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COMMUNIQUE D'UN SYMPATHISANT A PROPOS DES MOUVEMENTS SOCIAUX EN GRECE

Le document que nous publions ici a été écrit par un sympathisant en Grèce pour le groupe EKS de Turquie. Ce camarade nous ayant fait parvenir une copie en anglais du communiqué, nous en livrons ici une traduction en français effectuée par la Fraction.


Les capitalistes et leurs gouvernements renforcent leurs attaques anti-ouvrières en Grèce : Guerre totale contre la classe ouvrière !

Cet article à propos des luttes récentes en Grèce a été reçu de camarades d'Athènes. Comme nous ne parlons pas le Grec et que le camarade Grec qui écrit ne parle pas le Turc, il a dû être écrit en Anglais, puis traduit en Turc. Dans ce sens, il peut avoir perdu un peu de son souffle mais nous pensons que les événements récents en Grèce sont importants non seulement en eux-mêmes, mais aussi dans les ressemblances qu'ils ont avec les luttes actuelles en Turquie. (Groupe EKS de Turquie)

Le gouvernement capitaliste grec a entamé une attaque terrible contre les droits des ouvriers à la sécurité sociale. Le parti gouvernemental a présenté un projet de loi qui prévoit la diminution en termes réels des pensions de retraites, l'extension de la vie active jusqu'aux 68 ans aussi bien pour les hommes que pour les femmes et la diminution des allocations supplémentaires et de salaires. C'est un coup terrible contre les ouvriers, en particulier les jeunes et les femmes. Il est important de savoir qu'en Grèce 25% de la population vit sous le seuil de pauvreté ; avec leurs nouvelles lois, les capitalistes et leur gouvernement veulent forcer les ouvriers à travailler jusqu'à leur mort.

L'annonce du projet gouvernemental a provoqué une résistance considérable parmi de nombreux secteurs de la classe ouvrière. Pendant le mois de mars des grèves ont eu lieu : les ouvriers des transports, les employés de banque, les enseignants du secondaire, les dockers et les employés du service public. Les plus importantes ont été celles des employés de l'électricité et celles des éboueurs. Ces secteurs défendaient leurs droits à la sécurité par des grèves reconductibles. Le gouvernement, les cadres capitalistes dirigeant l'entreprise publique d'électricité et les médias capitalistes ont accusé les ouvriers d'avoir une "attitude anti-sociale et criminelle" et ils ont engagé une campagne de diffamation. Les dirigeants de l'entreprise ont préféré couper l'électricité aux foyers des habitants plutôt qu'aux usines et à l'industrie. Les bureaucrates des fractions syndicales de l'aile droite du parti au pouvoir et le parti d'opposition de centre-droit (PASOK) avec les syndicalistes de la gauche capitaliste ont mené la grève. C'était la course pour savoir qui contrôlerait la lutte de classe. "Le syndicalisme de droite" participe souvent à des luttes contre son propre gouvernement ; c'est une preuve du poids de l'idéologie au sein de la classe ouvrière et de l'érosion bureaucratique de la conscience ouvrière. La grève des éboueurs a duré une semaine. Les rues étaient couvertes d'immondices et les ouvriers du secteur protestaient contre le gouvernement. Les médias ont utilisé ce problème contre les grévistes ; ils ont essayé d'effrayer les gens avec des menaces d'épidémies.

130 000 ouvriers ont participé à la "grève générale" organisée par les syndicats le 19 mars et ça a été une des plus grosses manifestations des 20 dernières années. Les partis de la gauche capitaliste (la "Coalition de la gauche" et le Parti communiste) ont demandé un référendum pour l'annulation du projet de loi mais ils n'ont pas appelé à une grève générale politique. Les syndicats (Confédération Générale du Travail) sont aux mains du parti du centre et des réformistes. Le "Parti communiste" a organisé sa propre manifestation avec les syndicats sous son contrôle et sa fraction a appelé à un "Front militant de tous les ouvriers". Cette semaine, le gouvernement a passé son projet de loi et c'est une lourde défaite pour la classe. La gauche reste sur la position d'appel à un référendum. Et les bureaucrates et les membres des parti capitalistes et réformistes contrôlent la grève. La classe ouvrière a continué de perdre ses droits depuis l'abolition du droit historique à la journée de 8 heures en 2005. Les syndicats jouent un rôle totalement réactionnaire en tant que partis capitalistes et de l'Etat. L'influence des tendances réactionnaires et réformistes sur le mouvement ouvrier rend nécessaire le développement d'une perspective communiste révolutionnaire organisée pour les luttes à venir.

B., avril 2008


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