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A propos du texte ci-après :
"Contre la vision de cliques et de clans dans les organisations révolutionnaires"

Le texte que nous présentons ci-dessous est une contribution personnelle du camarade Ol.
Dans le cadre d’un travail sur les sources de la Gauche communiste en France (1), ce camarade a été amené à compulser une documentation considérable dont il n’a pu, dans les limites de cette brochure, mettre à profit la totalité des informations. Ce texte doit donc être lu comme un ‘complément’, une ‘documentation annexe’ à la brochure en question. Mais pas uniquement !
Dans cette contribution, en effet, le camarade met en lien trois séries de faits concernant trois courants politiques à trois moments différents de l’histoire :
- l’Opposition de Gauche Internationale (OGI) de Trotsky et la crise qu’elle connaît en 1930/1932, qui aboutira à la rupture d’un groupe de militants qui rejoindront le courant de la Gauche dite ‘italienne’ ou ‘bordiguiste’, entérinant du même coup, la différenciation de ce dernier courant d’avec le courant de Trotsky ;
- la prise en main par les staliniens du PC albanais, à la fin des années 1940, et le dévoiement d’un groupe de jeunes militants albanais sincères qui, dans une autre situation, auraient pu devenir d’authentiques combattants prolétariens ;
- la crise du CCI en 2000/2001, crise dans laquelle un petit groupe de militants est parvenu, par des procédés scabreux, à évacuer les désaccords exprimés par des camarades en ramenant tout à des questions d’individus, de psychologie, de rancunes personnelles, de traits de caractère, etc.

Que les trois situations, les trois courants et les trois époques ne soient pas identiques, cela va sans dire. Il est tout aussi clair que, pour tirer profit des informations ici mises à disposition, pour saisir ce qu’il y a de commun dans ces trois épisodes et en extraire les leçons nécessaires, il faut avoir une connaissance approfondie de l’histoire de notre classe et de ses organisations. Cependant, il nous semble intéressant de publier ces informations et de les mettre à disposition du lecteur en l’encourageant à se pencher sur la façon dont les tendances réellement communistes ont toujours procédé face à des désaccords politiques et à des crises. En contrepoint de cette attitude des tendances prolétariennes on constate, de la part des organisations en déclin (l’Opposition de Gauche dans les années 1930 ou le CCI aujourd’hui) ou de celles en formation avec des forces en partie saines mais dans un cadre déjà stalinisé (le PC albanais), le recours systématique à des mises en causes individuelles et d’ordre psychologique pour fuir les véritables questions politiques posées par la situation et par ceux qui s’en font les porteurs.

Notre point du vue

La fraction partage la préoccupation du camarade Ol concernant :
- la nécessité impérative, pour les organisations communistes, de traiter les questions politiques sur le mode politique ;
- la signification que revêt, pour une organisation, le fait de privilégier les questions de personnes, de caractère, etc. au détriment des problèmes et désaccords politiques ;
- le rejet des notions de clans ou de cliques comme explication dernière des difficultés que connaît une organisation au plan de son fonctionnement ;
- le fait que, si dans une organisation communiste tendent à se cristalliser, sur des questions politiques, des regroupements plus ou moins formels , cela signifie sûrement que cette dernière ne parvient pas (ou se refuse) à discuter ouvertement les questions qui donnent corps à ces regroupements.

Cela dit, et en tenant compte du fait que le texte du camarade Ol constitue avant tout une matière de richesse et de réflexion pour tous, la fraction ne s’associe pas pleinement à certaines affirmations et ne se revendique pas de certains aspects de la démarche suivie par le camarade. Notamment quand le camarade va dans le sens d'un rejet total de toute possibilité d'existence de clique ou de regroupement clanique au sein d'une organisation communiste authentique. Au point où nous en sommes de notre réflexion et sans préjuger de son évolution ultérieure, notre position est que ce type de "regroupement" peut malheureusement apparaître dans une organisation politique du prolétariat mais que cela est significatif :
- de l'influence (d'un point de vue idéologique mais aussi par l'infiltration et l'action d'éléments "troubles") en son sein de la classe ennemie ;
- de faiblesses propres à cette organisation qui permettent à l'influence de la classe ennemie de s'exercer.

Pour terminer cette déjà trop longue présentation, disons que ce document nous semble valable en tant que matériaux sur la façon dont les organisations révolutionnaires doivent traiter des questions de désaccords, surtout quand ces désaccords peuvent entraîner des séparations organisationnelles.


La confrontation politique est le seul moyen de gérer
les crises politiques dans une organisation révolutionnaire :
CONTRE LA VISION DE CLIQUES ET DE CLANS
DANS LES ORGANISATIONS REVOLUTIONNAIRES

L’histoire du mouvement ouvrier nous enseigne qu’il n’y a jamais en soi de questions individuelles dans une organisation politique du prolétariat, les questions sont d’abord politiques. Pour illustrer cela, nous allons nous appuyer en premier sur une lettre envoyée par Trotski au groupe juif de la Ligue (2) et sur la position des camarades de la Fraction de gauche [Marc-Treint]) concernant cette lettre et sa démarche.

Le groupe juif avait écrit à Trotski pour lui demander de trancher entre les différentes tendances existantes au sein de la Ligue communiste. Sur toute une série de questions, il existait plusieurs “ tendances ” dans cette organisation (nous préférons dire “ sensibilités ”). Nous n’avons pas à prendre parti sur le fond dans ce texte-ci, ce n’est pas le propos et nous renvoyons pour cela les lecteurs au Complément à l’histoire de la Gauche italienne et La Ligue Communiste et la Fraction de Gauche (Treint-Marc) 1930 – 1932.

Trotski a fait une réponse au courrier du groupe Juif de la Ligue communiste le 15 janvier 1932 (3), dont nous reproduisons ci-dessous un court extrait, qui est un modèle de comment ne pas traiter les questions organisationnelles. Sa lettre est significative d'une tendance dominante dans la Ligue de cette période à traiter les problèmes en fonction du "caractère" ou des "comportements" des individus.

6. (…)

Le combat contre Landau, Naville et Rosmer fut jusqu’à présent l’événement le plus important et significatif de la vie interne de l’Opposition Internationale de gauche qui de cette façon s’est elle même purgée des éléments étrangers. Ce combat a mené à des cassures, des amputations et des désertions. Dans le processus de notre combat contre la nouvelle direction de la Ligue, vous avez soudainement déclaré votre solidarité avec Rosmer. Cela montre que les leaders de votre groupe n’ont rien compris à toute la lutte précédente, ou, ce qui est pire, qu’ils sont incapables de réellement comprendre les différences de principe sérieuses. ” signé Trotski.

[Nous laissons la version anglaise car cette lettre a été écrite en français originellement. Elle existe quelque part mais nous ne l’avons trouvée qu’en version anglaise.

The struggle against Landau, Naville, and Rosmer has up to now been the most important and significant event in the internal life of the International Left Opposition, which in this manner purged itself of alien elements. This struggle has led to splits, amputations, and desertions. In the process of your struggle against the new leadership of the League, you suddenly declared your solidarity with Rosmer. That shows that the leaders of your group have understood nothing at all of the preceding struggle, or, what is worse, that they in general are incapable of really taking principled differences seriously. (…)““With communist greetings, L. Trotsky”]

L'extrait publié ci-dessus est significatif du caractère surréaliste de cette lettre. Il n’est nulle part fait mention, dans l'ensemble de ce courrier, des positions politiques des uns et des autres ; par contre, il n’est question que d’individus. Il est question d’un tel ou d’un tel et, au bout du compte, la position du groupe juif est qualifiée comme étant la position de ses chefs ou de l’individu Mill ou Félix. Que pensent les militants politiques ? On ne le sait pas. Et toute la lettre est du même type ; le combat politique est réduit et rabaissé à une lutte d’individus entre eux. Quelle tristesse pour des communistes et des marxistes !

D’ailleurs, à la réunion de la CE (Commission Exécutive) de la Ligue Communiste, le premier février 1932, la discussion, citée ci-après, a lieu sur cette question en la présence de Frank(4), Mill(5), Marc Chirik, Auger, Naville, Treint, Voisin et Gérard (Rosenthal ; il a écrit “ Avocat de Trotski ” chez Robert Laffont).

Treint : “ La lettre de Trotski qui ne caractérise pas politiquement la tendance Félix est extrêmement faible. ” (...)

Naville : “ Trotski s’obstine dans des luttes personnelles. (...) Moi dehors, la crise de l’opposition ne serait pas résolue. (…) Ce sont des conceptions politiques fausses qui ont entraîné Urbhans dans de fausses voies et il faut critiquer les conceptions correspondantes.” 

Frank : “ Trotski pose bien les questions. La lutte contre Naville et les autres ne peut être sur le plan politique car ils sont irresponsables politiquement. ” (…)

Mill (6) : “ Trotski confirme notre position sur la fraction contre celle de Treint et Raymond, mais il ne le dit pas parce qu’il a des raisons d’organisation. La CE de la Ligue ne représente rien parce que la CE n’a pas donné de bases et que le groupe juif a la majorité de la RP et de la Ligue. ”

Gérard : “ affirme la constance de sa ligne politique contrairement à Frank qui en change constamment pendant la nuit.(…)

Frank propose “ de blâmer Mill pour la lettre des camarades espagnols qui auraient dû être transmise à Berlin ” .

Mill intervient sur le fait que le SI (secrétariat International de l’OGI) est maintenant transféré à Berlin, il dit qu’il “ n’a pas encore de réalité politique. ”

Marc demande si ce “ SI a été accepté par [l’ensemble de] l’Opposition internationale ”, et se prononce sur le fait qu'il doit “ être composé de sections administratives et politiques.(7)”. Et par conséquent qu'“ il n’est pas besoin de section du SI à Paris, nous enverrons un délégué à Berlin. Pour ce qui concerne Mill, il faut le blâmer ainsi que toute fausse procédure employée jusqu’ici. ” Il est “ d’accord avec la résolution de Treint. ” Sur la question pour le moins ambiguë des "groupes de nationalités", il propose “ une résolution sur la limitation du "groupe juif" en tant que groupe de langue. ” Il demande même “ qu’un délégué du CE assiste aux réunions du groupe Juif. ” Enfin il propose que l’on “ réponde aux espagnols et à Trotski en parlant des divergences politiques et non psychologiques. ” (souligné par nous)

Treint, en accord avec Marc contre la démarche de Trotski comme sur la "politique" pour le moins magouillarde" de Mill, propose que la réponse à Trotski comporte “ une délimitation politique et non personnelle. Il faut un véritable SI créé par une Conférence internationale et les Espagnols doivent avoir un délégué. ”

Concernant l'attitude à adopter par rapport à Mill, Naville “ s’oppose à la résolution de Frank et il se rapproche de celle de Treint ”. Pour lui, il faut “ éviter que cela (ne) se reproduise ” mais il ne propose pas de sanction. (...)

Sur le cas Mill : La motion de Treint est adoptée par 4 voix contre 2 ; la motion de Frank est rejetée par 2 voix contre 4.

Pour la question du SI : la motion de Treint est adoptée à l’unanimité.

La discussion et Les réflexions rapportées ci-dessus sont particulièrement éclairantes et capitales politiquement ; elles rompent avec l’attitude courante (en particulier dans le CCI actuel) qui consiste à escamoter  les questions politiques en les masquant sous de prétendues questions de personnes, de problèmes individuels. Même quand ils existent, les problèmes entre militants sont, d’abord et au premier chef, des questions politiques et doivent être traitées comme telles. C’est ce que nous avons appris du mouvement ouvrier et que nous retirons encore une fois à la lecture de cette discussion que nous avons longuement citée. Cette attitude politique est capitale du point de vue de la méthode à utiliser pour le bon déroulement des débats et pour la bonne marche des organisations politiques révolutionnaires.

Il n’est pas inutile, par contre, de rappeler les désastres qu’une telle "politique", celle de Trotski, a occasionné dans l’Opposition de Gauche Internationale (OGI) (8). Trotski a ainsi participé activement au dévoiement du débat politique en en faisant une question d'individus et, en France, en appuyant Molinier (on sait le mal qu’a fait ce militant dans l’Opposition en France, mais il semble qu’il soit revenu sur son attitude malfaisante des années 1930 quand il est revenu en Europe dans les années 80) contre Rosmer ; il en a fait de même en Allemagne avec les frères Sénine (qui se sont aussi avérés être des agents staliniens) contre Landau, en Belgique avec Lesoil contre Hennaut, en Espagne avec Lacroix (qui s’est avéré être un individu “ trouble ”) contre Nin. Tout cela a largement participé à la destruction de l’OGI ! Pouvait-il en être autrement ?

2/ Les agissements des staliniens et nos leçons.

Il est clair qu’il faut être prudent avec l'utilisation de parallèles entre différentes situations et se méfier des "ressemblances" historiques. Une situation historique n’est jamais semblable à une autre et l’histoire ne se répète jamais vraiment. Si nous citons ci-dessous de larges extraits du texte Stalinisme et communisme en Albanie (9), écrit par Sadik Premtaj, un des fondateurs du PC albanais stalinien à la fin des années 1930 avant qu’il devienne trotskiste, c’est pour montrer que les mœurs de cliques ou de clans n’ont rien à voir avec le marxisme et n’existent que dans des partis totalitaires bourgeois. Cette notion est à rejeter catégoriquement pour un parti qui possède une nature prolétarienne et internationaliste.

Préalablement, signalons que le PC albanais s'est créé avant la deuxième guerre mondiale à partir de trois groupes dont le groupe des “Jeunes”. Ces 3 groupes ayant eu des difficultés pour s’unir, ils ont fait appel au PC yougoslave qui, pour les "aider", a délégué Miladin Popovic et Dusham [Mugosha]. (10)

Malgré ces déclarations qu'ils firent non pas pour se justifier mais par égard pour la vérité, ils ne pouvaient comprendre pourquoi les deux staliniens yougoslaves les regardaient d'un mauvais œil. De plus, lorsqu'ils voulaient demander des explications plus détaillées sur les ordres et les propositions, les staliniens se fâchaient et les traitaient d'intellectuels. Chaque fois qu'ils étaient à court d'explication, les staliniens usaient du terme "intellectualisme" comme argument suprême.

En demandant des explications, les camarades albanais étaient sincères et de bonne foi. Ils voulaient des explications afin de savoir plus clairement ce qu'ils devaient faire car ainsi, les tâches sont accomplies d'une façon bien plus satisfaisante. Évidemment il y a des cas où cela demanderait aux dirigeants beaucoup trop de temps, mais les résolutions qui ne doivent être expliquées qu'après leur accomplissement sont rares. Néanmoins les camarades se trouvant en opposition acceptèrent toujours les décisions de la majorité tout en n'étant pas toujours convaincus de leur justesse.

A la fin de la discussion. Miladin demanda à la Conférence des camarades albanais de le laisser désigner lui-même le Comité Central [CC] du Parti. Ceux-ci, de bonne foi et ignorant totalement les manoeuvres habituelles des staliniens, y consentirent volontiers. Miladin leur demanda en outre les noms de deux ou trois candidats de chaque groupe parmi lesquels il choisirait les membres du CC. Mais il posa comme condition que les candidats ne soient pas pris parmi les anciens dirigeants des groupes, leurs divergences passées risquant de nuire au travail du Parti, surtout au cas où de nouvelles divergences surgiraient au sein du Comité Central. Cet argument fut également considéré comme valable par les camarades albanais. Quelques jours plus tard les dirigeants du groupe des “Jeunes” apprirent que le CC avait été formé par les dirigeants des autres groupes et un militant de base du leur. Bien que déçus de constater la mauvaise foi évidente et les manoeuvres de Miladin, ils ne firent aucune objection. En fait les “Jeunes” pensaient qu'en sa qualité de camarade étranger expérimenté, Miladin devait jouir de leur confiance, et qu'il agissait en tout dans l'intérêt du Parti. D'autre part, les Jeunes ne voulaient pas que Miladin pense qu'ils désiraient à tout prix être membres du Comité Central. Les dirigeants du groupe des “Jeunes” ne cherchaient nullement à occuper des postes ; leur seul but était l'intérêt du Parti.

Cependant, les agissements de Miladin étaient bien naturels. En tant que bureaucrate stalinien, il ne pouvait agir autrement. Les ordres qu'il avait reçus de ses supérieurs étaient de ne créer que des cliques de simples agents susceptibles d'être utilisées à fond par le Kremlin. Miladin se rendait très bien compte que les dirigeants du groupe des “Jeunes”, en tant que véritables marxistes-léninistes conscients de leur mission et révolutionnaires dans le vrai sens du mot, constituaient un obstacle à l'exécution de ses plans.

Dès que la liste des militants des trois groupes ainsi que tout le matériel (livres de propagande, machines à écrire, argent, etc.) fut remis au CC, l'un des Yougoslaves, Dusham, et un membre du CC, son adjoint, commencèrent à former des cellules dans lesquelles étaient mélangés les militants des trois groupes. Craignant les militants du groupe des “Jeunes”, ils firent entrer dans les cellules le plus grand nombre possible de sympathisants des autres groupes, dans l'intention d'avoir le plus de votes à l'élection des comités régionaux. Ils introduisirent les sympathisants sous prétexte qu'à cette époque très peu de camarades avaient les capacités requises pour être des militants du Parti. En même temps, pour avoir la majorité, ils ne se faisaient pas faute d'introduire des gens susceptibles de jouer un double jeu. Ils ne craignaient pas les gens manquant de caractère et d'éducation. Seuls les communistes leur faisaient peur. Cependant, à cette époque, leurs craintes n'étaient pas justifiées. Celui qui n'a pas la conscience tranquille redoute tout le monde. Si les dirigeants du groupe des “Jeunes” avaient voulu obtenir des postes, il leur eut été possible, dès le début, non seulement de ne pas confier aux Yougoslaves la nomination du CC mais de s'y imposer comme membres, conformément à la volonté des militants de leur groupe.

Au cours de la Conférence des délégués devant élire le Comité Régional de Tirana (1941), un militant du groupe des “Jeunes” s'éleva contre ce mode d'élection qu'il qualifia de “fasciste”. Ce camarade était indigné de voir que, par des subterfuges, les Yougoslaves voulaient faire élire des candidats de leur choix.

Il est évident que ces faits et d'autres de moindre importance contribuèrent à faire naître un mécontentement grandissant parmi les militants du groupe des “Jeunes”. Les camarades indignés s'adressèrent à leurs anciens dirigeants, Anastas et Xhepi, pour exprimer leur mécontentement. Ceux-ci leur conseillèrent habituellement de ne pas s'adresser à eux pour des choses qui ne concernaient que le Parti et non pas les individus. Ils leur conseillèrent, pour chaque faute ou erreur prouvée, de s'adresser aux responsables des cellules. Ils leur conseillèrent également de ne pas se révolter car le Parti était nouveau et les erreurs naturellement inévitables.

Malgré cela, malgré le fait qu'Anastas et Xhepi firent de leur mieux pour calmer les camarades mécontents, en parlant toujours en faveur du Parti, Miladin et son CC les accusèrent de provoquer le mécontentement. Ces accusations les affectèrent beaucoup, car eux qui avaient eu le courage politique d'affronter les difficultés plus grandes, non seulement pendant l'occupation fasciste, mais sous le régime dictatorial du roi Zog, auraient eu également le courage de s'opposer ouvertement à Miladin, qu'ils avaient eux-mêmes libéré du camp de concentration et amené à Tirana où, volontairement, ils avaient tout remis entre ses mains.

Dès que Miladin eut consolidé sa position en Albanie et formé sa propre clique, il convoqua une Conférence pour juger Anastas et Xhepi en tant qu'imbus d'esprit de secte. Voici la résolution de la Conférence.

"Il est établi que tous deux vous ne vous êtes pas encore débarrassés de l'esprit de secte et, ce qui est plus grave, vous avez été les principaux animateurs de cet esprit parmi les autres camarades de votre ancien groupe. Vous devez admettre que c'est là un obstacle pour le Parti. La Conférence vous demande de confesser vos erreurs et de faire votre autocritique."

En dépit du fait qu'à cette Conférence assistaient outre Miladin et ses agents du CC dont un individu qui, seulement trois mois auparavant, avait été accusé par Miladin lui-même d'être un agent de l'Intelligence Service, Anastas et Xhepi ne protestèrent pas, permirent à la Conférence de suivre son cours et répondirent comme suit :

"Il est évident que quand quelque chose ne va pas dans le Parti, c'est qu'il existe un obstacle à son développement. Et nous sommes d'accord avec vous que cet obstacle c'est l'ancien esprit de groupe. Mais vous ne devez pas considérer cet esprit de groupe unilatéralement. En tant que marxistes, nous devons toujours résoudre nos problèmes à l'aide du matérialisme dialectique. Vous savez qu'il n'y a pas d'effet sans cause. L'esprit de groupe qui se manifeste parmi nos camarades est le résultat de l'esprit de groupe existant, à un degré bien plus élevé, parmi les camarades des deux autres groupes qui sont à la direction du Parti. La disparition de l'esprit de groupe parmi les camarades dirigeants provoquera rapidement sa disparition chez les autres camarades. Mais étant donné que vous vous êtes assigné le droit de nous juger et que de ce fait vous ne pouvez nous permettre de dénoncer vos propres fautes, il ne nous reste, dans l'intérêt même du Parti, qu'à fermer les yeux. Nous répétons encore que la disparition de l'esprit de groupe ne sera réalisée que dans la mesure où vous donnerez des preuves de justice et d'impartialité."

La Conférence se termina par la déclaration suivante du camarade Miladin :

"Si le CC décide de vous exclure du Parti et, en même temps, prenant en considération vos qualités d'anciens révolutionnaires, s'il décide de maintenir des contacts avec vous, êtes-vous prêts à vous conformer à sa décision ? D'autre part, nous tenons à vous avertir que si vous adoptez une attitude hostile, le Parti prendra des mesures plus rigoureuses contre vous."

II était évident que même un enfant pouvait comprendre que le CC du Parti Communiste d'Albanie n'était qu'une simple étiquette et que le véritable CC était formé par Miladin et Dusham eux-mêmes. Tout le monde comprend que les membres du CC n'étaient que des agents et des exécutants des ordres de Miladin.

Anastas et Xhepi qui aimaient le Parti plus que leur propre vie et espéraient que les choses s'amélioreraient, non seulement ne purent adopter une attitude hostile envers celui-ci mais, au contraire, acceptèrent d'être toujours à sa disposition. Depuis lors, tout en acceptant la collaboration proposée par Miladin, ils commencèrent à se douter que les attaques systématiques de celui-ci, ne présageaient rien de bon. Son comportement leur fit entrevoir qu'il n'était pas un véritable communiste. Ils commencèrent à le considérer comme un astucieux chauvin serbe qui, sous le masque du communisme, voulait former une clique afin de mieux servir les intérêts de son pays. ” [les passages soulignés le sont par le rédacteur de ce texte].

Ensuite, ils furent exclus du parti, Anastas fut exécuté par les agents staliniens et Xhepi/Premtaj a réussi à déjouer le complot tramé contre lui-même et à émigrer en France.

Nous ne résistons pas au plaisir de rappeler les différentes phases organisées et les magouilles concoctées par l’agent stalinien yougoslave Miladin et de mettre tout cela en parallèle avec des faits plus récents :

1 - On “ les traitait d'intellectuels ” : dans le CCI de ces dernières années, pour faire taire les divergences politiques et museler des militants à l'intérieur, certains avaient pris l'habitude de brandir l'accusation selon laquelle ces militants étaient des membres d’un clan.

2 - Il prenait des “ résolutions qui ne doivent être expliquées qu'après leur accomplissement ” : en 2001, dans le CCI, les camarades votaient des résolutions qui n’étaient pas encore écrites !

3 - “ le CC avait été formé par les dirigeants des autres groupes et un militant de base du leur. (…) Les ordres qu'il avait reçus de ses supérieurs étaient de ne créer que des cliques de simples agents susceptibles d'être utilisées à fond ” : dans le CCI, une partie des militants "choisis" pour faire partie de la Commission d’Investigation (CI) avaient précédemment été accusés et violemment critiqués, dans des crises antérieures, comme “gourous” d'un clan.

4 - “ ils firent entrer dans les cellules le plus grand nombre possible de sympathisants des autres groupes, (….) ils ne se faisaient pas faute d'introduire des gens susceptibles de jouer un double jeu. (…) Celui qui n'a pas la conscience tranquille redoute tout le monde." : dans le CCI, est-ce que Louise n’avait pas la conscience tranquille, elle qui redoutait tout le monde ? Elle critiquait tout le monde même de plus anciens militants qu’elle, voire des membres fondateurs de RI ou du CCI. Elle se méfiait de tous. Voir l’article “ deux poids, deux mesures ” où l’on donne une liste (non exhaustive) d'exemples de camarades qu’elle critiquait et dont elle se méfiait. Pourquoi ?).

5 - “ Dès que Miladin eut consolidé sa position en Albanie et formé sa propre clique, il convoqua une Conférence pour juger Anastas et Xhepi en tant qu'imbus d'esprit de secte. ”

Anastas et Xhepi ont réagi malgré tout ; ils écrivent : “  L'esprit de groupe qui se manifeste parmi nos camarades est le résultat de l'esprit de groupe existant, à un degré bien plus élevé parmi les camarades des deux autres groupes qui sont à la direction du Parti. ” : chaque fois qu'un "nouveau clan était stigmatisé et que l’on voulait exprimer des doutes sur son existence ou pour mettre en avant un autre clan dans le CCI, c’était de hauts cris ! ! ! Si l’on en arrive à une telle situation dans une organisation politique, c’est qu’il n’existe pas un seul clan en son sein : cette dernière est alors gangrenée et d’autres clans existent).

6 - Il est arrivé finalement à son but de “former une clique afin de mieux servir les intérêts de son pays" : la création de la Commission d’Investigation [CI] à la botte des “ liquidateurs ” a pris progressivement le contrôle de l’organisation et a remplacé les organes centraux en passant même par-dessus un congrès. C’est elle qui, dès le printemps 2001, mène les débats, organise les ordres du jour, décide des textes qui peuvent être publiés dans les bulletins internes. Dès lors il n’y a plus d’organe central international. Une prise de pouvoir, sans vote ni mandat, a bien eu lieu au profit des “ liquidationnistes ” et de sa CI).

Voilà décrit, par ces quelques lignes, le but des staliniens et de tout contre-révolutionnaire : la création de cliques et de clans.

Il est clair que cette politique était une véritable politique contre-révolutionnaire, pensée et voulue par les agents staliniens. Mais comme le dit Premtij/Xhepi qui possède quelques rudiments de marxisme : "Si cela “ se manifeste parmi nos camarades (...) c’est qu’il existe un obstacle ” dans le parti".

Pour être plus net, il faut dire que si cela se manifeste dans une organisation révolutionnaire, c’est qu’il y a un véritable problème politique de fond, “ une crise communiste ” et en fin de compte cela veut dire que cette organisation est sûrement en train de dégénérer et de perdre ses caractéristiques et sa nature d’organisation révolutionnaire.

Les “ liquidationnistes ” du CCI, s’ils avaient véritablement diagnostiqué cette nouvelle situation de façon honnête et en toute bonne fois, auraient dû alors déclarer l’organisation en crise et ouvrir un débat général sur son état. Ce n’est évidemment pas ce qu’ils ont fait.

Ainsi, face à un tel problème, ce n’est pas en excluant “ une clique ” que l’organisation est sauvée. L’organisation ne peut être sauvée en fin de compte, s’il y a crise, que par un réexamen des positions politiques qui ont amené la crise. C’est pourquoi “ les liquidationnistes ” n’ont fait qu’un kidnapping de l’organisation acquise par une clique réelle : la leur. Dès lors, l’organisation était véritablement en très mauvaise situation politique.

Il faut être clair, cette vision de cliques et de clans est totalement étrangère au marxisme et, ici dans le CCI, cette vision est caractérisée par une approche “ individualiste ” de l’organisation qui serait faite d’un regroupement d’individualités.

3

Et enfin citons le texte de la "Délégation" (ou CI) qui est le summum de l’introduction de la pensée bourgeoise dans le CCI.

Peter le “ liquidationniste en chef ” a rédigé - pour la “ Délégation ” qui s’est transformée bien vite en Commission d’investigation (CI) en prenant le pouvoir dans le CCI - le texte ci-après. Nous mettons maintenant à la connaissance de tous nos lecteurs quelques uns de ses passages les plus “ extraordinaires ” et les plus “ surréalistes ”. Les camarades pourront juger du degré atteint, dans le CCI, par la démarche petite-bourgeoise et l’esprit individualiste et contre-révolutionnaire. La politique de Trotski dans les années 1930 était fausse et catastrophique. Certes ! Mais ici, c’est beaucoup plus grave car il s’agit d’une politique amplement théorisée, (des thèses ont même été écrites là-dessus et décrites “ comme une grande avancée théorique pour le mouvement ouvrier ”. C’est une bouffonnerie !), ce qui est nouveau et va poser, à terme, énormément de questions au mouvement révolutionnaire.

Tous les camarades de l’ancien SI (4 membres sur 6 ; le "vainqueur", Peter, a été rejoint par la dernière camarade, elle-même muselée par le fait qu’elle avait été mise en cause lors de la précédente crise parce qu’elle aurait été "clanifiée") qui ont mené une politique correcte (avalisée et saluée par tous les congrès de l’organisation depuis plus de 20 ans), ont été caractérisés comme de simples marionnettes et comme le jouet de clans ou de gourous ainsi que capables des sentiments les plus bas ou les plus bizarres. Pauvres révolutionnaires ! Quelle infamie ! Elle ne grandit pas son rédacteur. Nous sommes bien devant une offensive qui n’a rien de communiste mais qui est à l'évidence une opération complètement étrangère au combat de la classe ouvrière.

A)Jonas. (…)

“ Je me suis demandé pourquoi Jonas manifestait une telle hostilité envers Bruno. La conclusion à laquelle je suis parvenu c'est qu'en réalité l'obsession de Jonas contre Bruno et ses "conceptions de la Mipo(11)" (à laquelle d'ailleurs Bruno n'appartenait qu'à 50%) était un moyen "d'exorciser" son propre sentiment de culpabilité vis-à-vis de la Mipo et du fait que LL est resté un ami proche de lui qu'il continue à fréquenter (…)
Je fonde cette opinion principalement sur quatre faits :
- Jonas est très mal à l'aise par rapport aux relations qu'il a maintenues avec LL comme on a pu le voir à plusieurs reprises au SI ;
il est celui du SI qui insiste le plus pour que l'organisation intervienne dans les affaires "privées" (..) alors qu'il manifeste les plus grandes réticences lorsqu'on aborde ses propres affaires "privées" par rapport auxquelles il se montre le plus discret possible et ne tient aucun compte des tentatives de l'organisation de lui venir en aide (..) ;
- il s'est fait une spécialité des interventions (d'ailleurs souvent valables, comme celle du congrès de RI) sur la question de la solidarité, alors que ses propres manifestations de solidarité sont souvent (..) ; de même, on se souvient qu'au congrès de RI il a évoqué avec insistance le cas de TP, or il n'a jamais téléphoné à cette camarade depuis la mort de MC ;
- enfin, il a enfourché le cheval de la lutte contre la démobilisation résultant des problèmes personnels alors que lui-même est fortement affecté par une telle difficulté.
De la même façon que sur la question de la solidarité et sur celle de l'intervention de l'organisation dans la vie privée des militants, on a ici le sentiment que Jonas est en train de stigmatiser ses propres difficultés et faiblesses. C'est pour cela que le "combat" de Jonas contre les attitudes de la Mipo qu'il voit chez Bruno sont à mon avis un combat contre ses propres vestiges et comportements de la Mipo (..)
La Délégation ne m'en voudra pas, j'espère, de cette digression mais elle a pour but de mettre en évidence que derrière la "fixation" de Jonas contre Bruno, il n'y a pas seulement une question de désaccords politiques. Plus important que ces désaccords, il y a une démarche de nature clanique. En particulier, Jonas n'en finit pas de régler ses comptes avec l'attitude qu'il avait eue, comme membre du SE partie prenante de la Mipo, à l'égard du SI, à l'époque où le SE faisait le diagnostic de l'existence de "centrisme au sein du SI".
(…)

B) Michel

"Il existe deux aspects dans la personnalité de Michel qui ont joué un rôle non négligeable dans les problèmes rencontrés actuellement dans les organes centraux :<> - sa tendance à s'emporter, qu'il a lui-même évoquée lors du SI mensuel du 20 janvier 2001, et qui manifeste un tempérament autoritaire supportant difficilement la contradiction :
- un complexe d'infériorité à mon égard. (12).
En réalité, les remarques de Michel ont un caractère ironique et sont révélatrices de certains complexes de Michel à mon égard (...). Il y a d'autres exemples, y compris plus récents, de cette démarche de Michel qu'on pourrait qualifier de “parano” à mon égard (...). Mais auparavant, il me semble utile de signaler quelques autres manifestations des complexes de Michel (...).
Il y a déjà bien longtemps, un jour que Michel est venu à la maison et que nous discutions à propos de la scolarité de notre fille [celle-la même qui a été prise en otage par les grèves de professeurs et la menace de blocage des examens au printemps 2003-NDLR], scolarité qui à l'époque était excellente, il avait fait la remarque : “C'est normal qu'elle ait la tête bien faite, avec les parents qu'elle a !”. Il n'y avait pas dans sa remarque la moindre trace d'animosité ou d'ironie. Je pense qu'elle était tout à fait sincère. Cela dit, elle est significative de la façon dont Michel nous perçoit Louise et moi".
En note de ce passage : "Je pense, même si je ne me souviens plus des remarques précises (qui remontent à près de 20 ans) qui m'avaient à l'époque donné cette idée, que Michel a toujours pensé que si Louise m'avait choisi et non pas lui (...), c'est qu'elle ne le trouvait pas “assez intelligent pour elle”". Ou encore : "Michel était branché contre le fait que j'étais “l'homme de confiance de MC” (...). Je pense même qu'il éprouve pour moi une estime et une amitié sincères. Cela dit, nous savons bien qu'on peut être jaloux de quelqu'un envers qui on éprouve des sentiments d'affection profonds". On croit rêver...
La conclusion de tout ce fatras psychologique digne d'une discussion de fin de nuit arrosée, ou bien d'un délire égocentrique : "En soi, les complexes de Michel ne sont pas un problème, sinon pour lui-même. Là où ils deviennent un problème, c'est lorsqu'ils le conduisent à adopter une attitude organisationnelle qui va à l'encontre des intérêts de l'organisation (...). Je pense que l'approche qu'il a eue de ces problèmes, et particulièrement la forme qu'il a donnée à ses interventions, sont en bonne partie redevables à ses complexes, notamment vis-à-vis de moi". (…)

C) Juan

On trouve (même si c'est dans une moindre mesure) des ressemblances entre l'attitude de Juan et celle de Jonas. Comme Jonas (autre “ fan ” de football) il y a chez Juan des aspects “ macho ” (indépendamment de la tendresse et de la délicatesse qu'il peut par ailleurs manifester) qui le conduisent à prendre des attitudes de “petit chef” et surtout à être fasciné par l'affirmation d'une autorité. Cela le conduit, lui aussi, à pousser des “ coups de gueule ”, souvent avec bien moins de discernement que Michel (ou même Jonas).
En fait, au delà du côté “ rouleur de mécaniques ” (qui n'est pas le fait de Sven) l'attitude du camarade Juan, comme celle de Sven, relève assez d'une démarche "fanatique" (telle qu'elle est décrite à propos de Schapper dans ma contribution pour le Bulletin international 280). Lorsqu'il a le sentiment qu'il “ défend une bonne cause ”, Juan ne s'embarrasse pas de nuances ni d'états d'âme. Il fonce, tête la première, sans plus se préoccuper des objections qu'on peut lui faire." (On a envie de dire : “ Qu’est ce que cela à avoir avec la choucroute ! ” Sommes-nous dans une organisation bourgeoise où les dents raclent le sol ou dans une organisation révolutionnaire composée par quelques individus n’ayant aucun pouvoir. Et, nous voulons changer le monde ? ? Quelle blague !)
(…)

D) Olivier

- vision religieuse de la centralisation,
- lien d'organisation avec Aglaé
- indulgence sur ses conneries. ”
(Quand nous avons quitté l’organisation ce passage n’était pas encore rédigé. Il y a ensuite un passage sur la camarade Aglaé que nous ne citons pas ; mais les lecteurs ont amplement compris le sens de ces lignes. Parallèlement à cela, ces "liquidateurs" patentés se sont permis de donner des leçons de “ solidarité prolétarienne ”, ce qui a donné naissance à un texte “ métaphysique et idéaliste ” encore plus “ surréaliste ”, que les lecteurs pourront lire dans la Revue Internationale n°s 111 et 112 Ce texte a même été qualifié et salué par le CCI comme étant une avancée théorique extraordinaire. Excusez du peu ! Il ne sert à rien d’être modeste quand on se prend pour un “ dieu ” jalousé, “ créant des complexes d’infériorité” autour de lui).


Aujourd’hui nous sommes capables de comprendre la gravité des théories inventées par le CCI sur les clans et les cliques. C’est un cri d’alarme que nous lançons à nos anciens camarades ; s’il leur reste encore un peu de réflexion, il faut qu’ils luttent contre les “ liquidationnistes ” pour reprendre le contrôle de leur, de notre organisation. Ils ont été le jouet d’une grave opération de la bourgeoisie : une tentative de pénétration de l’idéologie bourgeoise au sein du mouvement ouvrier. Nous osons dénoncer très fortement les individus qui ont inspiré les “ liquidationnistes ”. C’est théoriquement que nous pouvons maintenant mettre en évidence cette opération très grave contre le marxisme.

Olivier le 1/6/2004.


Notes:

1 : Voir sa brochure “ La Ligue Communiste et la Fraction de Gauche (Treint-Marc) ” publiée récemment.

2 Au milieu des années 20 il existait dans le PCF des groupes dits de “ nationalités ”, il y avait aussi beaucoup d’ouvriers émigrés en France. C’est ainsi qu’il existait aussi des “ Groupes de travail ” italiens qui d’ailleurs se sont retrouvés fervents soutiens du Comité d’Entente créé en Italie par la Gauche communiste contre la bolchévisation du PCI. Damen dans la première partie des années 20 avait un temps dirigé ces “ Groupes de travail ” italiens en France (il existait 4 secteurs sur Paris donc 4 groupes, [archives de la Préfecture de police de Paris]). Dans la Ligue communiste, le seul groupe de “ nationalité ” à avoir été reconduit de la sorte fut le groupe juif. Il n’existait aucune raison théorique de le maintenir. Peut être se référait-on au BUND (parti des ouvriers juifs) dans la social-démocratie de Russie avant la guerre de 1914 ?

3 . Writings of Leon Trotski, 1932 - Pathfinder press, New York – 1973 pages 26 et suivantes.

4. Pierre Frank (en 1932, il appartient à la tendance Molinier, il a milité dans le courant trotskiste jusqu’à sa mort dans les années 80. Après la 2ème guerre mondiale, il appartenait au courant de la IV° Internationale (Mandel) auquel adhérait la LCR (Ligue Communiste révolutionnaire). En 1934-39 il était dans le POI [Parti Ouvrier International] groupe de Molinier.

5 . Il a fait partie de la tendance Molinier puis, après un revirement, il a magouillé au sein du groupe Juif.

6 . Mill faisait sa salle petite cuisine, on sait qu’il est devenu un agent du Guépéou et ne tenait pas compte du nouveau secrétariat de Berlin. On sait pourquoi aujourd’hui ! Ici, comme il appartenait au Secrétariat International (SI) de l’Opposition de gauche internationale (OGI), il recevait les courriers internationaux. Entre temps le SI a été transféré à Berlin, or, Mill avait reçu un courrier de l’Opposition espagnole et ne l’avait pas transférait à Berlin par contre il s’en servait pour jouer politiquement entre les différents groupes internationaux de l’OGI.

7. Le terme adéquat serait comité technique.

8 . Sur cette question voir le Complément à l’histoire de la Gauche communiste italienne, brochure du CCI.

9. In Quatrième internationale 6ème année, N° 10-11 octobre-novembre 1948 pp17-24. Reprint in Quaderni Pietro Tresso n°23 , 2000.

10. Conférence de fondation dans la clandestinité des 8 au 14 novembre 1941 à Tirana.

11 “ Mipo ” : “ Minorité positive ”, tendance qui s’était proclamée ainsi avant le 6ème congrès de RI.

12 . Il faut avoir le courage de dire cela. Quelle prétention !


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