Home | Bulletin Communiste FICCI 28 | 

La faillite de la politique de regroupement de l'actuel CCI...
ou la dénonciation des méthodes de "regroupement" du liquidationnisme

Dans la rubrique "les ignominies et saloperies de la faction liquidationniste du CCI", nous publions ici deux séries de documents. D'une part, deux déclarations (1) du Cercle de communistes internationalistes, l'ex-NCI d'Argentine(Noyau communiste international), de septembre 2004 qui rejettent et dénoncent la publication par l'actuel CCI d'un texte nous accusant, une fois de plus, d'être des flics et agents de l'Etat, texte dicté et extorqué au NCI, texte publié plusieurs mois après son "adoption" et juste après... la rupture politique des camarades argentins avec le CCI des liquidationnistes ! D'autre part, des courriers du CCI, plus anciens (mars 2002 et mai 2003) officiels, au nom de sa conférence extraordinaire de mars 2002 qui avait décidé notre exclusion et au nom de son 15e congrès international. Ces deux courriers avaient été adressés au camarade Michel, membre fondateur du CCI, membre de l'ancien SI (Secrétariat international) et démissionnaire suite aux attaques personnelles et aux calomnies qu'il avait dû subir en interne. Ces courriers, de la main des liquidationnistes eux-mêmes, accusent le camarade Michel d'être le véritable responsable des dénonciations de Louise comme agent de l'Etat et disculpent, de la main des liquidationnistes eux-mêmes, notre camarade Jonas de ces mêmes accusations portées pourtant publiquement contre lui dans toute la presse du CCI et visant à le condamner à jamais devant le prolétariat et le camp prolétarien. C'est-à-dire que les liquidationnistes eux-mêmes apportent la preuve qu'ils ont menti et fait un faux en toute conscience.

Pourquoi publions-nous ces deux séries de documents en même temps ? Pour plusieurs raisons sur lesquelles nous allons revenir. Mais la première d'entre elles, tout un chacun pourra le constater aisément à la lecture de ces documents, est la similitude de méthodes, de pratiques, faites de mensonges, de calomnies, de manipulations, de chantages, sur des militants pris individuellement. La politique ignoble qui a été menée à partir de 2001 en interne contre les opposants à la nouvelle politique, contre le camarade Michel, contre d'autres - qui, soit ont démissionné, soit ont "politiquement" capitulé -, et contre les membres de notre fraction, est aujourd'hui menée, et systématisée, contre des camarades extérieurs au CCI, contre l'ex-NCI, le Círculo, argentin, et même contre le BIPR (2). C'est maintenant une attaque directe, ouverte, publique, contre l'ensemble des groupes communistes que le CCI déploie.

Un certain nombre de camarades et de lecteurs vont de nouveau nous reprocher de revenir encore sur ces faits avec l'argument que le CCI est aujourd'hui complètement disqualifié. Mais, au risque de nous répéter, dans la longue voie qui conduit à la constitution du parti communiste mondial, d'autres crises organisationnelles auront certainement lieu et d'autres dérives, ou tentatives de dérives opportunistes et d'infiltration d'idéologies étrangères au prolétariat, de même nature qu'aujourd'hui, de type gauchistes, franc-maçonnes, voire mystiques, en particulier au plan militant, devront être combattues. Il nous appartient de mettre à disposition le maximum d'éléments concrets sur ce type de dérive et d'en tirer le maximum de leçons pour le futur.

La rupture politique du NCI ?
Bilan de la politique du nouveau CCI dans le regroupement : demi victoire de la liquidation, destruction du vrai CCI

Que s'est-il passé avec le groupe d'Argentine ? Que s’est-il passé avec le Núcleo Comunista Internacionalista, aujourd'hui Círculo de Comunistas Internacionalistas, pour qu’il rompe avec le CCI et ses positions ? Nous laisserons à ces camarades le soin de présenter leur expérience politique avec le CCI et l'évolution de leur position. Essayons juste de résumer la situation pour nos lecteurs. D'autant que depuis la rupture politique des camarades d'avec le CCI liquidationniste, ce dernier a lancé soudainement et brutalement de nombreuses accusations contre le NCI et a multiplié la publication de vieilles prises de position de ce dernier avec lesquelles ses militants ne sont plus d'accord aujourd'hui. Il s'agit de noyer, de faire oublier la rupture politique du NCI et la faillite de la politique de regroupement menée dans le plus grand secret et la plus grande opacité vis-à-vis de ce groupe, sous un déluge d'attaques contre les uns et les autres, attaques de divers ordres, se contredisant les unes les autres, faites d'omissions et mensonges, d'insinuations et de calomnies. Cette avalanche de condamnations et d'insultes visent aussi à faire oublier l'historique des événements - une fois de plus. C'est toujours et encore la même méthode.

Rapide historique du Núcleo Comunista Internacionalista

A l'origine, et pour la plupart anciens militants de partis bourgeois de "gauche", les camarades d'Argentine ont rompu avec les positions bourgeoises de gauche et gauchistes. Durant une longue période, isolés, ils ont essayé de trouver une cohérence politique. Ils en ont finalement trouvé une dans les positions du CCI, en particulier dans ses positions programmatiques qu'ils ont adoptées.

Le NCI a donc surgi, au moins au plan public, l'an dernier sur les positions de base du CCI qu'il a repris à son compte dans ses Positions programmatiques (Pautas programaticas, Revolución Comunista 1, la publication du NCI disponible sur le site du Círculo). Très rapidement, sous l'influence directe de son contact initial avec l'orientation opportuniste du nouveau CCI, il a aussi repris et adopté les nouvelles positions du liquidationnisme tant vis-à-vis du camp prolétarien au point de cesser rapidement toute correspondance avec le BIPR et avec notre fraction... jusqu'au mois de septembre 2004, que vis-à-vis de la décomposition et de ses conséquences politiques, en particulier l'indifférentisme vis-à-vis des luttes du prolétariat dans les pays de la périphérie du capitalisme. Le NCI a donc été maintenu durant toute cette période dans l'isolement le plus complet de la part du liquidationnisme qui "liquidait" ainsi trois décennies d'orientation, d'expérience et de leçons de notre organisation en matière de regroupement révolutionnaire.

Le 27 août 2004, le CCI a tenu une réunion publique à Buenos Aires. Bien évidemment, la présence d'une délégation du CCI a donné lieu à des réunions entre le NCI et le CCI. Au cours de ces discussions, les camarades argentins ont exprimé de sérieux désaccords avec les positions politiques et les pratiques militantes du liquidationnisme. Ce qui veut dire que la délégation, et donc l'organe central du CCI, son SI, était parfaitement au courant des divergences politiques exprimées. C'est-à-dire qu'ils savaient que les camarades du NCI ne partageaient plus, entre autres, les accusations contre notre fraction.

C'est alors, 1e octobre 2004 à la veille de la réunion du BIPR à Paris, afin de "coincer" les camarades du NCI en désaccord, que la décision a été prise de publier leur déclaration du 22 mai 2004, qui dénonçait notre fraction comme flic et agent provocateur de l'Etat bourgeois. Cette politique, véritable chantage politique, tente de semer le doute et la méfiance sur le NCI et ses militants et d'empêcher tout rapprochement avec le BIPR et nous-mêmes. C'est aussi à partir de là que nous avons vu une multiplication des publications d'articles du NCI défendant les positions liquidationnistes dans la presse internationale du CCI. Sans aucune mention de leur changement de position pourtant connu par la délégation du SI ! Aujourd'hui même, la dernière Revue internationale 119 sortie fin octobre publie sans vergogne un article du NCI qui rejette les luttes ouvrières d'Argentine comme interclassistes, qui attaque le BIPR (et notre fraction), alors même que l'ex-NCI vient de publier un article sur son site (traduit et publié dans ce bulletin), donc connu des liquidationnistes, qui défend une position inverse sur les luttes ouvrières, et après qu'il ait déclaré que le BIPR était le seul pôle de regroupement international aujourd'hui dans le camp prolétarien. Mais le lecteur de la Revue internationale n'en saura rien. C'est à cette nouvelle ignominie que répondent les déclarations du Círculo que nous publions ici.

Pour les militants sincères du CCI, de leur point de vue, et alors qu'ils ne peuvent plus se cacher derrière l'argument de l'influence néfaste du parasitisme de notre fraction dont le NCI avait été complètement isolé et "protégé", la rupture du NCI marque la faillite de la politique de regroupement menée aujourd'hui par le CCI. Pour la liquidation, c'est une semi-victoire. Une demi-victoire puisque le CCI ne se renforcera pas et que ses positions risquent d'être rejetées car amalgamées avec celles, nouvelles, développées par l'opportunisme au nom du dogme de la décomposition. Un demi-échec car les camarades du NCI, loin d'être découragés et détruits, veulent se rapprocher encore plus du camp prolétarien autour du BIPR.

Quelle est la véritable méthode de regroupement du CCI ?

De tout temps, la politique du CCI en matière de regroupement était d'encourager, de pousser, les nouveaux éléments, militants ou groupes, à s'ouvrir à tout le camp prolétarien et à ne pas se précipiter dans l'adoption de positions définitives avant d'avoir discuté avec les autres groupes de leurs positions fondamentales respectives. Une des expressions publiques de cette politique était l'empressement, et l'enthousiasme, que le CCI mettait pour saluer publiquement l'apparition de nouvelles publications avant même "d'être sûr que ces camarades finiraient par rejoindre le CCI". L'important était de les encourager en leur donnant de suite un écho international et en les rattachant de suite au "milieu politique prolétarien" international. Ce fut le cas avec les camarades en Inde (Revue internationale 42, 1985) qui allaient assumer par la suite la présence du CCI dans le pays, avec les camarades du Colectivo Alptraum et de Revolución Mundial au Mexique (Revue 40, 44, 53), ce fut le cas aussi avec Emancipación Obrera en Argentine (Revue 53). Voilà comment notre organisation saluait l'apparition de ce groupe que nous connaissions à peine : "Nous saluons l'esprit et la démarche dont les camarades font preuve dans leur document : nécessité de la discussion ouverte, de la «polémique», de la confrontation des différentes positions politiques, de la lutte politique fraternelle en vue de constituer un pôle de référence politique international". Que finalement, les membres d'Emancipación Obrera n'aient pas réussi à aller jusqu'au bout de leur démarche et aient disparu, ne change rien à la validité de notre appréciation d'alors et surtout à la méthode qui la sous-tendait.

Celle-ci est toujours maintenue et mise en pratique en 1998 à l'occasion des conférences de Moscou : "A l'initiative de membres russes du Comité [pour l'étude de l'héritage de Léon Trotsky], notre organisation, le Courant Communiste International, a été invitée à Moscou en 1996 à la conférence dédiée à l'étude du livre de Trotsky, La Révolution trahie. Sur proposition du CCI, d'autres groupes de la Gauche communiste avaient aussi été invités à participer" (Revue internationale 92, souligné par nous).

Cette fois-ci, en rupture complète avec la pratique du CCI véritable, il n'y a eu aucune mention dans la presse du CCI de l'apparition d'une nouvelle voix communiste en Argentine, Revolución Comunista dont le premier numéro date pourtant d'octobre 2003. Seule la republication récente d'articles du NCI, sans autre mention, ont pu avertir le lecteur attentif qu'un nouveau groupe de militants communistes était apparu en Amérique du Sud.

Pour notre part, fidèles au CCI, nous avons salué l'apparition du NCI et de Revolución Comunista dans notre bulletin 22 (décembre 2003) bien qu'il semblait déjà s'orienter vers les positions liquidationnistes. Et, dans ce même bulletin, nous avons de suite entamé une discussion publique, ouverte, sur sa prise de position sur les luttes du prolétariat dans les pays de la périphérie à partir des événements de Bolivie et d'Argentine en publiant la lettre que nous lui avions envoyée.

La politique liquidationniste qui a été menée a été celle de l'opacité, du secret, du sectarisme et de l'opportunisme. La vraie méthode du prolétariat est au contraire celle de mettre sur la table toutes les questions politiques, publiquement, en particulier les débats et discussions. "La différence entre le social-démocrate Plékhanov et le socialiste-révolutionnaire Guerchouni réside uniquement dans le fait que le premier est membre d'un parti qui ne cherche pas à dissimuler le caractère décadent de cette tactique, mais qui le dénonce et le combat, tandis que le second est membre d'un parti dont les principes tactiques et les conceptions théoriques sont embrouillés et cachés aux yeux du public derrière l'épais rideau de la diplomatie de cercle. «Il faut laver son linge sale en famille», dit-on. Cela, Messieurs les socialistes-révolutionnaires savent le faire. Ils y sont même obligés, car à part le linge sale ils n'ont rien ! (...) Il ne peut y avoir de parti de masse, de parti de classe, si l'on ne fait pas toute la lumière sur les nuances fondamentales, s'il n'y a pas lutte ouverte entre les différentes tendances, si l'on n'informe pas les masses de la ligne que suit tel ou tel militant ou telle organisation du parti" (Lénine, Et les juges, que sont-ils ?, novembre 1907).

Ceux qui font tout en cachette, en l’occurrence qui font main basse sur de nouveaux éléments comme les camarades du NCI, qui écartent les autres groupes politiques communistes du processus de clarification et de discussion, introduisent dans le camp prolétarien des méthodes bourgeoises, de concurrence, de "clientélisme", de "propriétaires", de manoeuvre et de manipulation, etc... Et les camarades qui, malheureusement, s'y prêtent par inexpérience, par "confiance", par naïveté, s'exposent inévitablement à subir les effets désastreux des manoeuvres, des manipulations, des "tactiques" merdeuses. En particulier en cas de divergence politique, les attaques personnelles, les calomnies, les chantages politiques, voire personnels, et autres pressions de tout ordre se déchaînent alors d'autant plus facilement que le processus de confrontation et de clarification politique a été secret, caché, en coulisse. Autrement dit, il n'a pas eu réellement lieu. C'est exactement ce que subit maintenant l'ex-NCI, aujourd'hui Círculo, et ses militants de la part du liquidationnisme : à chaque fois qu'ils prennent une position publique opposée à celle du liquidationnisme, celui-ci ressort une vieille prise de position du NCI afin de semer le doute sur le nouveau Círculo et de paralyser son évolution politique. Une véritable politique de chantage.

Est-il besoin ici de mentionner aussi que ce type de politique du secret et de l'opacité est le terrain propice soit à la manipulation de militants aux convictions communistes fragiles, soit à l'entrée en jeu d'aventuriers ou d'éléments douteux, voire aux deux en même temps ?

Les pressions et le chantage, publics maintenant puisque sur le site du CCI, exercés contre l'ex-NCI montrent aussi que le liquidationnisme cherche non seulement à "utiliser" de vieux textes adoptés par le Núcleo, mais aussi à faire pression sur les camarades en utilisant ou en déformant des éléments, des "faits", quels qu'ils soient, y compris personnels, qu'il aurait pu glaner, ou bien en en inventant, pour discréditer et détruire les camarades du cercle.

Si tel est le cas, il n'est qu'un moyen d'en sortir : mettre ouvertement, sur la place publique, devant tout le camp prolétarien, les manoeuvres et manipulations que l'on a dû subir, voire auxquelles on a participé, quitte à reconnaître ses erreurs politiques. N'est-ce pas exactement comme cela que notre fraction et ses militants ont pu survivre et développer une compréhension et une analyse politique de la crise du CCI ? N'est-ce pas là la leçon, l'expérience, des oppositions et fractions de gauche des années 1920-1930 ?

Les manipulations et les chantages du liquidationnisme sur les camarades du Círculo

La déclaration du 22 mai 2004 et sa publication par l'actuel CCI à un moment bien précis, c'est-à-dire au tout début du processus de regroupement international que nous venons de relever, est particulièrement significative de l'opposition et de l'état d'esprit manipulateur et manoeuvrier, sans principe, de la faction liquidationniste. Tout est résumé dans le point 14, le dernier, de cette prise de position : "Autoriser le CCI, s’il l’estime adaptée, la publication du présent texte, à toute fin qu’il considérera pertinente".

Ce chèque en blanc, cette dette sur l'avenir, dictée par le CCI liquidationniste, est une monstruosité et exprime au plus haut point l'état d'esprit de méfiance, de magouille, de manipulation, de suspicion, que le liquidationnisme essaie d'introduire au sein du camp prolétarien, et qu'il a momentanément réussi à introduire en Argentine, après l'avoir introduit dans notre organisation. Avec cette déclaration "en réserve", le CCI essaie d'emprisonner les camarades sur une position pour toujours, sans possibilité de revenir dessus, sauf à se déconsidérer et à passer pour des gens peu sérieux. C'est une véritable épée de Damoclés qui est suspendue au-dessus des camarades si, par "malheur", ils s'aventuraient à changer de position et à rompre avec le CCI. Un chantage éhonté. Nous avons connu cela en interne et le lecteur pourra constater que c'est la même politique qui a été menée vis-à-vis du camarade Michel. Et effectivement, dès leur rupture et l'annonce de leur rapprochement avec le BIPR et notre fraction, leur déclaration a été publiée de "manière pertinente".

Il faut être clair sur ce type de pratiques. Elles appartiennent aux méthodes de manipulation de type franc-maçonne, gauchiste (trotskiste de la pire espèce comme la tendance lambertiste française d'ailleurs "historiquement" très liée à la franc-maçonnerie et à la... CIA), voire des officines plus ou moins secrètes liées à l'Etat bourgeois.

Nous le répétons. Il n'y a qu'un moyen de sortir de ce genre de situation pour les communistes : mettre tous les éléments sur la place publique et dénoncer devant tout le monde (3). C'est ce que semble avoir décidé l'ex-NCI, avec raison, en publiant la première déclaration du 2 octobre que nous reproduisons dans ce bulletin. La deuxième déclaration, 12 octobre, des camarades fait suite à la réaction du liquidationnisme qui fait semblant dans un texte publié sur Internet de s'étonner de l'apparition du Círculo et qui essaie de semer le doute et la méfiance sur sa réalité - "un groupe surgi de nulle part" - au point même d'introduire l'idée, sans la mentionner explicitement, que notre fraction aurait fait un faux quant à sa déclaration du 2 octobre ou créé de toute pièce un groupe fantôme - "il est pour le moins étrange que cette déclaration (...) ne soit apparue à ce jour que sur le site internet de la FICCI !". Enfin, le Círculo a été obligé de publier une 3e déclaration - disponible sur son site et que nous ne reproduisons pas ici faute de place - pour mettre les points sur les "i" face à un autre texte au même contenu plein de sous-entendus du CCI.

Ces attaques contre les camarades de l'ex-NCI s'accompagnent au même moment de la tentative de sabotage de la réunion publique du BIPR à Paris. L'exacerbation de la rage et de la provocation des liquidationnistes atteint un niveau de violence important (cf. notre compte-rendu de la réunion publique du BIPR dans ce numéro) qui s'exprime dans la lettre qu'ils ont adressée au BIPR le 1e octobre et, surtout, dans leur dénonciation ordurière de la réunion publique du BIPR à Paris le 2 octobre. Nous renvoyons le lecteur au site du BIPR pour y prendre connaissance de sa réaction, mesurée et politique, Réponse aux accusations stupides d’une organisation en voie de désintégration (15 octobre 2004), que nous saluons et que nous appuyons.

Mais, pour notre part, nous ne pouvons manquer de relever au passage que la méthode du CCI lors de la réunion publique du BIPR, visant à la saboter, non seulement n'a rien à voir avec la tradition de la Gauche communiste, mais là-aussi s'apparente de nouveau aux pratiques de groupes trotskistes lambertistes qui ont pour habitude de bourrer les salles des autres groupes ou assemblées de leurs militants pour intimider, impressionner, multiplier les interventions afin de noyer le débat ou la discussion en cours, voire provoquer des incidents de tout ordre, y compris de violence (4).

Bref, c'est de plus en plus directement et ouvertement que le CCI liquidationniste s'attaque à l'ensemble du camp prolétarien. L'enjeu est de taille : le développement de la dynamique qui se fait jour autour du pôle que représente le BIPR et qui s'inscrit dans le processus de regroupement et de constitution du parti mondial du prolétariat.

Les manipulations et les chantages contre le camarade Michel

Pourquoi publions-nous ces deux courriers adressés au camarade Michel ? Et pourquoi aujourd'hui ?

Nous avons déjà mentionné la similitude de méthode entre les manipulations et les chantages exercés sur les camarades argentins et ceux exercés alors contre Michel. Elle apparaît maintenant ouvertement et ne touche plus seulement des membres du CCI. Elle s'attaque à tout le camp prolétarien en y introduisant ces méthodes au nom de la Gauche communiste. Outre le risque de destruction à terme des organisations, groupes et militants existants, c'est le crédit et l'honneur politiques de la tradition de la Gauche, italienne en particulier, qui sont attaqués et en péril, puisque c'est en son nom et sur base du crédit accumulé durant 30 ans par notre CCI, que cette entreprise est menée. Or, il faut le dire haut et fort, le CCI des liquidationnistes n'a plus aucun droit de parler au nom de la Gauche communiste et de s'en revendiquer. Il n'a plus aucun droit de se revendiquer du CCI. Il n'a plus de droit, ni même plus aucune légitimité, pour donner des leçons quelconques de droiture communiste et militante. En faut-il encore une preuve ? Voici les lettres adressées au camarade Michel. Elles disent beaucoup de choses... sur les liquidationnistes, leur "morale" et leur indignité.

Les mensonges publics sur Jonas

Le deuxième courrier adressé au camarade Michel, celui daté de mai 2003, disculpe notre camarade Jonas, de la main même des liquidationnistes, des accusations sordides et mensongères portées contre lui. Quelle était l'accusation portée par le CCI contre le camarade Jonas, celle-là même qui le condamnait devant tout le prolétariat et le camp révolutionnaire international à l'infamie, celle-là même qui, dans d'autres circonstances historiques, lui auraient valu la clandestinité, la mort, voire le lynchage public ?

"Un des aspects les plus intolérables et répugnants de son comportement est la véritable campagne qu'il a promue et menée contre un membre de l'organisation (...) l'accusant dans les couloirs et même devant des personnes extérieures au CCI de manipuler son entourage et les organes centraux pour le compte de la police" (Révolution internationale 321, mars 2002, souligné par nous, Communiqué sur Jonas).

Or un an après cette condamnation inique largement diffusée et rejetée par l'ensemble du camp prolétarien, voilà que le liquidationnisme porte la même accusation contre un autre camarade, le camarade Michel :

"Tous les militants du CCI savent pertinemment le rôle que tu as joué jusqu'à l'été 2001 dans la dynamique qui a abouti à la constitution de la «fraction», notamment le fait que tu as été un des premiers à porter un certain nombre d'accusations contre la camarade Louise qui ont été extrapolées par la suite par Jonas et d'autres qu'elle travaille pour l'Etat" (souligné par nous).

Il s'avère donc clairement ici que, alors même que le CCI dénonçait publiquement devant tout le prolétariat, et tout le camp prolétarien le camarade Jonas comme "le promoteur des campagnes contre Louise" et essayait de l'exclure à jamais de ce camp et de détruire à jamais le militant, il portait la même accusation en secret contre un autre militant. C'est-à-dire en sachant que ce qu'il clamait publiquement contre Jonas était faux. Pauvres militants qui ont voté cela...

Et ce sont les mêmes qui aujourd'hui ont encore le culot de parler de Jury d'honneur et autres "commissions indépendantes" ! Ne nous ont-ils pas encore adressé une lettre sur le sujet (5) ? Notre réponse, s'il devait y avoir une réponse ? Les lettres que nous publions ici en font office. Soyons clairs une bonne fois pour toutes : qu'ils aillent se faire voir avec leurs commissions et autres Jury. Ces petits staliniens en herbe (petits car les circonstances historiques ne sont pas réunies pour qu’ils fassent ce qu’ont fait leur "modèle") sont complètement disqualifiés pour exiger quoique ce soit sur ce terrain. Et si quelqu'un en doutait encore, les deux courriers adressés au camarade Michel leur interdit à jamais toute exigence de cet ordre. Peut-on imaginer répondre à la demande par Staline, Thorez ou Togliatti, d'un jury d'honneur, sans rire ou sans l'envoyer balader ? Le seul Jury qui aurait un sens n'est ni celui qui jugerait de notre cas, ni de celui de l'ex-NCI... Nous sommes les accusateurs. Le noyau familial des liquidationnistes et leurs complices sont les accusés.

Le chantage sur le camarade Michel

Le deuxième aspect que nous voulons relever ici est la menace directe qui est adressée alors au camarade Michel.

"Il est probable que tu éprouves une certaine réticence à condamner publiquement la dérive des membres de la «fraction» après que tu aies personnellement participé, et avec un rôle de premier plan, aux premiers pas de cette dérive. (...) Tous les militants du CCI savent pertinemment le rôle que tu as joué jusqu'à l'été 2001 dans la dynamique qui a abouti à la constitution de la «fraction», en particulier le fait que tu as été un des premiers à porter un certain nombre d'accusations contre la camarade Louise (...). En ce sens, une prise de position de ta part serait un des meilleurs moyens de retrouver une part de l'estime que te portaient les militants du CCI et que tu as malheureusement dilapidée" (souligné par nous).

Ce passage est à dégueuler. Et, en passant, nous invitons tous les militants du CCI qui l'ont voté à le relire. N'avez-vous aucune honte ? A quelle infamie vous êtes-vous prêtée ? Combien d'entre vous, hormis les liquidateurs, oseraient regarder le camarade Michel dans les yeux ? Et quels militants, quels révolutionnaires, vous faîtes !

Le chantage est clair. Si le camarade Michel s'avisait de reprendre une quelconque activité militante - dont il est exclu qu'elle puisse être dans le CCI puisqu'il ne peut, au mieux, que "retrouver une part de l'estime" -, alors l'accusation de flic et de provocateur lui serait adressée au même titre et dans les mêmes conditions que Jonas. Aujourd'hui, cette menace ne suffirait sans doute plus. Mais à l'époque, démoralisé, isolé, détruit, fatigué, accusé d'être le principal responsable de la crise du CCI, et accusé de vilenies aussi abjectes que fausses - comme l'a démontré notre Historique du SI - par la fameuse commission d'investigation, le camarade Michel n'était pas capable, ni au plan militant, ni au plan politique, de faire face au chantage et de se battre en sachant qu'il allait prendre autant de coups que le camarade Jonas.

Nous laissons au lecteur, et en particulier à ceux qui ont une certaine expérience des techniques de manipulation psychologique, le soin de juger des différents passages de ces documents. Chacun pourra constater qu'il n'est jamais fait appel à des arguments politiques, mais au contraire à des arguments psychologiques avec l'utilisation de la pression sentimentale, affective et de la culpabilisation individuelle : "le camarade doit être conscient que chacune de ses esquives porte un nouveau coup à l'estime que les militants du CCI ont pu lui conserver" (Appel de la Conférence extraordinaire, mars 2002), "qu'il n'appartient qu'à toi soit de te rendre complice de son travail [à la fraction] au bénéfice de la bourgeoisie, soit de sauver les trois décennies que tu as consacrées au combat du CCI avec un dévouement et un sérieux qui étaient appréciés par tous les militants"...

A la lumière de cette utilisation des arguments psychologiques, manipulateurs et terriblement destructeurs, on peut s'inquiéter sérieusement des pressions exercées actuellement contre les membres du Círculo en Argentine. Pour ce qui nous concerne, une grande part de notre soi-disant indiscipline organisationnelle, de nos prétendus chantages, était liée au refus de ce type de pratiques mises en place lors des entretiens individuels organisés par la fameuse Commission d'Investigation.

L'utilisation éhontée et mensongère de "conversations"

Enfin, chacun pourra relever que le CCI n'hésite pas à prêter des propos, des affirmations, au camarade Michel qui, s'il ne les dément pas formellement, seront portés "à son crédit", ou bien qui l'enferment dans une position de laquelle il ne pourra revenir, sauf à se déjuger et à perdre toute crédibilité : "Il nous semble que doivent être connues publiquement un certain nombre d'affirmations que tu as faites verbalement à des délégations (...)". Ces affirmations qui sont prêtées à Michel ne sont pas secondaires : "le CCI est la seule organisation du MPP actuel (...); ta propre attitude au sein du CCI (...) était déloyale et destructrice (...) ; la constitution d'une fraction en octobre 2001 n'était nullement justifiée et n'avait aucun fondement politique sérieux ; l'hypothèse (...) suivant laquelle Louise serait un agent de l'Etat est dépourvue de tout fondement".

Tout lecteur comprendra encore mieux pourquoi, au-delà du respect d'un principe essentiel du mouvement ouvrier, pour quelles raisons pratiques, de "confiance", nous avons exigé sans cesse de pouvoir garder les notes des réunions et "entretiens" auxquels nous étions conviés. Et il comprendra mieux aussi pourquoi le liquidationnisme s'y est toujours refusé en créant une nouvelle règle organisationnelle aussi sur cette question. Il comprendra en quoi et comment le liquidationnisme est aussi la liquidation de l'expérience du mouvement ouvrier : "Cela prouve une fois de plus combien il est déraisonnable de vouloir reproduire de mémoire les conversations, au lieu de fournir des informations, documents à l'appui" (Lénine, Un pas en avant, deux pas en arrière).

Mais surtout le parallèle avec la politique actuelle vis-à-vis de l'ex-NCI, en particulier l'utilisation des textes qu'il a imprudemment signés et adoptés dans le secret telle la dénonciation du 22 mai de notre fraction, est ici évidente. C'est la même politique. Et la conclusion de la lettre à Michel est claire : "une absence de réaction de ta part signifiera pour nous que tu maintiens toujours les positions que nous t'avons entendu exprimer [celles-là mêmes que nous avons citées plus haut] et que tu nous autorises à les communiquer publiquement".

C'est exactement la même politique dont s'est assurée les liquidationnistes en faisant adopter par le NCI le point 14 de sa dénonciation de notre fraction, à savoir "autoriser le CCI, s’il l’estime adaptée, la publication du présent texte, à toute fin qu’il considérera pertinente".

Chantages, pressions, mensonges, culpabilisation, manipulations, destructions tant au plan politique, militant, personnel, voire même amical et familial quand l'occasion se présente, voilà les nouvelles pratiques devenues monnaie courante dans le CCI des liquidateurs. Aujourd'hui, c'est au tour des camarades du Círculo argentin d'en être victimes.

Nous accusons !

Tant l'imposition de ces méthodes "organisationnelles" et militantes au sein de notre organisation que l'introduction défaitiste de l'idéologie de la Décomposition qui renvoie à des conceptions petites-bourgeoises défaitistes et nihilistes, représentent l’infiltration - et maintenant la domination - d'idéologies étrangères au prolétariat.

Nous l'affirmons clairement et publiquement devant tout le camp prolétarien et le prolétariat international : les méthodes utilisées d'abord en interne au sein du CCI contre les opposants à partir de la crise organisationnelle de 2001, et maintenant généralisées, systématisées, étendues, contre les nouveaux éléments révolutionnaires qui surgissent et contre les groupes communistes existants, n'ont rien à voir avec la tradition du mouvement ouvrier, la tradition de Lénine et de Rosa Luxemburg, ou celle de la Gauche communiste, italienne en particulier, ni avec le véritable CCI. Ce sont des méthodes visant à semer la méfiance et la destruction. Elles sont dignes des entreprises d'infiltration idéologique au plan politique, et provocatrice et policière au plan militant, d'officines liées à l'Etat bourgeois : franc-maçonnerie, certains groupes trotskistes adeptes systématiques de l'Entrisme (tels le Lambertisme en France), infiltration d'aventuriers et de provocateurs. La dérive actuelle de notre organisation et les méthodes utilisées s'apparentent à ce qu'a dû subir l'opposition trotskiste dans les années 1930 (évidemment en moins violent jusqu'à ce jour) gangrenées du fait de ses faiblesses politiques par des aventuriers et des éléments douteux, quant ils n'appartenaient pas directement à la police secrète de Staline, le Guépéou.

Tout cela pue. Et tout cela pue la provocation et la destruction.

Le liquidationnisme renouvelle sa "proposition de Jury d'honneur" pour nous et demande une "instance indépendante" pour lui-même face aux accusations du NCI. Mais il est déjà jugé. Toute l'histoire du mouvement ouvrier condamne les pratiques de la faction liquidationniste et a prononcé la sentence. Pour notre part, il nous appartient juste de l’exécuter.

30 octobre 2004.


Notes:

1. Les camarades ont été obligés de rédiger une troisième déclaration suite aux insinuations et sous-entendus jetés par le CCI sur la continuité du Círculo d'avec le NCI et sur la réalité politique de ce Círculo. Nous renvoyons nos lecteurs intéressés à cette 3e déclaration publiée en espagnol sur le site des camarades (http://www.geocities.com/cci_1917/.)

2. Il suffit pour s'en convaincre de jeter un oeil aux multiples textes du CCI qui sont parus sur son site, plus de 10 depuis le 1e octobre, sur la dénonciation de notre fraction - là rien de nouveau- , sur l'ex-NCI - là c'est complètement nouveau - et sur le BIPR - là, ça se développe et ça se précise. Il suffit de voir l'attitude de sabotage de la réunion du BIPR à Paris le 2 octobre dernier qui, en outre, est ouvertement revendiquée par les articles du CCI sur le sujet.

3. La publication des éléments concrets qui ont vu notre exclusion, et tout particulièrement la réalisation de Histoire du SI qui retrace à partir des notes de réunion la genèse de la crise de 2001, ont bloqué le liquidationnisme à jamais. Nous avions été "menacés", quand nous étions encore au sein du CCI, d'une brochure sur la crise organisationnelle de 2001. Nous continuons à l 'attendre. Les agissements destructeurs et manipulateurs ont toujours peur de la lumière.

4. Le liquidationnisme a déjà provoqué quelques incidents violents contre le PCI "bordiguiste" (cf. Le Prolétaire n°463, septembre 2002 et notre bulletin 13), contre notre fraction à Paris et au Mexique (bulletins 12, 21 et 26). Encore dernièrement lors de la réunion publique du CCI à Paris de septembre, et alors que le seul militant que nous avions pu mobiliser à cette occasion, "profitait lâchement" du retrait momentané de l'habituel service d'ordre imposant un périmètre de sécurité autour de la salle, pour s'introduire dans ce périmètre extérieur à la salle afin de diffuser notre appel à la RP du BIPR, et alors qu'il était gentiment, et sans résistance de sa part, repoussé par les militants du CCI revenus de leur distraction, un des membres de la faction liquidationniste, le dénommé Bruno, est venu lui porter vaillament des coups par derrière et le repousser violemment. Un des camarades du CCI est intervenu pour retenir l'énergique Bruno et le calmer. Cet individu n'en est pas à son coup d'essai. N'avait-il pas déjà porté des coups, quelques temps avant la crise organisationnelle de l'été 2001, contre un autre militant lors d'une réunion du SE ? Cet individu, ami intime de Louise, est devenu particulièrement nerveux et "fanatique" ces dernières années, sans doute convaincu des vertus de "l'indignation révolutionnaire". Porté et encouragé par la politique liquidationniste, inévitablement ce type d'individus sera amené de plus en plus à utiliser la violence physique contre les militants révolutionnaires, surtout quand ils sont en nombre. Tout comme les staliniens. C'est inscrit dans la dérive opportuniste du CCI actuel.

5. Au moment de finir ce bulletin, nous apprenons qu'ils demandent maintenant au BIPR "une enquête indépendante effectuée par une commission composée d’éléments appartenant à des organisations de la Gauche communiste, ou proches de celle-ci, afin que toute la lumière soit faite sur les accusations dont il [est] l’objet" de la part de l'ex-NCI. Depuis la crise organisationnelle de l'été 2001 et la fameuse Commission d'investigation, déjà indépendante à l'époque, on doit en être à une bonne dizaine de commissions et de Jury de tout ordre... Inutile de s'y arrêter. Que ça reste à usage interne en direction des militants.


Home | Bulletin Communiste FICCI 28 |