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PRISE DE POSITION SUR LA DEMANDE DE REMISE AU SI DE "L'HISTORIQUE DU SI"

Au cours du week-end du 17 et 18 novembre, tous les militants parisiens de la Fraction ont subi des pressions individuelles et des appels téléphoniques menaçant – à quand des menaces physiques ? à quand l'intervention musclée au domicile des camarades ?- et de l'intimidation afin que nous leur remettions le texte "Historique du SI". Une résolution a même été prise par la CE sur le sujet. Nous refusons le diktat. Et nous dénonçons ces méthodes qui manifestent une dérive de plus en plus dramatique des camarades qui se prêtent à ce jeu. Enfin, que ce soit clair, nous ne nous laisserons pas intimider par ces méthodes de voyous qui ont des précédents – non pas dans la décomposition – mais dans l'histoire du mouvement ouvrier.

La Fraction fait sienne le texte "Historique du SI" qui avait été présenté comme annexe au rapport d'activités présenté par les camarades Michel, Olivier et Juan au BI plénier de septembre. Ce texte n'est pas un témoignage mais une contribution politique à part entière. Il appartient donc à la Fraction de décider ce qu'elle fera avec ce texte.

Pour le moment, elle estime que la situation dans le CCI n'est pas mûre pour une publication. En effet, si au moment de sa réalisation fin juillet, voire jusqu'à septembre, il pouvait apparaître nécessaire de centrer notre effort d'intervention sur le rejet de l'analyse de la crise actuelle par le "clan-pavillon-bis", aujourd'hui il lui semble beaucoup plus important de développer ses positions et la réflexion sur les questions politiques de fond. Nous l'avons déjà dit dans la présentation de notre rapport d'activité qui avait enlevé le résumé – déjà assez détaillé – de notre Historique. Nous n'avons pas besoin de revenir sur cette question particulière, même si centrale dans le développement de la dynamique, pour défendre la politique suivie par toute l'organisation et ses organes centraux, en premier lieu le BI et le SI, de 1996 à 2000. Et encore moins pour montrer la dérive théorico-politique qui est apparue avec le rapport de la CI, le Texte d'orientation, la proposition de Commission d'investigation permanente adoptée par le BI –sans compter un certain nombre de contributions individuelles dont celles de Peter. Et c'est cela qui nous intéresse et qui doit intéresser tous les camarades.

Pour notre part, nous ne reviendrons sur ces histoires de "clan-pavillon-bis" et autres stupidités qu'une fois que les divergences politiques de fond auront été clairement reconnues par l'ensemble de l'organisation. C'est notre méthode. C'était la méthode de MC (1). C'était la méthode de Bilan. C'était la méthode de Lénine. Dans un premier temps, la tendance liquidationniste – que nous ne confondons pas avec la grande majorité de l'organisation - a fait le plus grand silence sur ce document. C'était quand elle n'était pas sûre d'emporter l'adhésion formelle – car nombreux sont les camarades qui ont toujours les plus gros doutes sur cette analyse mais ne l'exprime qu'en privé -, c'est-à-dire quand il y avait encore un enjeu politique immédiat pour elle et pour le CCI sur ce sujet. Aujourd'hui que la thèse du "clan-pavillon-bis" est momentanément acquise, et surtout aujourd'hui que la Fraction pose ouvertement les questions politiques de fond grâce à son bulletin, les liquidateurs essaient d'empêcher encore une fois le développement du débat – cette politique qu'ils mènent avec une constance phénomènale depuis maintenant au moins le BII 276 – en essayant de faire un nouveau scandale en faisant dire à l'historique ce qu'il ne dit pas (2) afin de provoquer des réactions indignées et prendre de nouvelles sanctions.

L'hypocrisie et l'aspect manœuvrier, politicard, "tactique" dans le mauvais sens du mot, de l'insistance récente pour avoir ce document, est manifeste : car le SI et tous les membres du BI ont déjà le résumé (deux pages) de cet historique qui était contenu dans l'original du rapport d'activité de la Fraction. Depuis le mois d'août ! Ils connaissent donc déjà l'essentiel de ce que dit le document. Toutes les implications et leçons politiques y sont présentes. Alors pourquoi une telle insistance maintenant sinon pour détourner l'attention de l'ensemble des camarades de nos textes et contributions dans nos bulletins ? Ou serait-ce pour d'autres raisons plus obscures ?

Bref, le SI actuel et le SE vont encore provoquer un scandale, voire prendre de nouvelles sanctions contre nous pour "refus de fournir une contribution politique". Après les sanctions pour "prise de notes" lors de réunion – dont les camarades Olivier et Juan n'ont toujours pas reçu la notification, et pour cause n'est-ce pas (auraient-ils honte ? si les camarades sont sûrs d'eux, de quoi ont-ils peur ?) -, après les sanctions pour non-assistance à une réunion (Aglaé, Sarah, Olivier et Juan), après les sanctions pour des propos qu'un camarade (Juan) n'a pas tenus, et sans l'avoir entendu, le SI et le SE vont demander aux camarades du CCI de se prononcer sur une nouvelle sanction contre nous pour avoir refusé de donner une contribution écrite. Ce que nous annonçions dans le bulletin n°2 de la Fraction, en particulier dans notre Prise de position sur les dernières sanctions contre les membres de la Fraction, est déjà en train de se dérouler sous nos yeux

"Fatalement, comme dit MC, les camarades du CCI à qui l'on fait voter aujourd'hui toutes ces résolutions et sanctions, vont être amenés à voter des mesures de plus en plus violentes, dans un processus où leur conviction et leur conscience politiques vont être chaque fois plus atteintes, attaquées et détruites. On ne transgresse pas l'esprit et la lettre des principes organisationnels impunément, sans que cela n'entraîne des conséquences bien trop souvent irréversibles. Il sera de plus en plus difficile de revenir en arrière".

Encore une fois, ce n'est pas la Fraction que l'on détruit, c'est la conscience, la conviction, et l'enthousiasme des camarades à qui l'on fait voter ces sanctions au nom de l'unité et de la discipline formelle, c'est le CCI que l'on détruit. C'est exactement le même processus – en plus dramatique bien sûr et dans d'autres circonstances historiques – dans lequel on a entraîné les militants des PC lors de la bolchévisation au nom de l'unité et de la discipline.

C'est exactement ce que dénonçait MC en 1947 vis-à-vis de la même dynamique qui opérait alors dans le PCint. En dans les mêmes termes. Alors nous citons de nouveau ce passage afin que les camarades se prononcent non pas sur notre avis actuel, mais sur ce que disait et défendait MC alors.

"Fatalement et en correspondance avec la place qu'on occupe et la force qu'on possède, on est amené à des mesures de plus en plus violentes. La différence avec le stalinisme n'est pas une question de nature mais uniquement de degré (…). Toute la conception sur le régime intérieur de l'organisation et de ses rapports avec la classe se trouve illustrée et concrétisée par cette décision, à notre avis, monstrueuse et écœurante. Excommunication, calomnie, silence imposé, telles sont les méthodes qui se substituent à l'explication, la discussion et la confrontation politiques. Voilà un exemple type de la nouvelle conception de l'organisation".

"C'est avec pleine conscience et mesurant toute la gravité que nous leur crions : «Halte là. Il faut rebrousser chemin, car ici la pente est fatale»" (La discipline…, Marc (alias MC), Internationalisme 25, souligné par nous).

N'est-il pas possible, camarades, d'arrêter cette pente fatale ? A chacun de prendre ses responsabilités militantes. En sachant que cela implique aujourd'hui s'exposer à des attaques et des accusations personnelles –"être clanique"-, bref de "prendre des coups" et même des "coups-bas". Car telle est l'ambiance et le climat dans le CCI, dans RI en particulier, aujourd'hui.

Pour notre part, nous ne nous laisserons pas intimider et nous continuerons notre travail de Fraction en priorité sur les questions politiques et théoriques de fond. Quitte à ne pas répondre à toutes les provocations. A chacun ses méthodes et ses objectifs.

La Fraction, le 17/11/01



1 Souvenons du cas Bérard où MC n'a révélé l'attitude "carriériste" – il avait dit à MC dans une conversation privée qu'il retirait ses désaccords s'il avait une place dans l'OC- qu'après que le débat sur les questions politiques ait eu lieu.

2 Tout comme lors de la réunion de Paris du 22/9/01 et au sujet de la réunion du 2/9/01 septembre au Mexique, on a fait dire à Juan des accusations qu'il n'a jamais portées sur "Louise agent de l'Etat". Alors que dans les notes de Paris du 22/9, on voit bien que c'est Peter qui se fait le porteur de cette accusation emporté qu'il est par la défense de sa compagne


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