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Tract du
Gruppo di fabbrica Internazionalista

Nous reproduisons ci-après, page suivante, un tract du Gruppo di fabbrica Internazionalista – Titan qui a été publié par Battaglia Comunista (disponible sur le site du BIPR, pages italiennes, www.ibrp.org). Nous avons jugé utile de le faire connaître aux lecteurs de notre bulletin car ce tract vient confirmer plusieurs éléments de la situation actuelle :

- en premier lieu, la confirmation du développement de luttes ouvrières en Italie dont la plus significative après les grèves des transports urbains de l'hiver dernier, a été la grève à l'usine FIAT de Melfi. Encore une fois, le cas italien n'est pas isolé et ces luttes viennent après les luttes ouvrières de 2003 et de l'hiver dernier en France, en Autriche, en Allemagne, en Grande-Bretagne... pour ne citer que les principales. Nous renvoyons le lecteur à nos précédents bulletins, à la presse du BIPR, des groupes bordiguistes et à la presse... en langue anglaise du CCI. Il s'agit donc pour nous d'un début de reprise internationale des luttes ouvrières qui, par ailleurs, ne se limite pas à l'Europe ;

- ensuite, élément d'importance historique, les luttes ouvrières actuelles se développent dans un climat de guerre impérialiste croissant, en particulier au nom de l'anti-terrorisme. Comme le disent les camarades du Gruppo, ces luttes "commencent à rompre la paix sociale qui permet toujours à la bourgeoisie de mener ses guerres". Il n'est pas inutile de rappeler que dans le cas italien, ces luttes se sont développées alors que l'armée italienne participe à l'occupation de l'Irak et alors que des campagnes nationalistes, d'union nationale, en particulier autour des otages italiens, occupaient tout l'espace médiatique et idéologique. Cette dimension est importante car, sans doute comme jamais pour nos générations de révolutionnaires et de prolétaires, la question de la crise économique du capitalisme avec l'aggravation des attaques contre la classe ouvrière d'une part, et la question de la guerre impérialiste comme réponse bourgeoise à la crise et la pression supplémentaire de tout ordre, économique, politique et idéologique, qu'elle impose à son tour contre la classe ouvrière d'autre part, n'ont été aussi réunies, aussi liées, aussi présentes en même temps.

Il est donc particulièrement positif que des révolutionnaires soient capables de mettre en avant à la fois des propositions concrètes de lutte, ce que fait le Gruppo di fabbrica Internazionalista, et de faire le lien entre la crise et la guerre impérialiste, donnant ainsi de manière concrète à la fois l'enjeu de la situation historique actuelle et l'alternative historique portée par le prolétariat. C'est aussi ce que fait le Gruppo et ce que nous saluons.

Juin 2004

Avertissement : nous n'avons pu faire vérifier cette traduction de l'italien par les camarades du BIPR.. Elle est donc sous notre responsabilité et toute erreur de traduction ou contresens serait dû à nos manques dans la langue italienne.

 

PAR DESSUS LE SYNDICAT, CONTRE LES PATRONS ET LEURS GOUVERNEMENTS
POUR L'AUTOORGANISATION DE TOUS LES TRAVAILLEURS


Les récentes luttes dans plusieurs villes d'Italie (les travailleurs des transports, de la compagne aérienne ALITALIA, le secteur du commerce, la sidérurgie ["la acciaierie ternane e l'Ilva di Genova"], jusqu'à Mirafiori et la FIAT de Melfi) ont eu trois grandes significations :

- elles ont mis sur le devant de la scène le problème salarial : on ne peut pas vivre avec 800 euros par mois, ni maintenir la famille avec 1200 euros mensuels ;

- elles ont peut-être commencé à rompre la paix sociale qui permet toujours à la bourgeoisie de mener ses guerres ;

- elles ont réaffirmé avec la force des faits la réalité que tous (d'AN [Alliance Nationale] à DS [Démocratie Sociale] jusqu'à de larges secteurs du mouvement antagoniste) disaient morte et enterrée : la societé continue à être divisée en classes dont une vit en exploitant l'autre.

Cela fait maintenant de nombreuses années que ce système s'enfonce dans une crise toujours plus profonde. Pour en limiter les effets négatifs (ceux des patrons naturellement), l'exploitation des travailleurs augmente sur tous les plans. En effet, si d'une part nous avons vu des coupes drastiques dans le salaire réel et toujours plus dans les services autrefois "sociaux" (c'est-à-dire le salaire indirect, "différé") qui ne sont plus qu'un luxe pour quelques uns, d'autre part on essaie de faire que le travailleur produise toujours plus avec des augmentations aveugles des cadences. Aujourd'hui, un ouvrier doit produire le double, voire plus, qu'il y a quelques années, avec un salaire plus bas et en courant en outre des risques pour sa propre sécurité. De telles attaques sont passées grâce aux syndicats : est donc venu le moment de les dépasser et de lutter en s'autoorganisant comme l'ont fait récemment ceux de Titan à Bologne. Les expériences des soi-disant grèves sauvages nous indiquent :

- que les travailleurs peuvent s'organiser en-dehors et si nécessaire contre les syndicats pour l'organisation de leurs propres luttes ;

- que les organisations de lutte que les travailleurs se donnent, peuvent se coordonner au niveau régional et ensuite au niveau national pour une concentration maximale de la force ;

- qu'on doit lier entre elles les luttes des différentes catégories, travailleurs "fixes" et intérimaires, italiens et immigrés.

C'est là le premier pas nécessaire mais il faut encore aller plus loin. Il faut créer des organismes basés sur les assemblées ouvertes sur les lieux de travail et composés de délégués élus et révocables par ces mêmes assemblées.

Ces organismes seront les seuls qui pourront se dire expression et représentation véritable des travailleurs.

C'est sur ce terrain de reconquête de l'autonomie ouvrière que le prolétariat doit commencer sa recomposition de classe et ses propres initiatives de lutte.

C'est sur ce terrain que peut se développer, vivante, vitale, l'alternative historique à ce système capitaliste source de famine, de misère et de guerres.

Pour la rupture de la paix sociale !

Pour l'union de tous les travailleurs !

Pour l'autoorganisation des travailleurs, du lieu de travail au niveau territorial !

Pour la perspective anti-capitaliste du communisme international !

Pour le parti révolutionnaire !

NOUS INVITONS TOUS LES TRAVAILLEURS QUI VEULENT APPORTER LEUR CONTRIBUTION A l'ASSEMBLÉE PUBLIQUE EN FIORAVANTI n° 24 (XM24), le 7 juin 2004. Avec projection d'écran et intervention du groupe de fabrique du Titan S.P.A. (ex Sirmac)

Gruppo di fabbrica Internazionalista – Titan


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