Home | Bulletin Communiste FICCI 35 | 

Extraits du Témoignage de Peter à la Délégation d'investigation (2001)

Nous éditons les extraits du "Témoignage de Peter" en italique ; par contre, tout ce qui est, dans le texte, entre crochets ( [ ] ) est de notre responsabilité et correspond à des précisions et commentaires que nous avons jugé utiles d'insérer pour permettre au lecteur d'avoir un meilleur suivi et une meilleure compréhension de ce que met en avant le dit "témoignage".


[Le document commence par des remarques générales qui s'essaient à tracer un parallèle entre la crise de 1993-1995, celle - déjà - du Clan-pavillon, et celle des années 2000 avec le (supposé) nouveau clan formé par 5 membres du SI auquel s'est attaqué Peter (et sa compagne Louise). Mais voyons comment Peter explique cette nouvelle crise et, pour l'essentiel, laissons au lecteur et à d'éventuels "jurés" le soin de juger par eux-mêmes].

"Michel

Il existe deux aspects dans la personnalité de Michel qui ont joué un rôle non négligeable dans les problèmes rencontrés actuellement dans les organes centraux :

- sa tendance à s'emporter (...) qui manifeste un tempérament autoritaire supportant difficilement la contradiction [pour tous ceux qui connaissent le camarade Michel, ce n'est certainement pas ces traits de caractère qui viennent à l'esprit, mais passons, là n'est pas le sujet] ;

-un complexe d'infériorité à mon égard.

(...) En réalité, les remarques de Michel ont un caractère ironique et sont révélatrices de certains complexes de Michel à mon égard. (...)

Il y a d'autres exemples, y compris récents, de cette démarche de Michel qu'on pourrait qualifier quelque peu de “parano” à mon égard (...).

Il y a déjà bien longtemps, un jour que Michel était venu à la maison que nous discutions à propos de la scolarité de notre fille, scolarité qui à l'époque était excellente, il avait fait la remarque : “ c'est normal qu'elle ait une tête bien faite, avec les parents qu'elle a !”. Il n'y avait pas dans sa remarque la moindre trace d'animosité ou d'ironie. Je pense qu'elle est tout à fait significative de la façon dont Michel nous perçoit Louise et moi (24) [Voici la note de bas de page : "Je pense, même si je ne me souviens plus des remarques précises (qui remontent à près de 20 ans) qui m'avaient à l'époque donné cette idée, que Michel a toujours pensé que si Louise m'avait choisi et non pas lui (à une époque où il avait existé une courte relation entre eux), c'est qu'elle ne le trouvait pas “ assez intelligent pour elle ” Louise a également eu cette impression mais sa réponse a toujours été : “ je n'aurais pas pu vivre avec quelqu'un comme Michel : cela n'a rien à voir avec une question d'intelligence, il est trop autoritaire et il me rappelle trop mon père ”". La note se termine là mais elle est significative de l'état d'esprit déplorable et méprisant qu'a, semble-t-il, toujours eu Peter vis-à-vis de ses propres camarades mais aussi du caractère pour le moins calculateur de Louise].

"Avant que d'aller plus loin, il me semble utile de citer ici ce que disait le texte d'orientation sur cette question :

Les sentiments de jalousie, de rivalité, de concurrence ou bien de complexes d'infériorité qui peuvent apparaître entre militants, et liés à leurs inégalités, sont typiquement des manifestations de la pénétration de l'idéologie dominante dans les rangs de l'organisation communiste. Même s'il est illusoire de penser qu'on pourrait chasser complètement de tels sentiments de la tête de tous les membres de l'organisation, il importe cependant que chaque militant ait en permanence le souci de ne pas se laisser dominer par de tels sentiments dans son comportement et il appartient à l'organisation de veiller à ce qu'ils en soient ainsi ”

En soi, les complexes de Michel ne sont pas un problème, sinon pour lui-même. Là où ils deviennent un problème, c'est lorsqu'ils le conduisent à adopter une attitude organisationnelle qui va l'encontre des intérêts de l'organisation. Et c'est justement ce qui s'est passé au cours de la dernière période sur toute une série d'aspects et particulièrement son approche des problèmes existant dans l'organe central de RI. Je ne vais pas entrer dans les détails mais je pense que l'approche qu'il a eue de ces problèmes, et particulièrement la forme qu'il a donnée à ses interventions, sont en bonne partie redevables à ses complexes, notamment vis-à-vis de moi.

[Bien évidemment, Peter s'essaie à fournir ici un "cadre politique" à la fois à ses observations de "psychologie de cuisine" et à ses accusations gratuites contre Michel mais il a le plus grand mal à masquer ses sentiments de supériorité et de mépris envers ses camarades.]

"Pendant longtemps, particulièrement durant toute la période du clan-pavillon, Michel, avec les autres membres du clan, était branché contre le fait que j'étais “ l'homme de confiance de MC ”. Après la mort de MC, Michel s'est quelque peu senti investi de la responsabilité des questions organisationnelles au sein du SI (ayant le sentiment que, sur les questions d'analyse générale, j'étais, en même temps que Simon [JJ], celui à qui il revenait d'assumer la “ succession de MC ”, thème qui était une des obsessions du clan-pavillon. Evidemment, le combat de 1993-95, pour des raisons évidentes, avait quelque peu affecté un tel sentiment chez Michel : son ex-ami Simon avait disparu de la circulation (et Adrien [RV] aussi, malheureusement) et je m'étais retrouvé devant sur les questions organisationnelles. (...)

[Limitons là ce passage sur Michel qui est particulièrement long dans le texte de Peter. Terminons par sa conclusion]

"Il existe d'autres conséquences de l'attitude autoritaire de Michel dans le fonctionnement de l'organisation. Je vais uniquement aborder ici l'impact qu'elles peuvent avoir sur le SI.

Rapidement, j'évoquerais le cas d'Elise non pas que l'attitude de Michel engendre une attitude clanique chez elle, mais parce que cette attitude a pour effet, à mon avis, d'accroître son manque de confiance en elle et la paralyse lorsqu'elle pourrait se trouver en désaccord avec son frère" [ce passage - qui présente Michel comme un individu dominateur qui a toujours étouffé sa "petite soeur" et qui est responsable de tous ses problèmes - est particulièrement ignoble et nous donne la nausée rien qu'en le recopiant].

Là où par contre, l'attitude de Michel a des conséquences plus néfastes, c'est pour ce qui concerne l'attitude de Juan et, dans une moindre mesure, d'Olivier [le document cite à un autre endroit le dernier membre du SI, Jonas, mais dans les mêmes termes, à savoir l'influence affinitaire de Michel sur Jonas]

[Michel est donc présenté comme le responsable des difficultés du CCI, comme celui qui détruit les militants tels Louise et Elise, celui qui manipule et entraîne tout le SI derrière lui, et in fine tout le CCI. Voilà la thèse sortie tout droit du cerveau malade (on ne peut qu'en convenir à la lecture d'un tel "témoignage") de Peter. Voilà la thèse qui sera finalement adoptée par tout le CCI, sans discussion et au nom de la "confiance", suite au congrès de mai 2001. Voilà la thèse qu'il nous sera interdit de discuter et de remettre en question.

Cette thèse a toujours été tue à l'extérieur car, depuis lors, l'existence de notre opposition politique et finalement de notre fraction (alors que Michel, détruit, a disparu comme militant) a imposé de trouver un autre "responsable" : Michel a été remplacé publiquement par Jonas. C'est dire la validité des accusations contre l'un et encore plus celles, ignobles et scandaleuses, contre l'autre.]

Le reste du document prétend faire le portrait psychologique des autres membres du SI et cela pour soi-disant expliquer comment ces "pauvres imbéciles" ont pu être manipulé et "clanifié" par Michel. Voici, un peu plus succinctement, quelques extraits :]

"Jonas :

La délégation ne m'en voudra pas, j'espère, de cette digression mais elle a pour but de mettre en évidence que derrière la “ fixation ” de Jonas contre Bruno, il n'y a pas seulement de désaccords politiques. Plus important que ces désaccords [nous soulignons], il y a une démarche de nature clanique [soit psychologique]. (...).

(...) ... ce document a été rédigé par son plus ancien copain, Michel, qui est en plus un camarade envers qui il est redevable de la solidarité qu'il lui a apportée face à ses difficultés personnelles (21) [Suit cette note : "je suis convaincu que c'est de façon totalement désintéressée que Michel (et Elise) a prêté à plusieurs reprises sa maison de vacances à Jonas de même qu'il lui a avancé des sommes d'argent assez conséquentes. D'ailleurs, Michel a exprimé à plusieurs reprises le fait qu'il souhaiterait que cette question de dette de Jonas envers lui soit réglée, non pas qu'il ait besoin de cet argent, mais parce que, à mon avis, il ressent très bien que la situation crée chez Jonas un malaise à son égard" [Ce passage est particulièrement répugnant car il laisse entendre de manière hypocrite que, Michel ayant prêté sa maison et de l'argent à Jonas, cela crée une dépendance et une obligation de l'un envers l'autre. En précisant sa "conviction" que c'est "de manière désintéressée", il répand sournoisement l'idée que ce n'est justement pas le cas... ce qui sera repris par la suite par la CI au plus fort de la crise].

"Jonas a toujours eu besoin d'un “ gourou ” : Louise m'a raconté il y a quelques années (lorsqu'ils travaillaient ensemble dans le comité de rédaction) qu'il lui avait dit qu'il me faisait une confiance aveugle (22)". [La note : "Je pense d'ailleurs que c'est là une des clés du comportement de Jonas envers moi ces derniers temps : la “ confiance aveugle ” qu'il me témoignait (et qu'il continue en partie à me témoigner dans les questions générales [c'est-à-dire les questions politiques. On le voit la thèse de la haine et jalousie des membres du SI contre Peter est contredite par Peter lui-même...] s'est convertie en une méfiance pour tout ce qui concerne les questions d'organisation sur lesquelles il estime maintenant que je suis totalement prisonnier de ma subjectivité affinitaire (ce qui est, à mon avis, une autre projection de sa propre démarche)".

[La conclusion du passage sur Jonas ? Elle parle d'elle-même et se veut la preuve définitive de la soumission d'un faible à un gourou et de l'existence du nouveau clan.] "Cela dit, je ne suis pas le bon “ gourou ” pour Jonas car il a besoin d'un gourou autoritaire et je ne crois pas avoir le bon profil pour cela. En revanche, LL [un ex-membre du CCI] était très bien dans ce rôle, de même que... Michel".

Juan :

"On trouve (même si c'est dans une moindre mesure) des ressemblances entre l'attitude de Juan et celle de Jonas. Comme chez Jonas (autre  “fan ” de football), il y a chez Juan des aspects “ macho ” (indépendamment de la tendresse et de la délicatesse qu'il peut par ailleurs manifester) qui le conduisent à prendre des attitudes de “ petit chef ” et surtout à être fasciné par l'affirmation d'une autorité (...).

Pour conclure sur la démarche clanique de Juan, je pense qu'il est important de souligner qu'elle a souvent fait écho à la démarche de Jonas (y compris dans l'idée que ses attaques contre moi étaient de la “ solidarité ”) Un des problèmes, c'est que même lorsque ses attitudes prenaient une forme inacceptable (...), il ne s'est pas trouvé la moindre voix dans le SI pour le calmer. En particulier, si Michel avait dit qu'il devait se calmer, je pense qu'il l'aurait fait. Le problème c'est que Michel (...) n'a jamais fait la moindre critique à Juan..."

Suivent alors dans la version du texte que nous avons et qui était inachevé, sous forme de plan, des commentaires sur les uns et les autres sur le même plan, essentiellement psychologiques, mais qui s'étendent petit à petit à tous les militants français. Extraits rapides :

- Olivier a une "vision religieuse de la centralisation" et des liens avec Aglaé ;

- Aglaé a fait des "invitations à dîner à Jonas et Juan (et) des flatteries envers Michel" ;

- Elle éprouve des ressentiments et des "complexes par rapport à Louise" ;

- Stanley subit l'influence d'Aglaé et diffuse la presse avec Juan" ;

- les ressentiments après 1993 (Aglaé, Michel, paroles d'Elise, de Sven...) ;

- "les liens personnels et affinitaires autour de Michel (Elise, Jonas, Juan, Aglaé) ;

"les liens affinitaires autour d'Aglaé (Michel, Jonas, Juan, Stanley)" ;

- "les anciens clans (Bernard, section Ouest, Stanley et la contestation, Marseille : la propension au clanisme", etc...

Nous arrêtons là avec cet immondice psychologique, méprisant, ignominieux qui, répétons-le, en dit long surtout sur Peter lui-même. Ce qui est encore incroyable aujourd'hui, c'est que tout le CCI a repris cette thèse et a exclu ceux qui s'y sont opposés. Cela en dit long aussi sur l'état politique du CCI actuel et de ses militants qui ont accepté sans broncher - au nom de la défense de l'organisation -, qui continuent à avaler ces insanités sans vomir. Il n'y a qu'une seule explication qui nous vienne à l'esprit : ils sont détruits...

Un dernier mot pour d'éventuels jurés qui se laisseraient prendre aux accents de sincérité et d'honneur des liquidateurs du CCI et des militants. Ils sont prêts à tout, en particulier à toutes les trahisons et ignominies. Exemple : publiquement, le CCI n'a jamais présenté cette thèse et a préféré, une fois Michel éliminé, présenter Jonas comme un "agent provocateur" ayant cherché à "culpabiliser les militants et à les dresser les uns contre les autres (...) ;

- à inciter [en mettant à profit son autorité politique et la sympathie qu'il avait suscitée autour de lui] un certain nombre de membres de l'organisation à se rebeller contre les décisions et la discipline de celle-ci, les poussant ainsi dans une dynamique destructrice et suicidaire au plan politique ;

- à faire circuler, y compris à l'extérieur du CCI, toute une série d'accusations extrêmement graves contre un certain nombre de ses militants" (Révolution internationale 321, Communiqué à nos lecteurs, mars 2002).

Il est vrai que Jonas est resté militant alors que le militant Michel a disparu et ne présente plus de danger politique.

Pourtant, en interne et en contradiction évidente avec l'accusation gravissime qui est faite contre notre camarade, et bien après cette dénonciation publique, le CCI continue à établir, dans une lettre qui lui est adressée le 6 juillet 2003 (mais daté du 18 mai), soit un an plus tard, que Michel est le responsable de tous les maux, en particulier de ceux qui sont publiquement reprochés à Jonas et qui lui ont valu une ignoble dénonciation dans la presse :

"En particulier, il est probable que tu éprouves une certaine réticence à condamner publiquement la dérive des membres de la fraction [dont font partie Jonas, Aglaé, Olivier, Juan] après que tu aies personnellement participé, et avec un rôle de premier plan, aux premiers pas de cette dérive. (...) Tous les militants du CCI savent pertinemment le rôle que tu as joué jusqu'à l'été 2001 dans la dynamique qui a abouti à la constitution de la “ fraction ”, notamment par le fait que tu as été un des premiers à porter un certain nombre d'accusations contre la camarade Louise qui ont été extrapolées par la suite par Jonas et d'autres pour aboutir à la thèse qu'elle travaille pour l'Etat" (Lettre du SI à Michel, 18 mai 2003, nous soulignons).

Dans cette lettre, le CCI actuel lui-même dément l'accusation publique qu'il a lancé contre Jonas. Un an après. Tout comme le texte publié ici le faisait un an avant.

Voilà les pratiques du CCI actuel. Voilà le sérieux des accusations gravissimes lancées contre des militants politiques de la classe ouvrière. Voilà pourquoi, nous affirmons que ces pratiques sont indignes de militants communistes.

Voilà dans quel terrain et dans quelles immondices, tout participant éventuel à un Jury devra s'immerger ; il sera, c'est certain, utilisé pour "redorer le blason" de ces personnages aux comportements intolérables, voire douteux ; il ne pourra que servir de caution moral à une entreprise de manipulation et de destruction et courra ainsi le risque de s'y perdre.

Oui, tout cela pue. Et ce n'est pas de notre fait.

Avril 2006.


Home | Bulletin Communiste FICCI 35 |