart des indices boursiers ; le retour annoncé (et redouté) de l'inflation ; la dégringolade prévue des taux de croissance ; les prémices d'une nouvelle récession ; les pertes considérables des institutions bancaires et financières les plus réputées ; la perte de confiance entre ces différentes institutions qui hésitent à se prêter de l'argent entre elles ; l'obligation que cela entraîne pour les Etats et leurs banques centrales de venir à leur secours en mettant à leur disposition des centaines de milliards de dollars et d'euros...

Voilà, en quelques mots le panorama de la situation financière et économique mondiale.

L'épisode dit des " subprimes " nord-américains, qui n'a été que le déclencheur et le premier symptôme de cette nouvelle expression de la crise fondamentale que connaît le capitalisme depuis des décennies, ne saurait masquer la réalité et la nature profonde de cette crise1. Il s'agit bien d'une crise de surproduction, de la crise d'un système qui produit trop et ne parvient plus à écouler ses produits qu'en recourant systématiquement à des subterfuges, tels le crédit, pour maintenir la continuation de son cycle de production. Mais toute politique de ce type a ses limites et, comme nous écrivions dans le bulletin précédent :

" Nul doute que le soubresaut en cours (car il faut bien savoir que nous ne sommes encore que dans les premières phases de cet épisode) aboutira aux mêmes résultats (destruction de capitaux et mesures anti-ouvrières) ; que la bourgeoisie ne pourra y trouver d'autre "remède" que l'injection de liquidités sur le marché et son corollaire : un nouveau pas dans l'endettement massif ; et que, à terme, une autre secousse de la crise succédera à celle-ci… si tant est que celle-ci, justement, pourra être dépassée. (Voir bulletin n°41)

Il est encore difficile de mesurer l'ampleur que prendra cet épisode de la crise et ce qui nous importe, ici, c'est de voir comment cette évolution de la crise étend ses effets sur les politiques impérialistes des différents Etats ; comment la guerre économique (qui est à la fois une cause et un effet de la crise de surproduction) que se livrent les puissances impérialistes, petites ou grandes, prend de plus en plus la forme d'une préparation guerrière directe.

Concurrence économique et tensions impérialistes

Du Tchad au Kosovo, du Pakistan à la Birmanie – sans parler de la situation en Irak ou en Israël/Palestine -, partout dans le monde on voit se multiplier et se développer les foyers de tensions. Et, dans chaque cas, on constate qu'un petit groupe de pays se posent en "médiateurs", en "pacificateurs". Si les intentions réelles de ces pays était de réduire, voir supprimer les tensions, on ne peut pas dire que le résultat soit bien probant. La situation en Irak ne cesse de se dégrader, les relations entre le Kosovo et la Serbie sont à peu près dans l'impasse, en Afghanistan le gouvernement officiel et ses commanditaires de l'OTAN ne contrôlent que la petite zone dite verte de la capitale (et encore !), le Pakistan est à son tour sérieusement ébranlé, le "sommet d'Annapolis" du mois de novembre 2007 ne risque pas d'améliorer le moins du monde la situation au Moyen Orient, tandis que le Tchad, le Soudan, le Kénya et d'autres pays de la région s'enfoncent irrémédiablement dans une guerre larvée.

Face à cette multiplication des tensions, à la façon dont elles sont "traitées" par la "communauté internationale" (il faut entendre par là le collectif des puissances impérialistes, grandes et moyennes), une évidence s'impose : leur logique d'ensemble prend une orientation de plus en plus nette vers la "solution" bourgeoise à la crise. Cette issue guerrière qui s'impose à la bourgeoisie requiert un certain nombre de "préparatifs", de conditions qui doivent être remplies. Ce à quoi nous assistons, de façon toujours plus nette, c'est précisément à ces préparatifs ; les diverses "rencontres", "conférences", "sommets" et autres "processus" ne sont que le théâtre dans lequel les différents impérialismes rivaux s'affrontent, en se donnant le beau rôle de "travailler à la paix". Il suffit de prendre les exemples les plus marquants et de déceler les enjeux et les ambitions des principaux protagonistes pour s'en faire une idée précise.

Le fait que ces tensions s'accroissent dans une situation économique de plus en plus incertaine n'est pas le fait du hasard. L'endettement faramineux sur lequel reposent les économies des grandes et moyennes puissances les contraint à mener des politiques agressives, d'une part pour essayer d'imposer leurs produits sur les marchés les plus rentables, d'autre part pour s'approprier les matières premières dont leur industrie a le plus grand besoin et, enfin, dans le but de protéger ou d'étendre leur zones d'influence face aux autres puissances. Politique traditionnelle de l'impérialisme qu'au début du siècle dernier Lénine d'un côté et Rosa Luxemburg de l'autre avaient mise en évidence et qui, aujourd'hui, prend une forme particulièrement aiguë et évidente du fait de la crise économique.

Sur tous les continents, dans toutes les zones de la planète, une concurrence acharnée se développe entre les puissances impérialistes de premier et second ordre. Chacun, avec ses moyens, s'efforce de défendre les intérêts de son capital national, de combattre ceux des impérialismes rivaux. Pour cela, ils sont tous amenés à jouer sur les oppositions et conflits existant au sein des pays ou régions dans lesquels ils ont leurs intérêts à défendre. Et à créer ces tensions et conflits si nécessaire.

Toutes les zones de conflits, toutes les situation de tensions à travers le monde correspondent à ce schéma. Nous n'en ferons pas la liste ici, nous nous contenterons d'illustrer ce fait à travers quelques exemples significatifs.

Pour les USA qui voient de plus en plus leur suprématie mise en cause , il est essentiel de brider les ambitions des pays européens les plus directement en opposition à eux. C'est notamment ce qui explique l'imbroglio serbo-kosovar. Au coeur même de l'Europe, ce foyer de discorde entre les intérêts allemands d'une part et russes de l'autre est sans cesse ranimé par certains pays (dont les USA et la France, par exemple) qui n'ont aucun intérêt à ce que la Russie, pour les premiers, étende trop sa zone d'influence en se faisant la représentante des intérêts slaves, ou à ce que l'Allemagne, pour la seconde, étende son influence dans le sud de l'Europe et parvienne à accéder aux mers chaudes (méditerranée, en l'occurrence). Ce sont bien les conflits et tensions entre les grandes et moyennes puissances qui font que cette situation perdure et il va de soi que les réunions, conférences et autres " sommets " censés trouver une solution à cette situation ne sont et ne peuvent être que le théâtre dans lequel ces conflits et tensions s'expriment.

De la même manière, le développement de la présence militaire US dans les républiques du Sud Caucase, à la limite entre la zone d'influence traditionnelle de l'Allemagne et la région où la Russie s'efforce de faire valoir ses intérêts, que cette présence militaire US, donc, ne peut avoir de sens que dans la mesure où la Russie redevient une puissance impérialiste importante et que son alliance avec l'Allemagne et la France, si elle devait s'affirmer et se renforcer, risquerait de poser un gros problème à l'impérialisme US.

Le " retour " de la Russie sur la scène politique internationale est, bien sûr, lié à ses ressources en matières premières mais aussi à d'autres causes de nature géopolitique et historiques tels que l'étendue du territoire concerné, une certaine expertise en termes d'industrie d'armement, la capacité à jouer un rôle politique non négligeable sur des pays de son entourage proche et autrefois liés à elle au sein du COMECON ou même de l'URSS. Or, ce " retour " de la Russie, si celle-ci devait stabiliser et développer son alliance avec l'Allemagne et la France, aboutirait nécessairement à la formation d'un pôle autour duquel de nombreux pays seraient amenés à se regrouper. Et à se regrouper, évidemment, en opposition aux USA. Il importe donc, pour ces derniers, de tout faire pour mettre un coin entre l'Allemagne et la Russie. Ce " coin ", ce sont les installations de surveillance radar et de missiles installés dans diverses républiques anciennement alliés de l'URSS (République tchèque, Pologne, etc.) et c'est cette politiques des USA et de leurs alliés qui explique, pour une bonne part, l'instabilité de pays comme la Georgie, l'Ukraine, et autres. Là encore, ce sont les conflits entre grandes puissances, la préparation et la mise en place du théâtre d'une éventuelle prochaine guerre mondiale qui expliquent les tensions au centre de l'Europe2.

La relance de la course aux armements est un pas significatif de la montée des périls

L'effondrement de l'URSS, dans la période des années 1990, avait entraîné un tel affaiblissement de la Russie que celle-ci n'était pratiquement plus audible et avait presque disparu de la scène internationale. Les pays de son ancien glacis se sont tous engagés dans des rapprochements avec les pays européens et, surtout, avec les USA dans le but de pérenniser leur "indépendance" nouvelle. Ce fut l'occasion pour les américains d'étendre la zone d'influence de leur outil principal, l'OTAN. On se souvient des diverses crises liées à la mauvaise humeur de la Russie en voyant certains pays frontaliers et autrefois alliés, s'acoquiner avec les USA. Mais la Russie n'avait pas, alors, les moyens de s'opposer efficacement à ce processus et elle n'a pu que le constater et le subir.

La guerre en Afghanistan a été le prétexte, pour les USA, leur permettant de déployer des troupes dans certains pays limitrophes de la Russie, d'y installer des aéroports militaires, d'y stationner certains équipements. Dans la même logique, et pouvant, sur ce dossier, compter sur certains pays qui s'engagent résolument dans l'opposition à leur ancien chef de bloc, le gouvernement Bush a décidé de commencer à développer un système militaire de pointe, le fameux "bouclier anti-missiles". Il s'agit de positionner des matériels de surveillance dans tout un ensemble de pays (notamment en Pologne et en République Tchèque) afin de prévenir une éventuelle attaque de missiles. Des radars de grande puissance ainsi que des missiles dernier cri sont ainsi disposés dans ces pays, dans des zones toutes proches de la Russie. Ce système rend évidemment caducs les anciens traités entre Russie et USA sur le contrôle des armements, puisque même si le dit "bouclier" ne devait pas être totalement mis en place, il n'en restera pas moins vrai que la marge de manœuvre de la Russie sera largement réduite au plan stratégique, du fait de la surveillance permanente de ses activités militaires. Poutine a donc décidé de dénoncer ces anciens traités et de reprendre le développement de son arsenal militaire.

Pour des pays comme l'Allemagne et la France, eux-mêmes menacés par le développement de la présence US et de ses systèmes d'armes les plus développés, l'hostilité à de telles mesures va sans dire. Cependant, dans le jeu de dupes des relations internationales, ces deux pays ont choisi de laisser la Russie mener la bataille contre les intentions US, tout en appuyant sans doute, en sous-main, la politique de Poutine.

Derrière ce "retour" de la Russie de Poutine sur la scène internationale, il est certain que la montée du prix des matières premières (et notamment du gaz et du pétrole dont la Russie est un des grands producteurs) joue un rôle important. Mais cela ne doit pas nous faire oublier que la relative montée de la puissance russe est avant tout liée à l'enlisement des USA en Afghanistan et en Irak, à l'utilisation par les dirigeants russes de la campagne US sur l'anti-terrorisme et aussi à une certaine aide ou bienveillance de certains pays comme l'Allemagne et la France qui, lors de plusieurs crises entre la Russie et certains de ces anciens "satellites" (Ukraine, Géorgie, etc.) à propos du prix du gaz qui leur est livré, ont globalement soutenu la position russe, même si ce fut discrètement3.

Et si un certain nombre de pays européens ont souhaité le renforcement de la Russie et qu'ils y ont participé, c'est pour la raison bien simple que, au-delà des approvisionnements en matières premières, c'est d'une voix forte dont ils ont besoin, une voix qui s'exprime nécessairement dans le même sens que la leur sur les dossiers essentiels, c'est-à-dire ceux qui sont liés aux refus de voir les USA prendre une position dominante – et à leur détriment – sur le continent européen. C'est là le fond de la question qui apparaît de plus en plus comme nodale : les tensions se sont installées au cœur même de l'Europe, là où se sont déterminés le sort des deux premières guerres mondiales !

Au passage, il est intéressant de noter que, depuis l'arrivée au pouvoir en France de Sarkozy, on a beaucoup parlé dans les médias de sa volonté de réorienter la politique française dans un sens plus pro-américain. Cela s'est basé, par exemple, sur la décision de réintégrer la structure de commandement de l'OTAN. Peu importe, ici, les rodomontades du personnage. Ce qui compte c'est, d'abord, que cette décision de réintégration (outre le fait que la France n'a jamais totalement quitté cette structure, la preuve étant que c'est au sein de celle-ci que des troupes françaises sont déployées en Afghanistan !) est destinée à ce que l'impérialisme français puisse jouer un rôle plus important dans les décisions prises par cette organisme, quitte à pousser pour que ces décisions contredisent les volontés nord-américaines. L'exemple de la volonté française de voir confié à un européen la direction des opérations militaires en méditerranée en est un des exemples les plus nets. On notera surtout que, lors d'un récent voyage en Chine, Sarkozy a pris ouvertement position sur l'appartenance à la Chine "continentale" de Taiwan, ce qui représente une position ouvertement et fondamentalement anti-US.

Cela permet de constater une fois de plus que, quels que soient les "avis", "sentiments" et "points de vue" que peut exprimer, à un moment donné, un représentant de haut niveau d'une bourgeoisie nationale, les décisions qu'il est amené à prendre sont d'abord et avant tout déterminées par les intérêts globaux de cette bourgeoisie nationale.

Ecologie et préparation guerrière

Le thème de l'écologie, de la défense de la planète est de plus en plus mis en avant par les médias et bourgeoisies de l'ensemble du monde. Le protocole de Kyoto (signé en 1997 mais qui ne prit effet qu'en 2005) et son avatar actuel, la conférence de Bali (Indonésie), se sont fixés comme objectif premier de maîtriser la production de gaz à effet de serre, de limiter les activités provoquant une changement climatique aux conséquences potentiellement dramatiques pour une partie de l'humanité.

En fait, et loin de l'objectif officiel, c'est l'occasion pour les différentes bourgeoisies nationales de se lancer mutuellement les pires accusations. Les uns accusent la Chine et l'Inde, dont la croissance actuelle est très élevée, de maintenir des installations industrielles obsolètes, de ne prendre aucune mesure pour réduire l'émission de gaz polluants, de consommer des quantités importantes de matières premières fossiles, etc. à d'autres pays (comme le Brésil) il est reproché de sacrifier la forêt amazonienne, le fameux "poumon de la planète", pour développer l'agriculture ou extraire des métaux précieux. Dans ces réunions et forums, ce sont souvent les USA qui se trouvent en position d'accusé. S'il est vrai que la consommation d'énergie par habitant est, aux USA, la plus importante du monde, et de loin, il est évident que ce sont d'autres motifs qui provoquent ces mises en cause. Les accusations de non-respect de l'environnement cachent de plus en plus mal les antagonismes impérialistes profonds qui se développent aujourd'hui de par le monde, notamment entre les grandes puissances ; et surtout, par le fait qu'elles font l'objet d'une gigantesque campagne médiatique, elles sont utilisées par les uns pour dénoncer les autres des plus détestables politiques, des plus horribles intentions, pour les accuser de faire passer leurs "égoistes intérêts nationaux" au détriment des "intérêts de la planète et de l'homme". Voilà bien un moyen, pour chaque impérialisme, de désigner l'ennemi et, en d'autres termes, sur le plan idéologique, de préparer la guerre généralisée.

Et l'impérialisme français, une fois encore, se distingue à la fois dans la prétention à donner des leçons à tous et à chacun et, à la fois, dans le développement de ce type de politique résolument cynique et hypocrite4. L'encre qui a signé le "Grenelle de l'environnement" de l'automne dernier était à peine sèche que Sarkozy partait en Chine vendre, notamment, des centrales nucléaires tout en se payant le luxe de justifier ces ventes par sa volonté de défendre l'environnement.

Mais, aux yeux de la bourgeoisie française et à ceux de tous les grands qui maîtrisent cette technologie, le nucléaire n'est pas seulement une source d'énergie mais surtout un fondement - qu'ils tiennent à pleinement contrôler - de leur prédominance impérialiste ; on imagine donc aisément, par exemple, qu'en vendant de telles technologies à des pays comme la Chine, la Libye et peut-être l'Algérie, l'impérialisme français obtient en contrepartie des avantages en termes de présence militaire dans le pays, d'alliance et traités (dont la plupart resteront secrets) qui renforceront sa main sur la scène internationale. Et si, entre ces grands parrains, les motifs de rivalités ne manquent pas et vont en se multipliant, ils se retrouvent au moins "unis" sur le fait de ne pas accepter de partager le contrôle de cette technologie militaire avec des "seconds couteaux" ainsi qu'on peut le voir aujourd'hui dans leur "union" (notamment entre les USA et la France) contre l'Iran.

Ces quelques illustrations montrent que, derrière le grand barouf qui est fait à propos de l'écologie et de la prétendue "ferme volonté" de la plupart des grands dirigeants de la planète, c'est encore une lutte à couteaux tirés qui se mène, une lutte pour l'appropriation des zones les plus importantes sur le plan économique et stratégique, une lutte dans laquelle tous les coups sont permis du moment qu'ils aboutissent aux résultats escomptés. Ce grand barouf autour de l'écologie leur sert donc pour se préparer au mieux - sur les plans stratégique, militaire et idéologique - aux affrontements majeurs vers lesquels la crise de leur système les pousse.

La responsabilité des révolutionnaires

La montée des tensions et conflits traduit, nous l'avons vu, l'importance de l'impact de la crise économique sur les puissances impérialistes et l'obligation dans laquelle se trouve chaque bourgeoisie nationale de mener la bataille pour la défense de son intérêt national. C'est la logique de l'impérialisme, c'est la logique d'un capitalisme en crise profonde.

Dans les situations de ce type, la seule "issue" pour le capitalisme c'est la marche forcée à la guerre, c'est la préparation directe à l'affrontement impérialiste généralisé.

L'exploitation de plus en plus dure et directe de la classe ouvrière doit aller de pair, pour la classe dominante, avec son maintien sous les effets de l'idéologie bourgeoise, dont la forme la plus efficace est sa version "démocratique".

Pour les communistes, pour les révolutionnaires, une des tâches et des responsabilités essentielles consiste justement à mettre cette situation en lumière, à la rendre consciente à notre classe en reliant les attaques économiques vécues au quotidien et provoquant colère et révolte dans les rangs ouvriers aux conditions générales de la société et aux objectifs poursuivis par la classe dominante. En somme, de faire le lien entre les attaques à nos conditions de travail, de vie, et la marche résolue à la guerre que poursuit la classe ennemie.

Depuis un certain temps, l'écologie et la défense de la planète est la forme par laquelle la bourgeoisie essaie de nous faire croire que la première urgence pour l'humanité est de combattre les dangers environnementaux qui menacent la terre et les hommes. Et bien sûr, de les combattre "tous unis" "derrière la classe dominante" et son État.

Les communistes maintiennent, eux, que le seul véritable danger pour la terre et l'humanité c'est la perpétuation de la domination de la classe bourgeoise sur la société. La moindre concession sur ce terrain, la moindre "faiblesse" face à l'appel des sirènes écologistes serait, pour des communistes, la porte ouverte au renoncement définitif du combat révolutionnaire.

5 janvier 2008


Notes:

1 Nous avons traité de ce sujet dans le n°41 de ce bulletin. "Crise de l'immobilier, crise financière ? Ou plus simplement crise capitaliste de surproduction ? "

2 Entre l'écriture de ce texte - début janvier - et la parution de ce bulletin, on a vu se multiplier les agissements de la bourgeoisie française et de son président dans de très nombreux endroits du monde. La volonté de cet impérialisme de jouer un rôle déterminant sur les terrains diplomatiques et militaires - un rôle d'ailleurs parfois au-delà de ses capacités réelles ! - l'ont conduit à chercher à vendre à plusieurs pays des réacteurs nucléaires (officiellement à destination civile et production d'électricité) ainsi que des armements de pointe. Le clou de cette politique aura été, jusqu'à maintenant, la proposition d'installer une base militaire permanente dans le Golfe Persique, à Abu Dhabi. Il va sans dire que cette implantation, la première du genre pour un pays autre que les USA, est directement destinée à concurrencer ces derniers dans la région. Ce qui n'est évidemment pas du tout du goût de l'Oncle Sam. Ainsi, dans le New York Times du 27 janvier 2008 on trouve un article qui dit : " Pour la France, le symbole ne pourrait pas être plus puissant. En voyage dans les Emirats Arabes Unis il y a 12 jours, le Président Nicolas Sarkozy a annoncé la décision d'ouvrir une base militaire permanente dans ce pays. Ce sera la première base de la France dans un pays qui n'a pas été une de ses colonies, et fera à la France le seul pays en dehors des Etats-Unis à avoir une présence militaire permanente dans le golfe Persique."
Ou bien encore :"Le président Sarkozy les saisit dans un style distinctement post-impérial ; il définit la région comme une mosaïque à travailler morceau par morceau, pas comme un gros lot qui, une fois gagné, rendrait sa gloire perdue à la France. Ce n'est donc pas de la nostalgie. Ce n'est non plus un effort pour unifier le monde musulman face à la menace terroriste permanente, dans un grand "arc de crise" qui irait du Maroc au Bangladesh, bien que les services secrets de la France cherchent justement à le faire"
Sachant que le NYT est un porte-parole "averti" de la bourgeoisie US, on mesure la signification du propos.

3 Relevons, à ce propos, le fait que l'ancien chancelier allemand Shroëder , après la fin de son mandat politique s'est recyclé dans une entreprise de pétrole russe. Une sinécure gagnée, sans doute, pour "services rendus" !

4 Nous prenons ici le cas de la France parce que la juxtaposition de sa prétention écologiste et de ses ventes de centrales nucléaires est particulièrement parlant. Mais il va sans dire que l'ensemble des pays de moyenne puissance utilisent tous les moyens dont ils disposent pour se tailler la meilleure place impérialiste possible.


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